Un Amour impossible

Le jour du Procès

Ce matin-là, dès que mes yeux se sont ouverts, j'ai ressenti une profonde félicité m'envahir. Une sensation de bonheur m'a animé alors que je me suis préparé pour me rendre à la mosquée, où j'ai participé avec ferveur à la prière de l'aube. Après ce moment de spiritualité, je suis rentré pour retrouver ma mère, une âme pieuse, en train d'égrener son chapelet avec dévotion assise juste devant la piscine . Je me suis senti reconforté par sa présence et la sérénité qu'elle dégageait. Elle a ensuite effectué ses prières et, avec tendresse dans sa voix, elle m'a dit : "Mon fils, inchallah, tout ira bien. Dieu est grand."

Il était étrange de constater que chaque fois que ma mère prononçait ces paroles empreintes de foi, j'avais l'impression que tout se déroulait pour le mieux dans ma vie. J'ai pu observer que, d'une manière ou d'une autre, ses paroles apportaient du succès à mes entreprises. De plus, je n'éprouvais aucune crainte. Ma confiance en Allah demeurait inébranlable, car après tout, il ne s'agissait que d'un problème matériel.

Lorsque je suis arrivé à Dakar au tribunal, j'ai aperçu Monsieur Sarr mon client et l'autre partie impliquée dans le procès, qui était déjà présent. Monsieur Sarr était en compagnie de sa fille Aïcha. J'ai adressé un chaleureux salut à tous les deux.

Moi : "Bonjour, Monsieur Sarr, bonjour Aïcha. Comment allez-vous ?"

Monsieur Sarr : "Bonjour, Maître Thiam."

Aïcha : "Ousmane, ça va bien et toi ?"

Moi : "Je vais très bien, merci."

Nous sommes entrés ensemble dans la majestueuse salle d'audience du tribunal de grande instance, où l'atmosphère solennelle était presque palpable. Cependant, outre les enjeux du procès, la présence d'Aïcha m'a troublé intérieurement. Ses yeux brillaient d'une intensité qui m'a captivé.

Le procès s'est déroulé pendant quatre longues heures, où les arguments et les contre-arguments se sont succédé. Finalement, grâce à une jurisprudence favorable, nous avons pu trouver un terrain d'entente. La partie adverse a consenti à rembourser les trois quarts de la somme litigieuse, soit une somme conséquente de cinq milliards.

À la sortie du tribunal, j'ai proposé à Aïcha de m'accompagner pour rendre visite à ma mère à Saly.

Elle: À Saly ?

_ Oui, maintenant elle habite à Saly, et moi aussi , pendant le trajet, je te raconterai tout ce que tu as manqué.

_ Ça promet.

Pendant tout le trajet, nos conversations étaient à la fois passionnantes et profondes. Nous partagions nos perspectives sur une multitude de sujets, explorions nos aspirations et convictions les plus profondes. Ces échanges ont contribué à forger une connexion spéciale entre nous, une connexion qui transcendait les mots.

Arrivés à la maison, je l'ai présentée à ma mère, un moment unique où les deux femmes les plus importantes de ma vie se trouvaient côte à côte. Ma mère m'a demandé de les laisser discuter entre elles, une requête à laquelle j'ai obtempéré.

Après environ une trentaine de minutes, je suis revenu pour retrouver ma mère et Aïcha, plongées dans l'album photo de famille. Aïcha riait aux éclats en regardant les photos de moi bébé, et j'avoue que cela m'a semblé un peu gênant.

_ Maman , je dois la raccompagner, il se fait tard," ai-je dit.

_ Tu as raison, c'est vrai. Aïcha, j'aurais aimé que tu dînes, mais nous programmerons cela une prochaine fois.

_D'accord, Tata, in sha Allah.

En sortant, je n'ai pu m'empêcher de demander à Aïcha de quoi elles avaient parlé avec ma mère. Elle m'a répondu avec un sourire énigmatique : "C'est une discussion de femmes."

Pendant le trajet de retour, nos conversations passionnantes et profondes se sont poursuivies. Aïcha m'a fait part de ses reproches pour ne pas l'avoir recherchée toutes ces années, exprimant sa colère. Pourtant, j'étais déterminé à saisir cette opportunité et à lui demander sa main, à concrétiser notre relation par le mariage. Peut-être, dans cet engagement, trouverais-je le bonheur durable que j'ai cherché jusqu'à présent, une harmonie qui m'a échappé.

Le bonheur reste une quête incessante, une recherche perpétuelle qui varie d'une personne à l'autre. Il n'existe pas de formule magique ni de recette universelle pour y parvenir. Mais en suivant notre propre chemin, en écoutant nos aspirations les plus profondes, nous pouvons espérer trouver un sens de satisfaction et de bonheur qui nous est propre.