La foule apeurée était désormais derrière moi. Je pus enfin m'enfuir des griffes de cette ville, qui devenaient lourdes pour mon mental. Un innocent a été arrêté, mais je suis toujours en vie. Je continue à courir me cacher loin de ceux qui me recherchent. Je ne veux pas me faire voir. Sur mon chemin, je croise une charrette. Une idée me vient, je décroche le cheval de son emprise, je monte sur celui-ci et je pars avec l'animal. Je vais partir loin d'ici et accomplir mon destin qui ne fait que de commencer.
La nuit est désormais tombée. J'ai chevauché le cheval depuis mon départ. Je ne sais pas où suis-je. Il n'y a rien autour de moi, à l'exception de plaine à perte de vu. L'animal est épuisé et moi de même. Je décide de m'arrêter sur le bord du sentier pour y passer la nuit. Je n'ai pas le temps de descendre de celui-ci, qu'il se couche sur le côté. De peur, je saute pour ne pas me faire écraser. Une chance qu'il n'est pas conscient de ces gestes, sinon il le regretterait. Je dépose ma tête sur le dos du destrier. Peu de temps après, je tombe dans un sommeil profond. Mes idées se bousculent, je ne pense plus à rien. D'un coup franc, une image me vient en tête. Une image que je n'aurais jamais voulu voir. Il y a une ombre opaque qui est dressée devant et me dit d'une voix malfaisante :
-Je te veux que du mal. Aucun plaisir, aucun bonheur. Je suis enfermé en tout et tu ne peux pas m'en faire sortir. Nous ne faisons qu'un. Dans peu de temps, c'est moi qui va contrôler et non toi. Tu es si faible, d'un petit coup, je vais te mettre à ta place. Là, où, tu aurais dû rester.
Je reconnus cette voix, la voix du diable. C'est Arimak! Il veut me faire peur et son but a été atteint. Par la suite, il s'avance près de moi, puis place ces mains autour de mon coup. La pression monte à mon cerveau. Je ne peux plus respirer. Je suis sur le point de succomber, quand... Je me réveille en sursaut. Je peux respirer! Cependant, j'ai un mal fou à la gorge. Sur celle-ci, j'ai été écorché, je peux ressentir une atroce douleur ainsi que des marques de griffes assez profondes. Je me demande, ce cauchemar n'était-il pas réel? Veut-il mettre fin à mes jours? Si c'est le cas, comment veut-il l'effectuer? Est-ce comme l'homme dans le cimetière? Je reprends mes esprits. Je regarde autour de moi avec une énorme attention. La nuit est trop sombre pour que je ne puisse regarder près de moi. Il y a aussi un épais brouillard. J'ai de la difficulté à respirer, à cause de cette brume. Elle entre dans mes poumons et les bouche pour ne plus que l'oxygène y entre. Je ne sais pas ce qui me prend, j'ai une baisse d'énergie qui arrive de nulle part. Et rapidement, je tombe dans un sommeil profond.
Le soleil se lève. La vie revient, comme un jour de printemps. J'ouvre un premier œil et le deuxième. Je frotte ceux-ci, si lentement qu'on se demande si je bouge. Peu après, je place ma main pour flatter le cheval... Il n'est plus là. La détresse monte en moi, je panique. Où est-il? Je ne peux pas continuer sans lui. Je tourne sur moi-même pour essayer de le voir, rien. Je ne le vois pas encore. Au même moment que je cesse de tourner en rond, un bruit capte mon attention. Ce bruit est assurément ce que je pense. J'entre dans le boisé qui se situe près de moi, pis je cours le plus vite que mon cor le peut. Après quelques minutes d'épuisement, je retrouve ce pour quoi je suis entre ses arbres. Le cheval, il est en train de boire dans un ruisseau. Mon cœur recommence à battre d'une vitesse normale. Rapidement, je saute sur son dos et nous partons de ce pas.
Il fait vraiment chaud, une lueur flotte au-dessus de la route. Il n'y a pas d'ombre sur ma route, aucune place pour s'arrêter. Je suis entouré de falaise et de plaine. Je suis sur le point d'avoir un coup de chaleur. J'ai de la difficulté à rester stable. Mon âme veut sortir de moi, il ne veut plus rester. Le cheval commence être autant épuiser que moi. Je suis sûr que nous allons mourir dans quelques minutes. Cependant, contre toute attente, je vois un extravagant manoir pas si loin de moi. Fou de joie, je compresse le torse du cheval pour m'y rendre le plus vite.
