Flashback

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Un jour, un sage me dit ces paroles qui résonnent encore en moi : "Ousmane, la vie est semblable à une bicyclette, pour garder l'équilibre, il faut avancer." Sur le moment, je ne parvenais pas à saisir pleinement leur signification. J'étais un adolescent à la recherche de ma propre identité, et il faut l'avouer, un peu naïf. Maintenant, avec le recul, je comprends que la vie exige des sacrifices. Lorsque nous sommes enfants, nous voyons nos parents comme des super-héros dotés de pouvoirs extraordinaires. C'est pourquoi l'expression "Mon père est plus fort qu'Hercule" avait tant de sens pour moi. Mais en grandissant, nous réalisons que nos parents aussi sont vulnérables. Ils se donnent corps et âme, jour après jour, pour joindre les deux bouts, et c'est à ce moment-là que nous prenons conscience que la vie n'est pas un long fleuve tranquille.

Même si je viens d'une famille à revenus modestes, qualifiée par certains de "moyens" pour adoucir le terme "pauvre", je constate que notre époque est marquée par une tendance à nous mentir. Quand j'étais enfant, je ne le savais pas encore, comme je l'ai mentionné précédemment, car pour moi, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mon père veillait sans aucun doute à cela. A l'âge de neuf ans, j'avais des rêves, comme tous les enfants de mon âge. C'est à cet âge que nous commençons à dire : "Quand je serai grand, je veux devenir pilote ou policier", voire même à exagérer, comme ce fut mon cas, en voulant devenir le Père Noël. Oui, nous croyions encore au Père Noël. Cependant, en grandissant, nous réalisons que le Père Noël n'est qu'une pure invention, que la fée des dents n'existe pas et que le marchand de sable est tout aussi imaginaire. C'est à ce moment-là que ma vie bascula, coïncidant avec le décès de mon père. Je ne peux pas oublier cet événement, survenu après l'obtention de mon Certificat d'études primaires.

J'ai dû quitter mon école privée pour poursuivre mes études au collège public en raison de la dette contractée auprès de la banque que mon défunt père avait laissée derrière lui. Selon le Saint Coran, en tant que musulmans, on nous enseigne que si le défunt laisse des dettes non réglées, le paradis lui sera inaccessible, à moins qu'une seule condition ne soit remplie : la personne concernée décide de pardonner. Malheureusement, ce n'était pas notre cas, et ma mère ainsi que mon oncle ont dû déployer des efforts surhumains pour honorer ces dettes apparemment insurmontables. Ils ont veillé à ce que je ne manque de rien tout en cumulant deux emplois : ma mère était femme de ménage le matin et vendeuse de légumes l'après-midi, tandis que mon oncle travaillait comme jardinier le matin et gardien le soir. C'est ainsi qu'après l'obtention de mon baccalauréat, je n'ai pas pu poursuivre mes études et ai dû me mettre au travail pour aider moi aussi .

C'était un petit flashback

Un Amour impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant