Chapitre 9, Les origines du mal (partie 1/2)

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L'atmosphère est étrange, lugubre. Je ne comprends pas quelle est la cause de ce phénomène. Ce n'est pas comme la dernière fois que je suis venu ici. Je ne comprends plus rien. La population ressemble à des sauvages, pas d'éducation, pas d'avenir. Tout comme moi, c'est ma vie. Je suis né pour être comme cela. Père et mère l'ont voulu ainsi. Non, c'est juste de la faute de père. Je n'ai jamais abusé de père, mais lui, au contraire, il l'a déjà fait avec moi, toute mon enfance. Je n'ai en aucun cas dis cela avant, mais je trouve bon de le dire comme suit : il est un trou de cul. Voilà, c'est dit. Je suis libéré de mes démons, sauf de Edgar ou plutôt Arimak. À chaque fois que je dis ou pense son nom, j'ai une énorme douleur à la poitrine. Pas Edgar, mais bien son vrai nom. Je ne le dirai point ou sinon je vais avoir encore plus de douleur et ça va être encore plus insupportable. Je suis sûr que je vais en mourir un jour ou l'autre. Je trouve cela triste, mais croyez-moi, c'est la vérité.

Les gens sont bizarres. L'air est extrêmement lourd. Cela devient étouffant. J'en suffoque. Je présente mon opinon à ma sœur comme suit :

-Jeann, je ne comprends pas pourquoi les gens sont comme cela. Y a-t-il un problème quelconque?

-Je n'ai pas plus la réponse que toi, Abraham. Ce n'est pas parce que je vis dans cette ville depuis six ans que j'en connais plus sur celle-ci. Je n'ai pas la réponse à tout. Je suis autrice et cela ne fait pas que je connais tout.

-T'es auteice? Je ne le savais point. Tu te spécialises dans quel genre? Horreur? Romance? Aventure? Poème?

-Tu me prends pour qui, Arnold Matthew? Je ne suis pas à sa hauteur. En réalité, j'écris des histoires d'amour. C'est une énorme passion pour moi, c'est toute ma vie. Je suis une femme et par ce fait, j'ai un pseudonyme: Robert Connor. Ce n'est pas très beau comme nom, cependant c'est le mieux que je peux trouver.

-Personnellement, je trouve que ton nom masculin va bien avec ta personnalité.

-T'es vraiment gentil, Abraham. Il n'y a pas de mot pour décrire comment tu es avec les autres. Tu es un ange dans ma vie. Pour moi, tu es irremplaçable.

Je remarque qu'à ma gauche, il y a des enfants sans vêtements. Je trouve cela étrange de ne pas habiller ses enfants. C'est le travail des parents de s'en occuper, enfin, je crois. Je n'ai point eu d'enfants, alors je ne peux pas en juger ainsi. Il se peut que cette famille soit pauvre et n'ait juste pas l'argent pour en acheter. De ce fait, il n'y a pas de personne assez gentille pour leur en donner. À moins que, c'est peut-être une sorte de secte où un truc de se genre. Dans gens qui ne faut pas comprendre leurs gouts ou leurs actions. Je penche plus pour cette option. Ce n'est pas que je les juge, mais je trouve cela bizarre, étrange, suspect. Si je pouvais, je donnerais des vêtements propres, mais ce n'est pas le cas, je n'ai qu'un complet de prison couvert de sang de cheval. Je ne peux vraiment point leur remettre ça. Ce serait un manque d'éthique, même si les gens de mon siècle ne croient guère à ces sottises. Pour eux, ce ne sont que les fous ou les monstres qui ont ce mouvement de pensée. Après les jeunes «nudistes», nous passons devant des sans-abris. Aujourd'hui est un jour pluvieux, alors ils se battent pour se mettre sous les toits de maisons, dans la ruelle. On a presque écrasé deux ou trois hommes. Ils ne font vraiment pas attention à ceux qui les entoure. Jeann trouve cela si triste! Par contre, moi, je trouve drôle le sang qui gicle en arrière des roues de bois, plus précisément de chêne du Bas-Canada. Ma sœur vie dans une famille du moins modeste. Elle a une grosse fortune, mais comment? Elle ne me l'a jamais dit et père ne lui aurait jamais donné un sou. Je lui pose la question, en plus ça doit faire minimum dix minutes que personne n'a prononcé un seul mot :

-Sans vouloir être indiscret, tu m'as dit que t'écris des romans d'amour, comme passe-temps. Cependant, tu n'as point dit ton véritable métier.

-Je l'avais presque oublié pendant quelques minutes. Je suis docteure. À vrai dire, mon patron préfère que je dise infirmière auxiliaire. Tout ça, parce que je suis une femme. Je trouve cela injuste de ne pas pouvoir dire aux gens mon véritable métier. Cela me met en colère au plus haut point.

-Je te comprends, moi c'est à cause de mon démon intérieur. Je me suis fait rejeter durant toute ma minable vie. Dans la rue, à l'école (c'est pour cela que je n'ai jamais terminé mon primaire), en prison et surtout au lieu le plus immonde que la terre ait connu. Il est question du manoir familial, le manoir Baker. Le pire de chez pire. Le mal des enfers est incarné dans cette place, dans cette maison, dans mon chez-moi.

Je tombe en larmes. Je ne peux plus m'arrêter. C'est comme une rivière qui coule jusqu'à un fleuve ou bien une rupture amoureuse qui a mal terminé. Je n'en ai jamais vécu, mais je suppose que cela se passe comme ça. Pour me consoler, Jeann me parle avec une voix si douce, comme un chaton qui communique à sa mère :

-Tout va bien aller. Je suis toujours là pour toi.

Sous cette lourde émotion qui transplane dans la carriole, elle succombe. Elle se met à pleurer, même plus que moi. Je ne comprends pas. Ce que j'ai dit à Jeann ne la concerne pas. Quand je parlais du manoir, je parlais de père. Au fond de moi, je ne crois pas que c'est pour cela qu'elle est en larmes. Elle doit avoir un secret ou quelque chose de ce genre. Les filles cachent toujours de sombres secrets qu'elles ne veulent juste pas exprimer. L'air est lourd, tellement lourd que cela en devient presque insupportable.

Venu Des Ténèbres (En Écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant