La blonde courait dans les grands couloirs du palais, zigzaguant entre les domestiques et rigolant de voir les soldats incapables de l'arrêter. Elle connaissait le château comme sa poche et, lorsqu'une intersection se présenta, elle n'hésita pas, s'élançant vers une aile moins fréquentée.
Très vite, les gardes perdirent de l'allure et, arriva le moment où, ils n'étaient carrément plus derrière elle. Essoufflée, la princesse fit une pause entre deux bustes poussiéreux représentant surement de quelconques ancêtres dont la jeune fille n'avait pas la moindre idée des noms.
Il faisait plutôt sombre, des draps avaient été accrochés à certaines fenêtres, peut-être pour protéger les tableaux et autres objets d'art qui reposaient dans ses salles. Mais ce n'était pas ce qui intéressait Zalénia ici.
Elle marcha encore un peu, poussa une toute petite porte cachée derrière une tapisserie qu'elle traversa courber puis gravit un escalier en colimaçon. Une fois en haut, dans sa salle ronde, la blonde se détendit.
Zalénia se sentait chez elle dans sa cachette. Elle l'avait trouvé alors qu'elle explorait le palais et se réfugiait maintenant toujours à l'intérieur. La princesse avait récupéré une table et une chaise qui composaient le seul mobilier de sa cachette. Elle y passait des heures à lire des livres empruntés et à s'entrainer avec son poignard contre des ennemis imaginaires.
Il n'y avait qu'une fenêtre, sur le toit, ainsi personne ne pouvait l'apercevoir de l'extérieur.
Aujourd'hui, elle mourrait d'envie d'essayer la rapière qu'elle avait achetée sur le marché. Ainsi glissa-t-elle sa main entre deux grosses pierres qui composaient le mur. Elle toucha le métal froid de son poignard, mais ne trouvait pas sa nouvelle lame.
Les sourcils froncés, la blonde retira sa main.
— Tu ne l'as pas acheté cette rapière, disait une voix dans son dos.
La princesse sursauta, mais n'osa pas se retourner. Qui osait pénétrer dans sa cachette ?
— Bien sûr que si, disait-elle avait confiance.
— Non, tu as renoncé à l'acheter, puis tu as été capturé par des Wesi.
Comme un coup de poing en pleine face, les souvenirs de la réalité lui revinrent en mémoire. Zalénia était en Wesiria, prisonnière des Sharaka.
— Mais, comment... ?
— Tu es en train de rêver.
— Qui êtes-vous ?
Sa voix s'était tintée de peur, et si c'était encore un coup tordu des Sharaka ?
La pièce autour d'elle commençait à devenir floue, elle sentait autour d'elle comme un épais nuage duveteux. Comprenant qu'elle allait se réveiller, Zalénia se retourna pour voir de qui il s'agissait, mais il n'y avait personne.
Alors, elle ouvrit les yeux.
Et le ploc ploc ploc de la fuite l'accueillit à bras ouvert.
La blonde était dans le lit qu'elle occupait depuis qu'elle avait été kidnappée. Ramenant ses genoux contre sa poitrine, elle se mit à pleurer. Ses cheveux, qui avaient bien poussé depuis sa capture, lui cachaient en partie le visage. Le monde des rêves était cruel. Pourquoi lui faire croire qu'elle était chez elle ?
Reniflant et sanglotant, la jeune Zalénienne se rendormit, plongeant dans un sommeil sans rêves.
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Sharaka - Tome 1 : Zalénia
FantasyIl y a de cela de nombreuses années, peut-être cela se comptait même en siècles - les dieux n'étaient pas les meilleurs pour comprendre comment les mortels comptaient le temps -, une prophétie avait été énoncée. De nombreuses générations s'étaient s...