Chapitre 8
Les aigles mènent l'enquête
Manon
Il faisait atrocement froid en cette nuit de jeudi neuf novembre, minuit et quarante trois minutes précisément pour ceux qui seraient perdus dans la chronologie. Quoi qu'il en soit, Manon ne montrait aucun signe de faiblesse. Tandis que Priscilla Machiavelli grelottait aux côtés du professeur Arnac, la vaillante Poufsouffle se tuait à la tâche, fouillant, ratissant chaque recoin de la forêt à la recherche d'herbes médicinales. Elle voulait montrer de quoi elle était capable ! En tant que Poufsouffle, elle excellait dans le domaine de la botanique ; en peu de temps après la rentrée, elle s'était déjà familiarisée avec un bon nombre de plantes de Poudlard. Mais sa cueillette n'avait pas pour seul but d'exercer ses compétences phytologiques, oh non non non. Du plus profond de son cœur, elle voulait donner une bonne leçon au professeur Diedie. Qu'est-ce qu'elle croyait la vieille ? Que Manon était une incapable ?! Manon comptait lui cueillir tellement d'herbes qu'elle pourrait s'infuser d'innombrables litres de thé.
« Je ne sais pas comment tu fais pour courir partout comme ça Manon, dit Priscilla. Cette forêt me fiche la trouille... » .
A côté, le professeur Arnac ne pouvait s'empêcher de rugir son rire habituel – et, parfois, plus effrayant que certains cris de la forêt : « HO HO HO ! Allons Pripri, il ne faut pas avoir peur ! La seule chose dont nous devons nous méfier, c'est les centaures.
— Et les demi-centaures ! intervint Manon ».
Le visage de Priscilla, bien que dissimulé par la pénombre, soulignait sa consternation tandis que le professeur manqua à deux doigts de tomber à terre. « HO HO HO ! QUE TU ES DROLE MANON ! »
Pourquoi rigolait-il ? Les demi-centaures existaient, tout comme les demi-siréniens, elle le savait !
« Mais du coup, ce sont des quarts de cheval ? demanda Priscilla ironiquement.
— HO HO HO ELLE EST BIEN BONNE PRIPRI ! », clama le professeur Arnac en lui adressant une tape vigoureuse à l'épaule. Manon, de son côté, ignorait ces deux enfoirés. Rira bien qui rira le dernier.
« Professeur, on a bientôt fini ? demanda la Gryffondor. J'ai ultra envie de dormir... »
Dormir ? Elle ne pense donc qu'à dormir ? Pendant que miss Machiavelli dormait dans son lit douillet, Manon se réveillait à cinq heures du matin pour réviser ses cours de la journée. Etait-ce donc cela la « grande » maison Gryffondor ? De plus, elle n'avait toujours pas cueilli une seule herbe et elle se permettait de se plaindre. Manon eut voulu lui administrer quelques prises de ces arts martiaux qu'elle connaissait si bien, mais l'espoir de revoir sa plume qui lui servait à écrire ses histoires lui cloua l'envie d'étendre cette retenue.
Soudain, un bruissement de feuilles. Quelque chose de grand et rapide approchait vers Manon. Derrière elle, Priscilla et le professeur Arnac étaient trop occupés à papoter pour prêter attention à la menace, malgré les cris d'alarmes de Manon : « Professeur ! Professeur, regardez ! ». Vaines tentatives. Tant pis, c'était l'heure de gloire de Manon. En un clin d'œil, elle agrippa sa baguette qu'elle avait ingénieusement pris l'habitude de cacher dans sa masse de cheveux bouclés. La chose s'approchait davantage : « Stupéfix ! »
Boum ! La chose tomba à terre.
A pas de loup, Manon s'en approcha. Dissimulée dans un buisson, la créature était difficile à discerner, mais c'est en marchant dessus que Manon parvint à la trouver, mais elle retira d'une vitesse fulgurante son pied lorsqu'elle reconnut Enzo Angechanteau.
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Six loubards à Poudlard
FanfictionSix loubards vont découvrir le monde magique de Poudlard. Cependant, ils vont devoir cohabiter avec les élèves, mais aussi avec les professeurs aux personnalités bien distinctes, tout en faisant face aux drames et mystères qui hantent le château. Me...