Chapitre 20

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Aicha

Quelques mois après le décès de ma mère, j'ai su surmonter le deuil  en lui accordant mon pardon, comme mon père d'ailleurs.
À présent j'ai tourné la page , je porte en moi une nouvelle vie qui grandit, cinq mois déjà écoulés. Bientôt, la demeure sera emplie des rires et des pleurs d'un petit Thiam. Vous vous demandez sans doute si les conflits nous étreignent, et bien oui, comme tout couple ordinaire, nous rencontrons nos épreuves. Cependant, notre amour dépasse ces malentendus, et il sera encore plus fort avec l'arrivée de ce nouveau-né. Chacun sait que l'enfant est synonyme de renaissance au sein d'un couple, apportant avec lui son cortège de bonheur, d'allégresse, de douceur et de béatitude.

Ousmane:

Parfois, je m'accorde une pause pour méditer sur cette réalité qui s'est matérialisée si rapidement. Revenons huit ans en arrière, lorsque j'étais encore jardinier chez les Sarrenes. Je vous dis que le divin a ses desseins, car si je n'avais pas été renvoyé de mon poste, je n'aurais jamais croisé le chemin de Malick Ba, ce grand homme au cœur généreux, issu du peuple Toucouleur. Il n'a pas hésité un instant à me tendre la main et à me donner ma chance. Il est devenu pour moi le père que j'ai perdu très tôt , et je lui suis redevable pour tout. Encore aujourd'hui, nous entretenons des liens étroits. Il était présent le jour de mon mariage, et nos visites réciproques rythment notre complicité.

Le père d'Aïcha, quant à lui, a retrouvé une nouvelle vigueur en unissant sa destinée à celle d'une jeune femme florissante. Cela réaffirme, de façon incontestable, que l'amour ne saurait être entravé par les barrières du temps, pourvu que l'on plante les graines de son affection, car tout le reste devient insignifiant. Ma mère, quant à son rôle de gestionnaire du supermarché de Saly, le partage avec Tonton Ablaye, qui, malgré ses multiples conquêtes, n'a toujours pas rencontré sa moitié. Aïcha et moi résidons à Saly, en compagnie de ma mère, empreinte d'une impatience fébrile à l'idée de devenir grand-mère. Récemment, je lui ai évoqué l'idée d'un second mariage, à quoi elle a répondu par un soupir, "peut-être dans une autre vie." Puis, avec une tendresse inébranlable, elle a ajouté, "dans cette vie, mon unique amour était Matar Thiam, ton père."

J'ai pris la décision de vendre l'appartement à Paris, étant donné que j'ai achevé mon doctorat. L'Université Sorbonne m'a fait une offre financière considérable pour rejoindre leur corps professoral, mais j'ai automatiquement décliné, préférant de loin ma vie au Sénégal, d'autant plus que je réalise d'importantes rentrées d'argent grâce à mon cabinet à Dakar et j'ai des projets pour en ouvrir un autre à Saly dans un avenir proche.

Ce que je retiens de toute cette histoire, c'est qu'il est essentiel de croire en Dieu et de garder l'espoir, même dans les moments les plus critiques. Car au-delà des épreuves qui jalonnent notre existence, la vie nous réserve des surprises et des rencontres qui transforment notre destinée. Il suffit de rester ouvert aux opportunités et de cultiver l'amour, la compassion et la foi, car ce sont ces valeurs qui illuminent notre chemin vers un avenir meilleur.

Un Amour impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant