Chapitre 10 - Un Noël festif

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Chapitre 10

Un Noël festif

M.White

Si le Ministre de la Magie était sûr d'une chose, c'est qu'il allait malheureusement passer les fêtes de Noël dans ce triste bureau. Non que ce poste lui déplaisait, loin de là (il y tenait vraiment à cœur), mais la tournure des récents évènements lui donnait plus de travail qu'il ne s'y attendait. Il referma son exemplaire de La Gazette du Sorcier, le visage grave.

A l'extérieur, dans les couloirs du Ministère, les fonctionnaires vaquaient à leurs occupations. Enfoui dans son fauteuil moelleux, le Ministre semblait un bien paresseux personnage. Si seulement ils savaient le poids qui pesait sur ses épaules ! Ah ! Qui peut m'aider ? Personne ! A part peut-être...

« Monsieur le Ministre, deux aurors viennent d'arriver. »

Comme revenu d'un rêve profond, le Ministre, l'air hébété, mis quelque temps à reconnaitre sa secrétaire qui se tenait devant lui, lui proposant un plateau présentant un verre généreux de jus de citrouille.

« Ah, merci Amanda. » Il prit le plateau. « J'espère que cela me réveillera un peu... » Puis, il prit enfin conscience de la venue des deux aurors : « Oh ! oui, les deux aurors, faites-les entrer ! »

Ladite Amanda abandonna alors le Ministre à sa solitude, noyant son inquiétude noirâtre dans son flot orangé. Pensif, il caressait ses favoris blancs. Puis, son inquiétude redoublant, il se mit inconsciemment à se les arracher, un tic caractéristique de son état de stresse.

La secrétaire reparut, accompagnée de deux grands gaillards mûrs. Elle les présenta comme Mr.Higgings et Mr.Gibbs, avant de laisser les trois hommes.

« Messieurs, je vous écoute. » Le Ministre s'efforçait de garder une voix sereine.

« La situation est critique, monsieur le Ministre, commença l'un. Un groupe de promeneurs moldus attaqué près de la frontière écossaise...

— Avez-vous identifié l'agresseur ? demanda le Ministre.

— Ce fut assez inattendu, Monsieur..., répondit l'autre. Ce n'était ni sorcier ni sorcière... »

Le Ministre perdit patience : « Cessez vos énigmes ! Identifiez l'agresseur pour qu'on puisse le mettre hors d'état de nuire ! Nous avons déjà sept autres affaires sous les bras ! »

Les deux aurors se regardèrent. Alors calmes lorsqu'ils étaient entrés dans le bureau du Ministre, leur visage était devenu bien pâle. Ce fut le plus âgé, Higgings, qui s'efforça de reprendre la parole : « Justement, monsieur le Ministre... Tous ces cas ont un point commun... » Il s'arrêta un moment, regarda un bref instant son collègue comme pour obtenir quelque approbation de sa part, fit face au Ministre apeuré – qui, au fond de lui, n'était pas prêt à entendre la suite qu'il redoutait –, prit une grande inspiration et déclara : « Ce sont des Détraqueurs, monsieur le Ministre ».

Cette révélation surpassa tout ce que le Ministre eut pu imaginer. Cela faisait des années que les Détraqueurs, anciens gardiens d'Azkaban, à une époque reculée, avaient disparu de la surface du globe. Réputés pour aspirer tout bonheur d'une âme, le Ministre n'eut guère besoin d'être en leur présence pour sentir ses émotions chamboulées.

« Des Détraqueurs... En Grande-Bretagne ?

— Pas seulement en Grande-Bretagne, monsieur le Ministre, reprit Gibbs. Nous avons reçu un hibou des aurors envoyés en France. Beauxbâtons a fermé. »

Le Ministre resta muet comme une tombe. Les deux aurors, qui pouvaient également abandonner leurs projets de fêtes de Noël, tentèrent de rassurer le pauvre homme à deux doigts de démissionner. En vain.

Six loubards à PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant