Je continue à ouvrir la porte. Mon cœur a des palpitations. J'ai peur d'y retourner. Je compte dans ma tête et au bout de trois, j'ouvre complètement la porte. Un, deux et trois, la porte s'ouvre. Un grand soulagement s'installe en moi, il est parti. Je peux le voir sortir de la bibliothèque avec la jeune inconnue. Ils sont main dans la main.
Nous sortons de la pièce interdite, sans l'ombre d'un doute. Je suppose que personne ne nous a vus. Je dis à Jeann qu'elle peut, à son tour, sortir de la pièce humide. Je nous trouve une table, elle doit être le plus loin des autres pour que nous soyons le plus discrets possible. Il y n'en reste que certaines, cependant elles sont toutes au milieu, à la vue de tous. Je poursuis mes recherches, ma sœur me suit toujours de près.
Je finis par en trouver une, elle est vraiment à l'extrémité au sud-est de la banque à livres. Elle est juste pour nous, il y a deux chaises autour de celle-ci. Je peux entendre une voix, une voix qui me dit une menace de mort :
-N'y va pas. Tu vas le payer et toute ta famille va de même en souffrir. N'y va pas. Je te l'interdis. Tu vas le regretter toute ta vie. Tu vas vivre des horreurs avec ces ouvrages. N'y va pas. Je te le défends.
Je reconnais cette voix, c'est celle d'Edgar ou plutôt Arimak. Chaque fois que je dis ou pense son nom, j'ai une douleur à la poitrine, c'est désagréable. Je suppose que c'est un message de prévention ou de mécontentement. Je dois surement le mettre en colère. Il ne m'a jamais fait une chose de ce genre auparavant. Il devient méprisant, impulsif et contrôlant. Je n'aime vraiment point son comportement envers moi. Je n'écoute guère son avertissement et m'assois sur une des deux chaises. Celles-ci sont vraiment confortables. J'en veux des semblables dans ma future maison, si je me permets d'en avoir une. Je dépose les trois énormes briques sur la table en forme de cercle. Ma sœur prend sa chaise et se rapproche de moi, comme si elle voulait avoir une relation amoureuse avec moi. Par contre, ce ne sera pas possible, c'est quand même ma soeurrette chérie. Je veux faire cela avec une femme, mais pas ma sœur, je trouve mes pensées dégoutantes par moments.
Je prends le premier livre au-dessus du petit étage de livres. Celui-ci est : Mafiaren Hiria, là où tout a commencé ''. Il est très abimé, il est presque en état de poussière qui flotte dans l'air. Je commence le premier chapitre qui s'intitule '' L'origine de la ville ''. C'est directement ce que je cherche. Je commence à lire ce qui est écrit. Il n'y a rien qui peut m'aider, sauf cette partie de texte : Mafiaren Hiria est une ville créée par des mages noirs au cours du dixième siècle. Ceux-ci ont jeté un sortilège sur la ville et surtout sur les familles qui y vivaient. Ceux-ci sont emprisonnés éternellement, pas le contraire. Un brave homme s'est combattu contre la chose. Ma sœur m'adresse la parole :
-Abraham, je ne veux pas te décevoir, mais je dois partir. Je vais revenir dans une petite heure.
-D'accord, je vais t'attendre ici, compte sur moi.
Elle se lève et part. Je continue ma lecture : là où les personnes ensorcelées devront dire une incantation en détruisant son créateur, pour se libérer des forces du mal. Tout cela doit se dérouler à une heure précise avec une arme précise. Mais si par malchance, la personne est décédée, le rituel ne peut pas avoir lieu. Père, est-il encore en vie? Sinon je vais rester avec cette malédiction pour le reste de mes jours. À bien y penser, le pasteur pédophile avait raison, je dois tuer père accompagné d'une incantation, mais laquelle. Celle que Pasteur Thomas m'a dite plus tôt? Je suis tout confus. Mais s'il mentait, si ce n'est pas la bonne. De ce fait, je prends un parchemin et la plume avec l'encre noire qui est au centre de la table. Je note les faits que je viens de lire et passe au prochain livre.
Je prends le second documentaire qui est à côté de moi. Il s'agit de '' l'histoire de l'ensorcellement ''. Celui-ci est énormément poussiéreux et il manque la moitié des pages. Il ne m'inspire point confiance. Je l'ouvre extrêmement lentement et avec une énorme délicatesse. Je peux l'entendre craquer à maintes reprises. L'encre a presque disparu en entier. Je tourne les pages pour trouver ce que je cherche. Par hasard, je tombe sur une page qui va changer mon mouvement de pensée, pour le reste de mes jours. Au-dessus de cette fameuse page, il est écrit : « L'incantation, une des plus impardonnables ». Impardonnable? Mais qu'est-ce que l'auteur veut dire par là? Je continue à lire pour en savoir plus. Il y a un passage qui capte mon attention : « Les incantations démoniaques sont désormais illégales, comme toutes celles de ce genre. C'est-à-dire, qui pourrissent la vie des personnes en question et leur interdit d'avoir une vie normale. Ces gens touchés n'ont plus une vie comme celle d'autre fois. » C'est ce qu'il me faut, maia ce n'est pas très précis. J'espère que je vais en apprendre plus avec la lecture future.
