Chapitre 9 - Winter is coming

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Chapitre 9

Winter is coming

Laura

L'hiver approchait, comme pouvait en témoigner la brise glaciale du mois de novembre, aussi frigide que les corps spectraux des fantômes lorsqu'ils vous traversaient en plein dans la poitrine. Pas plus tard qu'il y a une dizaine de minutes, Vladimir de Bourbon s'était rué sur Laura en jappant « Sus aux envahisseurs ! » ; le contact – si l'on peut appeler cela un contact – avec le fantôme lui avait laissé la chair de poule.

Quelques élèves se réchauffaient les mains au coin d'un feu, d'autres préféraient se réchauffer l'esprit à la bibliothèque, mais pour l'heure, un feu brûlait en Laura : le désir ardent d'en savoir plus sur M.Halmost. Et pour cela, elle avait besoin d'un espion, d'un agent. Elle avait besoin de l'Epieur.

« Des chocogrenouilles ? C'est tout ce que tu as à me proposer ? »

Affalé sur un sofa de la salle commune des Serpentards tel un pharaon, Enzo Angechanteau comptait les quelques chocogrenouilles que Laura avait à lui offrir. Outre les sucreries, elle avait, bien sûr, moult livres en réserve mais... Le payer avec ses livres ?! Et puis quoi encore ?!

Au sein de la communauté Serpentard, les dons d'Enzo pour la récolte d'informations lui avaient permis d'être alloué du sobriquet de « L'Epieur ». Et, en bon Serpentard qu'il était, le première année savait tirer profit de ses talents. Même les septièmes années, résidant dans le château depuis bien plus longtemps qu'Enzo et Laura , avaient recours à ses services !

« Et pourquoi es-tu si intéressée par ce squelette ? reprit Enzo.

— Ma baguette a été volée dans le but de m'accuser de l'attaque envers M.Castle. Ce concierge savait où le voleur avait caché ma baguette, et je suis certaine qu'il connait son identité ». Mais visiblement, Enzo semblait perspicace : « Vraiment, il t'a dis où se trouvait ta baguette ?

— Non, pas vraiment, il me l'a dit dans un poème...

— Donc tu te fies à des poèmes ? »

Laura commença à s'énerver. A quoi bon rimait cet interrogatoire ? Elle le payait pour répondre à ses questions, et non pour qu'il en pose ! « Occupe-toi de tes affaires, et laisse les miennes tranquilles !

— Bien, bien. » Il marqua une pause, observa un instant les chocogrenouilles, et souri. « Il n'empêche que tu n'as toujours pas assez pour me payer... ». Alors, la Serpentard sortit sa bourse de gallions, et avant qu'elle n'eut le temps de l'ouvrir, il l'interrompit : « Non, non. Je me fiche de l'argent, je suis déjà riche.

— Dans ce cas, que veux-tu ?

— Une mèche de tes cheveux. »

Abasourdie par la demande, Laura prit quelques secondes avant de réussir à formuler sa surprise : 

« Pour- pourquoi veux-tu mes cheveux ?

— Comme tu l'as dit, mes affaires sont mes affaires. Marché conclu ? »

Laura ne prit même pas la peine de lui répondre, ce type lui faisait peur. Une fois qu'il aura accompli sa requête, elle escomptait bien ne plus avoir affaire à lui. Soigneusement scindée à l'aide d'une paire de ciseaux, elle tendit la mèche à Enzo qui partit alors derechef hors de la salle commune.

Priscilla

La pauvre Priscilla n'avait pas vraiment eu son mot à dire, les deux Serdaigles l'avaient embarquée au fameux salon de thé de Madame Pieddodu. En ce temps froid, il s'était avéré difficile de trouver une place, mais les deux filles semblaient des habituées du lieu. En soi, le salon était très chaleureux, et décoré si raffinement que Priscilla paraissait mendiante par rapport aux autres clients.

Six loubards à PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant