Sauver Dylan (Terminée)

Chapitre 2. Les vacances

Première semaine de vacances enfin! Fanny se prépara comme  à son habitude pour aller courir avec Don. Ils terminèrent leur parcours dans le parc de jeux. Elle lui lançait un bâton qu'il lui rapportait à chaque fois. Don était assis à ses côtés lorsqu'elle entendit une voix familière derrière elle.
“- Nanny!”
Elle se retourna et vit Dylan qui courait vers elle. Elle sentit la nervosité de Don et fit signe à Dylan de se stopper. Il obéit immédiatement en apercevant Don.
“- Tu te souviens de ce que je t'ai dit à propos des chiens Dylan ?
“- Oui, répondit-il
“- C'est le moment de voir si ça marche, tu veux bien.
Il acquiesça et attendit que Fanny lui fasse signe d'avancer. D'un geste de la main elle donna ordre au chien de ne pas bouger puis invita le jeune garçon à s'approcher. Il regarda Fanny dans les yeux tout en avançant puis laissa Don le renifler sans la quitter des yeux. Une fois tout danger écarté, Dylan sauta dans les bras de Fanny.
"- C'est bien mon grand. Tu as vu, ça marche, et Don ne t'a rien fait. Tu es tout seul dans le parc?
“- Non, y'a papa là-bas
Elle pivota dans la direction qu'il lui indiquait et vit un homme  qui arrivait précipitant. ‘Oh là’ se dit-elle. Mais elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit.
“- Papa, cria Dylan, stop!
Grant s'arrêta net. Il regardait son fils surpris.
“- Attends que Nanny te dise de venir. Puis tu pourras avancer jusqu'à nous. Don va te sentir, mais il ne te fera rien.”
Au même instant, il vit le chien s'écarter de derrière Fanny et comprit qu'il valait mieux suivre les instructions de son fils. D’un claquement de doigts, Fanny rappela Don à ses pieds. Grant s'approcha alors sans regarder le chien.
“- Félicitations Dylan, dit-elle pour détendre l'atmosphère, tu es prêt à faire respecter les règles !”
Elle posa Dylan à terre et se présenta.
"- Bonjour, moi c'est Fanny, elle tendit la main vers Grant
Il prit une grande rasade d'air comme  pour évacuer ce qui venait de se produire.
"- Bonjour Fanny, moi c'est Grant, le papa de Dylan
"- Je suis très heureuse de vous rencontrer
“- Moi aussi...mais...pardonnez mon ignorance mais...vous êtes?
Elle sourit à cette question. Depuis que Dylan avait intégré l'école il y a 2 ans, elle ne l'avait jamais rencontré ni sa femme  d'ailleurs. C'était toujours Madeleine qui venait.
“- Je suis une des atsem de l'école que fréquente Dylan et j'ai le plaisir de m'occuper de lui depuis qu'il est chez nous.
“- D'accord et sans indiscrétion c'est quelle école ?
Elle le fixa, surprise de sa question.
“- Vous ne savez pas à quelle école va votre fils?
“- Cela vous semble certainement étrange mais ma femme  m'a quitté il y a deux ans en emportant tout avec elle, elle a changé Dylan d'école sans m'avertir et je ne suis jamais au courant de ce qu'il s'y passe ni des difficultés qu'il rencontre….
Elle le stoppa de la main.
“- Vous m'en voyez navrée. Dylan est à l'école Victor Hugo. Si vous désirez vous investir dans la scolarité de Dylan, je peux vous faire passer des documents.
“- Maman les déchire toujours, intervint Dylan qui jouait avec Don.
“- Ok...poursuivi Fanny, il va donc falloir trouver un système pour vous les faire parvenir. Dans mon souvenir, vous n'apparaissez pas sur le dossier scolaire de Dylan. Si vous avez une adresse mail je peux vous les envoyer.
"- Je vais vous la donner.
Il sortit son portefeuille duquel il tira une carte de visite.
"- Très bien,  dit Fanny en la prenant, je la donnerai à Madame Boucoeur, la directrice.
"- Nanny?, interrogea Dylan
"- Oui
"- Maman m'a donné des devoirs à faire chez papa, mais je n'y comprends rien et papa non plus...tu veux bien m'aider ?
Dylan était un petit garçon de sept ans qui en paraissait cinq. A croire que le divorce de ses parents l'avait figé à cet âge. Il était très attachant, comment lui résister?
"- Je ne comprends pas pourquoi ta mère te donne des devoirs, si Madame  Boucoeur ne le fait pas, ce n'est pas pour que les parents le fassent à sa place! Ok, donnons-nous rendez-vous ici à 14h, enfin si vous êtes d'accord, dit-elle en se tournant vers Grant.
