Six loubards à Poudlard

Chapitre 1 - Départ Express

Chapitre 1

Départ Express

Priscilla

« Priscilla, accélère le pas, le train va partir !

- J'arrive, j'arrive ! »

Alors qu'elle venait à l'instant de traverser le mur de la voie 9 ¾, Priscilla Machiavelli peinait à pousser son lourd chariot, et à suivre le pas empressé de sa mère.

Le Poudlard Express émit un sifflet prolongé, indiquant son départ imminent.

« Si tu loupes ton train, ce n'est pas moi qui t'emmènerais à Poudlard !» dit à haute voix la mère de Priscilla de manière à ce que la future première année l'entende.

Priscilla Machiavelli allait faire sa rentrée au collège Poudlard, et bien qu'elle fût quelque peu stressée à l'idée d'abandonner pour un certain temps sa famille, elle ressentait depuis quelques jours une vague flamme d'impatience en elle, s'accroissant de minute en minute, de pas-à-pas à mesure qu'elle s'approchait du train. Arborant une chevelure châtaine, sa discrète mèche dorée semblait analogue à sa timide âme de sorcière dissimulée dans son statut de sang-mêlé. En effet, elle vivait à Fordwich, petit bourg britannique, où elle avait côtoyé les coutumes moldues sous la tutelle de sa mère. Son père biologique, sorcier de Sang-Pur, avait disparu du pays, voire du continent, voire du monde.

« Au rev - ... commença la jeune fille avant de se faire interrompre par sa mère.

- PRISCILLA TU OUBLIES TA SALADE ! »

Tandis qu'elle s'apprêtait à monter dans le wagon le plus proche, Priscilla se vit arrêter net par sa génitrice qui la retenait brusquement par l'épaule, et lui largua dans les mains sa salade en boîte en guise de cadeau d'adieu. La jeune fille fut touchée par le geste de sa mère qui ne cessait de penser à tout.

« Merci beaucoup, maman, qu'est-ce que je ferais sans t - ...

- N'OUBLIE PAS LE CHAT !!!! »

Et elle balança la grosse masse de poils rousse dans les bras de sa fille, avant de la pousser à l'intérieur du wagon.

La porte se referma. Elle était maintenant là, dans ce couloir, entourée d'inconnus, avec pour seul ami Simba.

Il était déjà tard et les wagons étaient presque tous bondés. Par chance, Priscilla trouva un compartiment qui, à première vue, semblait vide. Posant Simba sur ses genoux, elle s'installa confortablement, puisque le voyage allait être long. Pleine d'enthousiasme, elle observait une dernière fois le quai qui semblait s'étendre indéfiniment à l'extérieur. « Nous allons passer à un bon voyage, tous les deux », se dit-elle tout en reluquant son chat.

Sans doute ignorait-elle qu'ils étaient trois dans le compartiment.

Enzo

Il avait espéré faire un voyage calme, mais c'était sans doute trop demandé aux dieux. Mais encore, s'il eût été en présence de quelque personne de bon rang, le voyage se serait déroulé agréablement, mais l'arrivée de la fille aux lunettes lui avait retiré d'un geste brusque cet espoir.

Ce qui l'étonnait le plus, c'est qu'elle n'avait même pas daigné remarquer sa présence. Enzo pensait en lui-même qu'elle le faisait exprès, elle manifestait sûrement un quelconque orgueil pour une raison obscure. Après tout, comment pouvait-on entrer dans un compartiment sans remarquer l'apollon qui s'y était installé ?

« Bonjour. »

La fille se retourna brusquement vers lui, les yeux écarquillés, comme si elle eût été apeurée.