Sur twitter depuis quelques temps, l'excellent @_KeoT_ (@KeoTauteur) propose à une petite troupe toujours plus grande d'auteurs de rédiger un texte libre, chaque jour, sur une image issue de la bibliothèque de @archillect.
Adepte, et chanceux partic...
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Source de l'image : @archillect (twitter)
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— Comment tu dis qu'ça s'appelle ici ?
— J'ai rien dit.
— En tout cas on va pas s'enrhumer avec ce temps, j'crève déjà d'chaud.
— Jamais contents les mecs. Non, sérieux. J'vous trouve un coin sympa où y'a encore à becqueter et y'en a pas un qui dirait merci.
— C'est pas qu'on n'est pas reconnaissants. C'est juste physiologique. Si t'es pas trop bigleux t'auras r'marqué qu'avec mon camarade nous, on a le poil noir ; sous un cagnard comme ç'ui-là on en bave un peu s'tu veux. Toi et ton pote vous avez pas c'problème.
— L'écoute pas. C'est un ingrat. On est très bien ici. Le garde-manger, c'est les p'tits machins qu'on voit courir partout là-bas au loin ?
— Ouaip c'est ça. Une hyène m'a dit qu'ils avaient bon goût dans la région. Un peu sableux, mais très fins. On va pas faire la fine bouche, ça fait des jours qu'on s'envoie du rat matin midi et soir...
— Un peu sableux tu m'étonnes ! Non mais t'as vu la poussière ? En plus ça pique les yeux, j'vois plus rien.
— L'écoute pas, j'te dis. Eh ! Et ton camarade, comme tu l'appelles, il cause pas ?
— C'est un taiseux. Enfin, j'dis ça, j'en sait rien. J'l'ai rencontré pas longtemps après les gros éclairs. Il m'a jamais rien dit. Mais on a le même pelage donc j'l'ai pris pour un compatriote. J'suis comme ça moi, j'ai l'sens de la famille. P'is il m'a r'gardé, j'l'ai r'gardé...
— Arrête j'vais chialer !
— T'es con, laisse-le terminer.
— Merci. Bref. Il a rien dit, j'lui ai dit qu'on pouvait faire un bout de ch'min ensemble. Toujours aucune réaction. P'is quand j'me suis mis en route, il m'a suivi. Et on vous est tombé dessus quelques jours après.
— Elle est pas nette ton histoire. Si ça s'trouve, c'est un espion.
— Non mais un espion d'quoi ?
— J'sais pas moi, un espion. Ou un tueur. Il dit rien ! Il nous suit et il dit jamais un mot ! J'fais p't'être mon rabat-joie, mais t'avoueras que depuis quelqu' temps on est quand même en droit de flipper un peu d'tout. En plus j'suis sûr qu'il comprend pas un broc de c'qu'on lui raconte. Faut pas qu'il reste avec nous !
— Mais t'es pas un peu débile ? Tu veux qu'il aille où ? Faut être solidaires ! Les temps sont durs. Puis j'te rappelle que c'est lui qu'a ramené le plus de singe hier soir. Alors t'es mignon avec tes états d'âme, mais il reste ! En plus là, c'est un troupeau d'humains qu'on va s'faire. On s'ra pas trop d'quatre. Et j'te rappelle aussi qu'y'a pas si longtemps c'sont eux qui nous tenaient au bout d'une laisse. Ils vont pas s'laisser mastiquer sans un minimum de résistance.
— Bon, eh ! La bouffe va finir par s'barrer si vous continuez.
— N'empêche le mec est pas net.
— J'te dis qu'ça craint rien. Des jours qu'il me suit et pas un geste déplacé, rien. Un vraie crème.
— Ça suffit ! Vous parlerez de ça après l'dîner. On y va. Faut qu'on les attaque tant qu'il fait jour et qu'on y voit quelqu' chose, on n'est pas des abrutis d'chats.
— Tiens ! Du chat ! Ça fait longtemps qu'on s'en est pas tapé. Tu nous en trouverais pas pour demain, des fois ?
— J'suis pas ta mère. J'vais pas vous dégoter le frichti tous les jours. T'as qu'à chercher aussi !
— T'excite pas, j'disais ça parce que t'as du talent, c'est tout.
— Bon, maintenant ça suffit, tu viens ?
— Ouaip, j'suis derrière toi, aller. Eh dis ! Avec ton camarade, vous v'nez ?
— On va pas vous laisser tout l'buffet, on suit. Oh machin ! Lève ton cul...