Je suis maintenant devant le manoir. Il est sublime, il est en pierre (style des années mille-cinq-cent, avec des grandes fenêtres, un grand escalier large et une fontaine ornée de sculpture en marbre blanc, décore le tout. Je me demande quel genre de personne peut-il vivre ici? Je débarque de mon cheval, puis j'avance tranquillement vers la porte d'entrée. Mon cœur s'emballe, je ne comprends pas pourquoi. Est-ce que c'est causé par le fait que je ne sais pas où je suis et ce que je fais ici? Je prends une grande respiration et au moment que je vais frapper à la porte, celle-ci s'ouvre d'elle-même. Derrière le portail, une dame toute de noir vêtue est dressée devant moi. Sans que je puisse réagir, elle me dit d'un ton strict :
-Bonjour monsieur Baker, cela fait des lustres que je vous attendais.
Je sursaute légèrement, puis fronce les sourcils. Comment elle a fait pour connaitre mon nom? Elle me regarde directement dans les yeux, elle attend ma réponse. Je lui répondis comme si je n'aurais pas remarqué ce qui me tracasse :
-Bonjour mademoiselle, puis-je savoir qui êtes-vous?
-Je me nomme, madame Rosinski et voici mon manoir. Je suis la gouvernante de ces lieux. J'assure la protection des personnes qui héberge entre mes murs.
Elle sort de la demeure, ferme les portes et me fait signe de la suivre. Puis elle poursuivit son discours :
-Vous vous demandez sûrement pourquoi nous sommes ici, loin de toute trace de vie. C'est fort simple, nous sommes rejetés par la société. Les personnes que j'héberge ont des pouvoirs surnaturels qui peuvent faire peur aux vivants normaux. Et je vois au plus profond de votre âme que vous aussi pourriez vivre ici avec nous.
Je la trouve extrêmement étrange cette femme. Je ne comprends pas pourquoi elle veut que je reste dans ce manoir, ce n'est pas dans mes intentions. De plus, elle est au courant de la présence d'Arimak et de mon nom, je ne comprends rien à tout ça. Je tourne ma tête vers la dame pour la regarder. Elle me fixe directement dans les yeux avec un petit sourire en coin. Une pression se pose sur moi, je dois lui répondre quelque chose. Je réfléchis un petit moment pour lui répondre :
-Merci pour l'invitation, mais je n'ai pas l'intention de rester longtemps. Je ne suis que de passage.
Elle ne me répond pas, elle s'abstient de me frapper au visage. Nous continuons notre promenade. Le jardin est d'une splendeur inimaginable. La coupe parfaite des arbres, l'herbe..., les fleurs ne sont pas séchées, les sculptures dignes d'un riche propriétaire, tout est en harmonie. La gente dame me jette en coup d'œil. Je la regarde à mon tour. Elle dépose sa langue sur ces lèvres puis me dit:
-Entrons à l'intérieur pour faire les présentations. Vous allez voir, nous sommes très attachants.
Je la regarde avec beaucoup d'hésitation. Je ne sais pas quoi répondre. La gouvernante s'impatiente, puis hausse le ton:
-Pourquoi vous ne répondez pas? Avez-vous perdu votre langue?
-Ce ne serait pas de refus. Je vais pouvoir me reposer.
Elle me regarde avec son regard persan, puis la gouvernante me coupe brusquement la parole:
-Rien n'est reposant dans ces lieux. Il s'y passe des choses incompréhensibles. Vous allez voir. Vous allez devenir fou.
Puis elle fait un petit ricanement rempli de méchanceté. Cette femme est étrange, je devrais m'en méfier.

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Venu Des Ténèbres (En Écriture)
HorrorAbraham Baker n'a jamais eu une vie comme les autres. Il a un don surnaturel, que seul un humain différent peut possédé. Il parle à un être qui est son ami, enfin selon lui. Il a une seule destinée, se venger. Cependant, il a toujours un être dans s...