P.D.V. Marie
La douleur dans mon crâne est maintenant moins forte, mais toujours présente. Les médecins m'ont donné plusieurs fois de la morphine, et je sens que cela m'aide beaucoup. J'ai l'impression de planer, de dormir éveillée, mais en apercevant Shawn, là, devant moi, les larmes aux yeux, attendant juste un simple « oui » ou « non » de ma part, je me rends compte que je ne suis pas en train de rêver. Ou alors c'est un cauchemar. Oui, ça doit être ça. Ce n'est rien qu'un mauvais rêve. Je vais me réveiller d'une minute à l'autre, et je serais dans mon lit, à moitié allongée sur mon copain somnolant.
- Shawn... je...
- D'abord écoute-moi. (Je hoche la tête en déglutissant, attendant qu'il me parle.) Je suis terriblement désolé. Je ne sais pas ce qui m'a pris. En réalité, je sais très bien : je me suis cru dans un film, et j'ai pensé que je pourrais te rattraper. Je n'avais pas vu que la rampe des escaliers était si près de nous ! Je te le jure ! Je croyais vraiment que je pourrais te rattraper, que tu tomberais dans mes bras et qu'on s'embrasserait comme dans un de ces films à l'eau de rose. (Il me regarde tristement, avant de s'asseoir sur la vieille petite chaise en bois. Il pose ses coudes sur ses genoux et couvre son visage de ses mains de façon dramatique.) Tu ne peux pas savoir à quel point je m'en veux, en te voyant là, dans ce lit d'hôpital. Je m'en veux encore plus en sachant que si je t'avais rattrapée, tu ne serais pas ici. Si je n'avais pas voulu jouer au super-héros, tout irait pour le mieux. Si seulement j'étais moins con. Je n'aurais jamais dû t'avouer ce que je ressentais. Je n'aurais jamais dû t'aimer comme je t'aime. Je n'aurais jamais dû m'approcher de toi. Je n'aurais jamais dû accepter de remplacer Corine, putain !
Mes joues sont maculées de larmes, et je pleure comme je n'ai jamais pleuré de ma vie. Est-ce qu'il vient vraiment de dire qu'il regrette de m'avoir rencontrée ?
J'essaie de réguler ma respiration comme je le peux, prends une grande inspiration, et, d'une voix si calme et si froide qu'elle me surprend moi-même, je lui ordonne :
- Sors.
Il relève la tête, et ce que je vois me fait rater un battement : ses yeux sont larmoyants et rouges, et sa lèvre inférieure tremble. Peut-être qu'il est aussi brisé que moi actuellement. Peu importe. Il est trop tard.
Je pense qu'il a entendu, mais qu'il n'a pas dû comprendre.
- Qu-Quoi ? Bégaie-t-il.
- Je t'ai dis de sortir.
- Mais, Marie, je-
- Tu dégages, putain !
Il sursaute, tant mon ton l'a surpris, puis se lève et se dirige vers la porte. La main sur la poignée, il se tourne vers moi et me dit :
- Marie, je suis vraiment désolé. Je ne le pensais pas. Je... je suis désolé.
Il ouvre la porte, et au moment où il passe l'embrasure, je crois l'entendre murmurer un « je t'aime ».
Je mime un « je t'aime aussi » avec mes lèvres, sachant pertinemment qu'il ne peut pas me voir, étant de dos. Je dois sûrement avoir rêvé ces quelques mots qu'il a prononcé, puisqu'il part sans me lancer un dernier regard, emportant avec lui ce qu'il restait de mon coeur.
**********
8 jours sont passés. Je n'ai pas reparlé à Shawn depuis le jour où je lui ai ordonné de partir. À vrai dire, je l'ai vraiment ignoré.
Après qu'il aie quitté ma chambre, je suis restée trois jours à l'hôpital : le médecin voulait que je me repose, et il avait besoin d'être sûr que je ne risque plus rien. Je lui ai, évidemment, demandé à changer d'infirmière après qu'elle m'aie demandé « Ton ami, tu sais, le mec canon qui m'a fait croire qu'il était gay alors qu'il m'a bien reluquée, tu pourrais me filer son numéro, ma poulette ? ». Je lui avais répondu qu'il était vraiment gay, qu'il n'avait pas de téléphone et que son petit-ami était vraiment très jaloux et possessif. Je ne sais pas si elle m'a crue, mais elle n'a pas trop insisté après avoir marmonné « C'est toujours les plus beaux et les plus sexy qui sont gays ». Elle a lâché l'affaire pendant environ... une journée et demi. Les jours suivants, elle venait sans cesse me demander de ses nouvelles. J'en ai eu marre, et j'ai vraiment disjoncté. Je l'ai insultée – ce qui n'arrive jamais puisque je suis extrêmement timide normalement – et j'ai demandé à ce qu'elle ne vienne plus s'occuper de moi. En suppliant mon médecin, j'ai réussi.
