JAKE

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Le lendemain matin, en me réveillant, je saisissai l'ampleur de la situation de la veille. Kara était toujours à l'hôpital, elle avait été opérée immédiatement. Je m'étais tenu au courant des quotidiennes locales et nationales pour savoir si l'information avait été diffusée aux journalistes. Mais, par chance, la police gardait notre recherche secrète, pour le moment. Espérons que ça dure assez longtemps pour que notre amie puisse sortir de l'hôpital sans problème. Il nous faudrait trouver un endroit où nous pourrions fuir. Peut-être en Grèce où Nikki vivait désormais.

D'ailleurs, il allait falloir que j'aie une sérieuse discussion avec Sofia sur son comportement de la veille. Heureusement que le dimanche, nous avions nos rendez-vous hebdomadaires entre amis. En général, il y avait Kara, aussi, mais aujourd'hui, comme vous le savez, ce n'était pas possible.

Je me levai et dévisageai le tatouage tribal le long de mon bras. Celui-là, je l'avais choisi. Pas comme celui que je portais à l'arrière de la tête. Voilà des années que je m'évertuais à trouver un moyen de les pirater pour les désactiver mais rien à faire. D'accord, je risquais la prison à vie et alors ? Il y a bien longtemps que Sofia, Kara et moi avions décidé que les lois avaient été mises en place pour qu'on les mette à l'épreuve. Nous aimions le risque et le défi et ce qui avait mis le feu aux poudres, c'était notre manque d'argent.

Prenant une profonde inspiration, je m'installai à mon bureau.

Ecran, invoquai-je.

Un écran magnétique se matérialisa au-dessus du meuble.

Quotidiennes nationales.

Le bijou circulait toujours aux informations bien qu'il soit au Louvre depuis déjà un mois ou deux – enfin, au Louvre, vous m'avez compris. Mais rien ne disait qu'il y avait eu braquage, fugitifs et fusillade.

Quotidiennes locales.

Une nouvelle aérovoie était en travaux. Une plateforme de téléportation avait désormais la capacité d'aller d'un bout à l'autre de Paris. Mais rien non plus sur notre crime de la veille.

Ok, recherche.

Non, le moteur de recherche ne s'appelait pas Google. D'ailleurs, si quelqu'un savait que je venais d'évoquer un truc américain, j'aurais sûrement une amende.

Clavier.

Le clavier magnétique se matérialisa à son tour au-dessus du bureau, à hauteur de mes mains. Je me mis à pianoter des séries de codes pour entrer une nouvelle fois dans le système de l'hypranet. Les fichiers du gouvernement étaient difficilement accessibles mais voilà longtemps que j'avais cracké ces fichiers. Malheureusement, dans aucun d'eux ne se trouvait la séquence numérique des tatouages magnétiques.

Jake, tu fais quoi ?

Tu envoies des messages à ta copine ?

Tu veux qu'on t'aide ?

Attends, c'est laquelle, déjà ?

Celle avec les cheveux verts.

C'est pas la noire ?

Ah si, peut-être.

Il a pas dit qu'elle était à l'hôpital, d'ailleurs ?

Ah mais, si, je m'en souviens. Il a pas pleuré ?

Non, c'était Cheveux Verts.

KhāsaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant