Chapitre 13
Tombent les masques - partie deux
Manon
Tout le monde semblait avoir perdu la parole, comme si elle se fut envolée avec Priscilla. Fixant avec effroi les ombres disparaître dans le ciel, Manon ne put s'empêcher de songer à la possibilité la plus tragique. Et s'ils tuaient Priscilla ?
À sa gauche, Gul semblait habitée des mêmes obscures pensée. Et figée devant l'éclat, le professeur Demain paraissait brisée. Un enlèvement, tout de même ! Depuis 1998, Poudlard n'avait jamais recensé un quelconque incident. Et cette année, en à peine quelque mois, tant de funestes malheurs s'étaient déroulés devant l'innocence de Manon : l'assassinat de M.Castle, l'attaque des Détraqueurs, la torture subie par Gul, l'enlèvement de Priscilla... Et M.Halmost ? Était-il mort ?
Un brouhaha retentissant dans le couloir la bouscula hors de cette interrogation. C'était, à l'entendre, une foule affolée : « Par ici je les vois ! ». Débarqua ensuite un groupe impressionnant de sorciers et sorcières mûrs ; Manon reconnut immédiatement en tête le professeur Diedie, accompagnée à ses côtés du ministre de la magie M.White. Derrière avançaient de près les autres professeurs de l'école, ainsi que quelques individus munis d'appareils photo magiques (Manon rêverait d'en avoir un !), soit des journalistes de la Gazette du Sorcier. D'autres, baguettes en main, devaient sans doute être des Aurors. Enfin, traînant un peu plus lentement, derrière, venait une dame fragile ; Manon mit du temps à la reconnaître, mais ce fut le souvenir d'une carte de Chocogrenouille qui vint lui rafraîchir la mémoire : il s'agissait de la légendaire professeure McGonagall, dont la seule pensée du nom la parcourait d'un frisson.
Plus et encore plus de sorciers arrivaient, mais c'est le professeur Diedie, sur le devant de la scène, la mâchoire crispée, comme en proie à une rage dévastatrice, qui se mit à hurler, pointant un index tremblotant sur le professeur Demain. « Saisissez-vous d'elle ! »
Les Aurors l'encerclèrent et, surprenaient, elle ne fit nulle preuve de résistance. Elle se contentait de sourire. Toujours ce sourire.
C'est la doyenne qui, parvenue difficilement aux côtés du cercle qui enfermait le professeur Demain, vint rétablir l'ordre. Depuis des années, la vieille dame n'avait plus aucune autorité sur l'école, et pourtant une autorité ferme s'écoulait de sa bouche pour s'abattre fermement sur chaque individu présent. Elle aurait très bien pu demander à Manon de danser à pied joint immédiatement qu'elle l'aurait fait. « Laissez le professeur Demain, je vous prie. Si ennemi il y a, il ne se trouve pas parmi nous. »
Les Aurors s'écartèrent, et le professeur Diedie, toute décontenancée, peinait à comprendre ce qu'il se passait dans la tête sénile de McGonagall. « Mais... je ne comprends pas... »
McGonagall pivota alors vers les Aurors, et, tout en frappant avec autorité le sol de sa canne, leur ordonna : « Allez vous occuper de ces pauvres inconscients (son maigre index pointait les jeunes Gryffondors étendus au sol, près du cadre vide de la Grosse Dame). Je m'occupe du professeur Demain.
Ils s'exécutèrent, et le professeur McGonagall se retrouva alors en face à face avec le professeur Diedie. « Je conçois que le poste de directrice n'est guère une fonction aisée, Diedie. Mais de votre part, je m'attendais à plus de clairvoyance. » Elle frappa une nouvelle fois le sol de sa canne. « Et je ne dirai rien quant à la sécurité de cette école, ou bien je serais morte avant de terminer mon discours ! »
Le professeur Diedie voulut se justifier, mais la vétérane l'interrompit par un nouveau coup de canne. « Vous auriez pu chercher le professeur Demain encore longtemps... Je l'abritai chez moi, pendant que vous, vous traquiez le mauvais coupable. »
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Six loubards à Poudlard
FanfictionSix loubards vont découvrir le monde magique de Poudlard. Cependant, ils vont devoir cohabiter avec les élèves, mais aussi avec les professeurs aux personnalités bien distinctes, tout en faisant face aux drames et mystères qui hantent le château. Me...