J'ai dû prétexter à ma mère que j'étais tombée dans les escaliers et que je m'étais cognée sur la rampe.
Le médecin m'a également dit qu'il fallait que j'évite de me cogner – même si, entre nous, on sait très bien que c'est impossible d'éviter quelque chose quand on ne le fait pas exprès – car le moindre choc pourrait être fatal. J'admets avoir paniqué lorsqu'il m'a dit cela.
Aujourd'hui, je dois retourner en cours, et c'est dans ces moments là que je regrette de ne pas avoir d'amis pour prendre mes devoirs.
Je me suis lavée, habillée, coiffée, et je marche actuellement en direction de mon arrêt de bus. J'ai un exposé à faire, et, comme par hasard, j'ai deux heures de libres cette après-midi, et pendant ces deux heures là, la bibliothèque est ouverte.
Nous sommes dans un lycée assez avantageux je trouve. Notre bibliothèque est une des plus grandes et des plus intéressantes de la région, et elle est uniquement réservée à notre lycée, ainsi qu'au campus universitaire juste à côté. On y trouve beaucoup plus de livres que je ne pourrais en lire dans toute ma vie. Il y en a de tous genres. Des romans à l'eau de rose, en passant par la romance, jusqu'aux documentaires sur les truites ! J'adore passer mon temps libre là-bas.
**********
Heureusement pour moi, je n'avais pas de cours de musique, et je n'ai pas croisé mon cop- Shawn.
J'ai presque terminé ma journée. Il ne me reste plus que mon exposé.
Je longe les couloirs, esquivant les lycéens qui s'avalent la bouche, ou encore ceux qui tapent la discute, et me dirige vers l'endroit qui occupe toutes mes pensées depuis ce matin – parce que oui, je ne pense pas tout le temps à Shawn.
Bien-sûr que si.
Je pousse la grande porte en bois, inscrit mon nom sur la feuille des présences et pars poser mes affaires sur une petite table dans le fond. Je m'assieds, ouvre mon classeur d'histoire, et, sans m'en rendre compte, mes pensées divaguent automatiquement sur Shawn.
Qu'est-ce qu'il fait, là, maintenant ? Est-il en cours ? Bien-sûre que non, tous les cours sont finis à cette heure-là. Est-il chez lui ? Est-ce qu'il est seul ? Ou avec une nouvelle conquête ?
Mon cœur se serre à cette simple pensée, et je la chasse de mon esprit. C'est moi qui ai mis de la distance entre nous. C'est moi qui lui ai dit de quitter ma chambre. C'était ma décision. C'est moi qui l'ai choisie. Oui, mais est-ce réellement ce que je souhaite ? Est-ce que je veux vraiment qu'il sorte de ma vie ? Pour... pour toujours... ?
Je secoue ma tête, décidant de laisse ces questions de côté, et me lève afin d'aller prendre le livre dont j'ai besoin. Les rangées sont serrées, mais pas assez pour que deux personnes ne puissent pas passer en même temps. Ces deux personnes seraient quasiment collées, et- mais pourquoi est-ce que je pense à ça sérieusement ?
Je m'imagine, là, coincée entre les livres et le corps musclé de Shawn.
Oh mon Dieu. Moi qui était si innocente et pas du tout attirée par le sexe il y a quelques temps, voilà que je fantasme sur Shawn et sur tout ce qu'il pourrait me faire dans cette bibliothèque !
Qu'est-ce qu'il m'a fait, bon sang ?
**********
hey ! désolée pour mon - énorme - retard...
j'ai complètement oublié de publier la semaine dernière, donc je voulais mettre deux chapitres aujourd'hui, SAUF QUE J'EN AI PLUS D'AVANCE HAHA.
j'écris HAHA mais je rigole pas du tout. en plus, j'ai le brevet dans moins de deux semaines, et j'ai pas encore révisé T-T
donc bonne chance à ceux qui vont, comme moi, bientôt le passer.
et n'oubliez pas : TOUT VA BIEN SE PASSER PARCE QUE VOUS ÊTES GENIAUX
![](https://img.wattpad.com/cover/167304895-288-k23406.jpg)
VOUS LISEZ
My Music Teacher (TERMINÉE)
RomansaMarie est une jeune fille très douée. Bonne élève, elle travaille sérieusement depuis son enfance. Sa professeure de musique est une grande amie de sa mère. Elles font régulièrement des duos sur des chansons très connues. Malheureusement pour Marie...