Chapitre 11

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Si je n'aurais jamais dit ce genre de chose il y a quelques mois de cela, retourner au lycée redonna un semblant de normalité à mon quotidien. Ça avait été étrange de se préparer le lundi au matin, puisque je n'avais pas d'habitude comme chez moi, ou une routine s'était installée au fur et à mesure. Je me demandais encore ce que je pouvais bien faire dans cette école, mais c'était à la base une idée d'Anna, que j'avais accepté malgré moi. Toutefois, si je n'avais pas ça à faire de mes journées, il était certain que je m'ennuierais encore plus ferme. Et je mentirais si je disais ne rien apprendre là-bas, autant intellectuellement de par les cours que socialement.

Il fallait dire que quand j'étais arrivée, j'étais presque terrorisée à l'idée de côtoyer tant de monde, évitant les regards et les endroits fréquentés. Bien sûr, Ethan était là, il avait été le premier à venir vers moi, voir même le seul, presque, à vrai dire. En comparaison, à présent je ne tenais plus trop compte des autres personnes autour de moi, même s'il m'arrivait encore de faire des écarts ou de vouloir m'éloigner quand je me sentais un peu trop oppressée. Plus étonnant encore, quelque fois, j'en arrivais même à discuter un peu avec les élèves de ma classe, lesquels m'évitaient autant que je les évitais au début de l'automne. Autant que cela me soulageait, j'étais aussi un peu tendue a l'idée de voir ces jours au l'école se terminer à la fin du printemps, une fois les examens de fin d'année passés. Sans trop savoir ce que je ferais après, j'avais considéré comme bien suffisant une année scolaire pour ce qui était de la réintégration sociale, comme l'avait été l'objectif d'Anna et de mon père.

M'arrachant de mes pensées divagantes, Ethan s'arrêta d'écrire à côté de moi pour d'adosser à sa chaise, avec son expression habituelle signifiant qu'il écoutait ce qu'il se passait dans le cours mais qu'il s'en serait bien passé, pour l'heure. Au moins lui écoutait vraiment un minimum, alors que moi je n'entendais le professeur qu'en fond sonore de mes pensées. Je ne m'étais même pas rendu compte que celui-ci avait annoncé la fin du cours et que les autres rangeaient leurs affaires, pressés d'aller manger. Avec Ethan nous primes notre temps, de toute façon Téah finissait un peu plus tard, ce lundi, et nous devions l'attendre un peu. En sortant de la salle, mon ami me demanda :

— Ça te dirait de partir s'entraîner cet après-midi ? Je n'ai pas franchement envie de rester ici toute la journée et tu m'as aussi l'air un peu ailleurs.

Ça n'était pas souvent qu'il faisait ce genre de proposition, il n'était pas le dernier à vouloir rater des cours, mais nous y allions quand même toujours malgré notre réticence. Mais il avait raison, je n'avais pas vraiment la tête à rester assise dans une salle le reste de la journée et cela faisait déjà un moment que je n'étais pas retournée m'entraîner dans le bâtiment prévu à cet effet. Cette dernière semaine, nous étions allés faire une nouvelle chasse avec Ethan, qui était toujours sous la tutelle d'Earth même si celui-ci lui laissait vraisemblablement un peu plus de liberté tout en ne le ménageant pas, d'après les dire de mon ami. J'avais donc eu l'occasion de sortir mes armes mais je ne m'en étais pas servie réellement, les flèches d'Ethan étant toujours plus discrète que mes coups de feu. La perspective d'appuyer un peu sur la gâchette remonta un peu mon moral de la journée, et je répondis avec un entrain que j'espérais être modéré :

— Pourquoi pas, ça ne nous ferait pas de mal. Tu comptes prévenir Téah ?

— Non, la connaissant elle voudra venir, je le lui dirais ce soir.

Je pouvais déjà prévoir la réaction de Téah qui serait sûrement vexée de ne pas avoir été prévenue, mais Ethan la connaissait mieux encore que moi, puisqu'il était son ami depuis longtemps. Il me devança avant que je ne dise quoi que ce soit :

— Ne t'en fais pas pour elle, elle s'en remettra, comme toujours.

Je n'ajoutais rien, puisque je n'y trouvai pas quoi y redire, et nous allâmes attendre un peu Téah, qui au final arriva en avance. Le repas du midi se passa aussi normalement qu'à l'accoutumée, et une fois que Téah fut repartie vers sa salle de classe, Ethan et moi prîmes à pied la route jusqu'au stand de tir qui n'étais pas bien loin. Il faisait beau, en plus, ces temps-ci, et les rayons du soleil étaient appréciables. Je m'étonnai moi-même de penser à ça quand j'étais si friande d'obscurité auparavant.

Vampire Hunters (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant