Résumé des chapitres précédents : James a avoué un meurtre. Les juges décident de remonter dans ses souvenir liés à Gutters pour trouver de qui il s'agit. On le découvre sous un jour nouveau, beaucoup plus ténébreux et torturé...
Bonne lecture ! Encore une fois milles merci pour vos lectures !
Pour tout oublier, chaque soir au moment de s'endormir, il faut savoir que demain à coup sûr on ne trouvera pas la force de rien changer.
Et cette faiblesse est vicieuse.
Rodrigo Garcia, Cendre, Volume I
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Dans le métro moldu, James découvrait un univers tout particulier et exaltant. Même s'il prenait ses drôles de cachets devenus atrocement nécessaires pour lui, il observait ces nuances rapides, trop rapides pour ses yeux fatigués et ces odeurs trop fortes pour son nez avec délectation. Il y avait tellement à dire sur le métro londonien qu'il parcourait de long en large en se baladant entre les rames et en fraudant les contrôles. De ces gens drapés dans de précieuses étoffes, à vivre à cent à l'heure du bout de leurs chaussures vernies qui ne faisaient que frôler le linot salit tant ils allaient vite à ces gens de l'âge de James qui croquaient dans la vie. Lui ne croquait dans plus grand chose, mais acceptait ça, avec fatalisme.
Il y avait des gens plus misérables que lui, autant qu'il puisse en juger avec sa vision fatiguée, et pourtant, James les trouvait fascinant. De toute origines, de tout horizon les abords du métro de Londres, étaient un regroupement hétéroclite de pauvreté, d'impuissance, mais surtout de vies, qui ne demandaient qu'un peu d'aide pour être vécue. Il n'y avait pas vraiment de misères dans le regard de la plupart de ces personnes hautement intrigantes, juste un besoin d'attention d'une seconde à peine, que bien peu leur accordait. James leur aurait accordé des heures. Il s'arrêtait parfois, caresser le chien de l'un d'entre eux, échanger, car il n'avait rien à donner. Cela pouvait durer des heures ou bien quelques secondes qu'importe ! James parfois se trainait les yeux errants dans la foule, mal en point, et il se rappelait du bonheur de ces découvertes, de ces discussions qu'il n'aurait jamais pu avoir s'il était resté car sa famille risquait de lui tomber dessus tout le temps. Ici, il n'était personne, juste âme de plus coincée entre les murs bouillonnant de ces tunnels. Et il était foutrement bien.
De découvertes en découvertes, James reprit goût avec un cerveau plus ralentit et exalté de choses banales, certes, à la lecture. Et à la poésie, chose qu'il avait presque oubliée ces derniers mois, malgré son carnet coincé dans la poche de son jean. Dans le métro, on abandonnait tout et n'importe quoi, car on se fichait de qui arrivait ensuite, la plupart de temps, et on abandonnait des livres que James enfournait dans la poche de son sweet après les avoir préalablement réduit. Cendres, de Rodrigo Garcia était une découverte irrévérencieuse qui lui plaisait, la poésie de ses mots virulents et agressifs sautait à la gorge dès que l'on posait un œil dessus, au contraire de la tourmentée Virginia Woolf qui garnissait sa bibliothèque de sweet-shirt.
« Tu vois la misère de la nature chez les autres et tu ris de l'avoir échappé belle.
Mais il y en a toujours un derrière toi, pour qui tu représentes la misère de la nature.
Tu l'as échappé belle mon cul. » Ce genre de phrase étaient devenues son mantra, dans une existence assez chaotique désormais mais foutrement délicieuse.
Manger se révélait être comme beaucoup de ces comparses d'infortunes, un bien plus délicat exercice, car on laissait rarement de la nourriture. James comme toujours avait attendu que le problème de la faim soit trop important pour y remédier, et la plus simple des façons était toujours la meilleure. En se trainant de rames en rames, de lignes en lignes, il se faisait passer tantôt pour un orphelin, tantôt pour un fugueur en repentir, avec une verbe non dissimulée pour être entendu. Car de ces découvertes du métro, il avait bien appris une chose, c'est à celui qui criera le plus fort que reviendra le pactole. Car les gens ne veulent pas s'intéresser à vous. Ils vous paient pour la boucler le temps de quelques stations.
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Bittersweet Tragedy (Fanfiction Harry Potter)
Fiksi PenggemarLe procès du siècle a lieu et entre les serres des juges et des journalistes en manque de coupable, il y a les Potter. Trois enfants perdus qui vont déterrer de vieux démons que tous les sorciers pensaient morts à jamais. Mais cela n'est jamais auss...