Vampire Hunters (Tome 2)

Chapitre 16

Repoussant toute l'envie qui me prenait soudain à vouloir revenir définitivement chez moi en étreignant mon père, je me forçai à penser que je devais m'éloigner pour une bonne raison. Il n'en était pas moins que pouvoir le serrer dans mes bras était devenu à la fois courant, mais aussi plus rare. Il s'inquiéta de ma santé comme on le faisait bien trop souvent à mon gout ces temps-ci, et je lui assurai que ça allait, dans la mesure de ce qui arrivait ces derniers temps. Quand je m'écartai de lui, je l'entendis dire :

— Je me doutais que tu reviendrais vite. J'espère que je pourrais t'apporter quelques réponses.

Peu sûre de moi, je répondis doucement :

— J'espère aussi, mais je ne sais pas vraiment ce que je souhaite savoir.

Il me proposa d'aller s'installer et j'acquiesçai en précisant que j'avais amené un ami avec moi, pour ne pas dire que c'était lui qui avait voulu venir. Il reconnut Elyss pour l'avoir déjà croisé quelques fois, quand mon ami m'avait ramenée des grottes et quand il l'avait croisée quand il venait me chercher. Par ailleurs, même s'il aurait pu, il ne lui en voulait apparemment pas, surtout maintenant qu'il connaissait la vérité. Ce fut avec un petit sourire qu'il s'adressa à lui :

— Donc c'est avec toi que ma fille habite ces temps-ci ? J'espère que ça ne se passe pas trop mal.

Elyss répondit d'un ton neutre, quoiqu'un peu gêné, après tout, ils ne s'étaient pas vus depuis que j'avais dit à mon père que j'allais m'éloigner.

— Moi et ma sœur, oui. Elle n'est pas franchement difficile à vivre, c'est à peine si on l'entend, parfois.

— Ce n'est pas étonnant, elle est discrète.

Mon père laissa deux secondes de silence avant de dire, plus prudemment :

— Alors, toi, tu serais mi-loup, c'est ça ?

L'intéressé hocha la tête pour confirmer, sans savoir s'il devait dire quelque chose ou pas, pendant que son interlocuteur continuait :

— Notre monde est plein de surprise. C'est difficile à croire, mais dans la mesure où ma fille est vampire, pourquoi pas.

Qu'ils s'entendent bien, c'était plutôt une bonne chose, mais je n'étais pas franchement la pour qu'ils fassent plus ample connaissance, un autre jour peut-être. J'appelai mon père pour retenir son attention, qu'il m'accorda en posant son regard sur moi.

— Excuse-moi. Qu'est-ce que tu aimerais savoir ?

Je réfléchis un instant mais je ne sus trop ce que je souhaitais apprendre. Alors je dis simplement :

— Je ne sais pas. Ce que tu peux en dire. Moi je crois que je suis trop perdue pour savoir.

Lui aussi prit un instant de réflexion avant de commencer avec calme, je dirais même avec prudence.

— C'est compliqué pour moi de te dire pourquoi elle n'est pas restée, c'est quelque chose que tu devras lui demander à elle. Je peux pourtant te dire qu'elle t'aimait, vraiment, et que je suis convaincue qu'elle t'aime toujours autant que moi maintenant.

Je fis mentalement de la place pour tout ce que j'allais apprendre de lui à propos de Mary... A propos de ma mère, et déjà je lui demandais :

— Comment tu peux le savoir ?

— Elle n'est pas de ces gens qui s'ouvrent aux autres facilement, il faut savoir s'y prendre avec elle. C'est difficile pour ceux qui la connaisse mal de déterminer ses émotions, mais je pense pouvoir me vanter d'en être capable. Elle n'a pas vraiment changé pour ce que j'ai pu voir, et pour ça tu lui ressemble.