Je continue à tourner les pages sur lesquelles l'encre a complètement disparu. Il y en a au minimum une cinquantaine. Je tombe enfin, sur une page avec de l'encre. Sans hésitation, je commence à la lire avec une attention particulière : les personnes concernées doivent se faire purifier. Il y a une tache qui cache le reste du texte et cela recommence avec : les sortilèges de l'oubli, de la mort, de la paralysie, des poupées vaudous, etc. Sont tous irréversible, c'est-à-dire, nous ne pouvons guère arrêter les effets sur les autres. Par contre, dans le cas de possession par une entité psychique, une malédiction paranormale, les effets de la magie blanche ils sont tous réversibles. Cela va s'adapter en conséquence du type de malédiction et de la religion ou secte à laquelle elle appartient. Ces informations sont d'une énorme importance. Je dois tout écrire pour expliquer à Jeann dans quelle situation je me trouve.
Je ferme le livre et le dépose sur la table. Je sens une main qui me fait une pression à la jambe droite. Cela fait extrêmement mal, c'est insupportable. J'ai la sensation que mon cœur est désormais situé au niveau de mon membre externe. Je recule ma chaise avec une énorme détermination. Je sens une tension, je ne peux plus reculer. J'ai des sueurs froides qui coulent le long de ma colonne vertébrale, j'ai la chair de poule et je suis paralysé sur place. Je ne peux guère bouger. Je replie mes hanches sur elles-mêmes pour examiner ce qui me retient comme cela. Je descends, je commence à voir une grosse et épaisse masse noire opaque avec des yeux jaune vif. Elle fait extrêmement peur. Quand elle s'aperçoit que je la regarde, il me griffe l'avant-bras. Je regarde l'ampleur de la chose. Elle m'a gravé « Arimak » avec mon sang. À ce moment précis, j'ai compris qu'il ne me voulait point de bien, il veut plutôt me faire souffrir. Je suis désormais marqué par le démon à tout jamais. Cette marque va cicatriser et rester sur mon bras. Tout le monde pourra la voir.
Je dois continuer à faire mes recherches, ce n'est pas une griffure qui va m'en empêcher. En pensant à cela, je peux l'entendre ricaner, comme si ce que je venais de voir n'était que le début. C'est très troublant. Dans le livre : « Les créatures et légendes retirées de la Sainte-Bible », je ne trouve qu'un passage qui capte mon attention. Celui-ci décrit justement Arimak, sous toutes ses couleurs. Cela dit, Arimak est une entité qui hante une famille depuis la nuit des temps. Celui-ci ne se nourrit pas que de la peur, mais de tout : l'amour, la haine, la jalousie, etc. Rien ni personne ne peut y échapper réellement. Cependant on peut s'en éloigner temporairement: faire un sacrifice humain en son honneur. Le livre vient de répondre à ma question. Il devient de plus en plus fort et rien ni personne ne peut l'arrêter. Désormais, je ne trouve plus rien dans les vieux bouquins. Je n'ai vraiment pas d'information pour m'en sortir. Que faire, quoi faire? Je décide donc de me lever de ma chaise et d'attendre Jeann dehors. La coupure continue à bruler, j'ai très mal. Je ne peux plus endurer cette atroce douleur. Je regarde autour de moi pour remarquer s'il y a quelqu'un qui me regarde. À mon grand espoir, je suis tout seul, mais vraiment seul. Les personnes sont toutes parties. Je ne comprends point ce qui se passe. Je cherche une solution logique, mais je n'en trouve pas. Tout à coup, ma vision se coupe. Je ne vois plus rien. J'ai des sueurs froides et je deviens mollette. Je ne me sens pas bien. Je me sens propulsé contre le mur, puis plus un signe de vie. Plus de souffles froids, plus d'amour, plus d'espoir.
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Venu Des Ténèbres (En Écriture)
HorrorAbraham Baker n'a jamais eu une vie comme les autres. Il a un don surnaturel, que seul un humain différent peut possédé. Il parle à un être qui est son ami, enfin selon lui. Il a une seule destinée, se venger. Cependant, il a toujours un être dans s...