Il hocha la tête en signe d'approbation et chacun repartit de son côté. Après une bonne douche et un repas léger, Fanny rassembla quelques documents qu'elle avait en double pour Grant. Puis vers 13h45, elle se mit en route. Elle laissa Don à la maison. Elle arriva au point de rendez-vous et s'assit sur le banc en attendant. Après seulement quelques minutes d'attente, elle vit Dylan courir vers elle. Il grimpa sur le banc et sortit de son sac à dos un cahier. Il l'ouvrit à la bonne page et le mit dans les mains de Fanny. Puis il sortit son crayon et attendit les instructions. Il était très studieux et aimait apprendre malgré les difficultés d'apprentissage qu’il rencontrait.
Elle commença à lire le premier exercice. Grant l’observait. ‘Je peux’ dit-elle en prenant le crayon des mains de Dylan. ‘C’est n’importe quoi’ ajouta-t-elle tout en griffonnant des calculs.
“- Bonhomme ce n’est pas surprenant que tu n’y arrives pas. Maman a dû se tromper dans ses chiffres.
Elle jeta un coup d’oeil sur les pages précédentes et vit de l’encre rouge partout.
“- C’est à chaque fois comme ça?
“- Hum hum, répondit-il en acquiesçant de la tête.
“- Je comprends mieux pourquoi tu n’y arrives pas. C’est bardé d’erreurs. Il ne faut plus qu’il fasse ces exercices, dit-elle à l’adresse de Grant.
“- Si je ne les fais pas, commença-t-il à sangloter, maman va me punir et elle ne voudra plus que j’aille chez papa.
Elle serra Dylan contre elle, interrogeant Grant des yeux.
“- Il ne vous ment pas, dit-il dépité
Elle le fixa, éberluée de ce qu’elle entendait. Puis elle dit froidement en mettant sa main sur l’oreille de Dylan ‘elle est vicieuse’.
“- Ok, reprit-elle, vous permettez que j’en fasse une photo pour l’envoyer de suite à Madame  Boucoeur?
Il répondit par l’affirmative. Elle s’exécuta immédiatement et la réponse ne se fit pas attendre. Madame  Boucoeur, outrée, demanda à Fanny de recopier le mot qui suivait dans le cahier:
‘Madame, si je ne donne pas de devoir aux enfants lors des vacances, ce n’est pas pour que des parents le fassent à ma place. De plus, lorsqu’ils sont truffés d’erreurs, cela n’aide en rien l’enfant, bien au contraire! Je vous demanderai donc à l’avenir, de ne plus donner de travail à Dylan! Comptant sur votre collaboration, cordialement, Madame  Boucoeur.’
Le message était sec mais clair. Elle rendit le cahier à Dylan.
“- Ne te casses pas la tête avec ça cette semaine. Profites d’être avec papa. Amuses toi, d’accord!
Il remua la tête de bas en haut, puis serra Fanny dans ses bras. Elle déposa un baiser sur son front et se leva.
“- Vous aussi profitez de cette semaine avec Dylan. Vous avez un p’tit bonhomme  merveilleux.
“- J’en suis conscient
“- Pendant que j’y pense, elle tendit une enveloppe à Grant, je vous ai mis avec l’accord de Madame  Boucoeur les documents qui ont été distribués avant les vacances et un dossier à remplir afin d’avoir un droit de regard sur le dossier scolaire de Dylan.
Elle prit alors un stylo dans la trousse que Dylan n’avait pas encore rangé, prit le poignet de Grant, lui releva la manche et y écrivit son numéro de téléphone.
Grant l’observa. Elle était aussi grande que lui, carrée au niveau des épaules. Il sentait sa poigne sur son bras, elle avait de la force. Elle avait un carré court, des cheveux roux, des yeux bleus et de nombreuses tâches de rousseurs sur le nez.
“- Si jamais vous ne recevez pas les documents par mail, appelez moi et je viendrai vous les déposer. Ah oui! Madame  Boucoeur va vous envoyer une convocation ainsi qu’à votre ex, pour une réunion spéciale ‘mise au point’. Surtout soyez présent, elle n’admettra pas que ce soit Madeleine qui y assiste pour vous. Et si vous venez chercher Dylan un vendredi soir après l’école, prévenez moi pour qu’il ne parte pas avec Madeleine. D’accord!?
“- Je vous remercie pour ce que vous faites. J’apprécie vraiment. Promis s’il y a quoi que ce soit qui bug, je vous appelle.
Elle lui lâcha le poignet, se recula et dit au revoir à Dylan. Puis elle salua Grant et s’en alla. Il la regarda s’éloigner.
“- Elle est belle hein papa, dit soudain Dylan
“- Oui heu oui, bafouilla Grant en rougissant.
Puis ils prirent à leur tour la route de chez eux.