- Il vous convient ?
Je regardai le salon vide mais éclairé. J'attendis de sentir quelque chose. Pas un sentiment, pas une émotion me parcourut les veines.
- Non.
- Madame Rowtag.
Son ton m'indiqua qu'il valait mieux pour moi que je le prenne. Mais je n'allais pas me faire marcher sur les pieds. Ni aujourd'hui, ni demain. Je plongeai mon regard dans le sien aussi déterminée qu'elle. Mon œil gauche n'était plus caché par un quelconque cache noir. Cependant, il avait été suffisamment endommagé pour que je fusse obligée de porter une lentille colorée. Elle aurait dû être dérangée de devoir me regarder dans les yeux avec cette bizarrerie. Mais elle était coriace. Et particulièrement mécontente de devoir me trouver un endroit où loger.
- Nous n'avons plus rien à vous proposer, exposa-t-elle. C'est le dernier que mon enseigne peut proposer, vous devez le prendre.
- Vous en êtes sûre ? Doutai-je.
Elle pinça des lèvres, sévère et contrariée. Ce n'était pas plus choquant sur elle puisque son visage était déjà carré et sévère. Ses cheveux coupés courts accentuaient ses traits. Des traits que j'avais déjà vu avant. La faisant face, les bras croisés, je l'affrontai.
- Vous avez quelque chose contre moi.
Elle réfléchit, se demandant sûrement si sa tête tombait si elle m'avouerait ce qui la gênait chez moi. J'avais appris à être patiente alors j'attendis. Ce fut payant.
- Vous êtes l'agent de liaison n'est-ce pas ?
Ah. En soit, je n'arrivais moi-même pas à me sentir comme un agent de liaison. C'était encore frais dans mon esprit et je n'avais pas encore pris mes fonctions. Après tout, je devais me rétablir et surtout, trouver un endroit où dormir et travailler. Car elle était là, la coquille dans le beau tableau d'Isotz Hautz : je devais tout faire moi-même. Trouver un lieu de travail, comment faire la liaison entre les diverses espèces, les futurs agents de liaison... Bref. Il ne s'était pas foulé. D'un côté, je savais parfaitement pourquoi il n'avait rien fait mais d'un autre... j'avais envie de l'étrangler. Ou de lui envoyer mon poing dans la figure, ça marchait aussi.
J'hochai la tête en attente de la suite. Elle allait arriver rapidement : après tout, si mes souvenirs étaient corrects, elle avait participé plusieurs fois à des réunions de l'organisation de l'Humanité.
- Pourquoi les aidez-vous ? Pourquoi ne pas aidez vos semblables ?
Au moins elle était polie. Et voilà un des changements qui risquait de se produire lorsque je serais officiellement au travail : le mépris des humains. Je sentais que ma tâche allait être compliquée mais si je ne le faisais pas , qui le ferait ? Mettre un Alter à ce poste serait la plus grande erreur de l'histoire. Ne restant plus que les humains, qui, sur Vy, accepterait de traiter avec les Alters ? Et si personne ne le faisait, qu'adviendrait-il du monde ? Voilà, j'étais bloquée. Je ne voulais pas le faire mais je n'avais pas le choix. Il était hors de question que des enfants vivent une guerre si je pouvais l'en empêcher.
- En théorie , je vous aiderai vous et les Alters.
Ça, encore, c'était à discuter. J'avais une certaine rancune pour les membres de l'Humanité.
- Notre organisation fonctionnait bien et maintenant à cause des suppositions faites à l'encontre de nos membres, nous avons de nombreux problèmes et nous ne pouvons même plus avoir de protection. Et ça, c'est de votre faute ! Finit-elle par s'énerver. Vous leur avez tout dit pour nous empêcher de continuer à survivre ! Comment allons-nous faire pour vivre maintenant ?
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Ush ROWTAG T1.5 : Magie courante.
ParanormalSuite d'Ush Rowtag T1. Je conseille de lire ce premier opus avant de s'attaquer à celui là. ------ Elle est vraiment prête à envoyer balader ce chef du monde magique mais, soyons honnêtes, elle sait qu'elle n'a pas le choix et qu'elle ne peut refuse...