Vampire Hunters (Tome 2)

Chapitre 21

Malgré l'impatience visible d'Iléa combinée à sa gaieté suite à l'arrivée des deux loups, ceux-ci prirent leur temps pour s'installer mieux. Même si on commençait à être un peu plus nombreux dans la maison, pour le moment c'était convivial et ça ne posait pas trop de problèmes. Elyss nous proposa ce qu'il avait pensé judicieux en matière d'installation pour la nuit, et cela ne posa de soucis à personne. Iléa déménagea donc partiellement ses affaires dans la chambre que j'occupais, étant donné que ça ne me gênait absolument pas de partager avec elle. Quant aux deux invités, ils seraient dans la chambre qu'elle occupait avec Elyss, qui ajouta un matelas à terre. Ça devenait un peu étroit dans la pièce, mais ça permettait au moins de ne pas trop encombrer le séjour.

Quand enfin leurs quelques affaires, même si c'était quand même peu dire, furent un minimum rangés pour ne pas trop déranger, nous pûmes nous poser au salon avec plus de calme. Calme relatif quand même si on prenait en compte l'entrain qu'essayait de refréner au mieux Iléa. Elle avait visiblement un bon paquet de questions et un tas de chose à dire mais elle gardait un débit relativement faible. Pas sûre qu'il en aurait été de même si en plus d'Iléa il y avait eu Téah. La première chose que mon amie voulus savoir, après s'être inquiétée de comment s'était passé le voyage qu'ils nous dirent avoir fait en train, ce fut de s'enquérir de la raison de leur venue. Ephyr lui répondit qu'il avait voulu voir, à l'instar de la fratrie, la façon de faire des loups du coin.

— Mais j'ai cru comprendre que ça pouvait poser problème, ces derniers temps.

Même s'il avait regardé Elyss en disant cela, ce fut Iléa qui commenta avec un petit sourire ironique :

— Ça, c'est sûr. Ce n'est pas vraiment le bon moment pour leur rendre une visite de courtoisie.

Alky s'enquit alors :

— Il y a un problème ?

— Disons qu'on ne serait pas vraiment traités comme il en serait d'usage, si on y allait.

Elyss prit la parole à la suite de sa sœur, expliquant que suite à des différents dont il préféra taire les raisons pour le moment, et je lui en fus gré malgré les souvenirs qui tentaient de refaire surface, ils s'étaient écartés de la meute volontairement. Il ajouta qu'il ne valait pas y revenir, au moins pour un temps, parce que ça ne pourrait que mal se terminer, et que c'était aussi à cause de tout cela que je me retrouvais moi aussi à habiter ici. Ephyr ne fit aucune remarque à mon propos même si je ne ratai pas le regard qu'il m'eut lancé, il demanda ensuite d'un ton inquiet :

— On ne peut pas faire quelque chose ?

La réponse fut négative, ce n'était pas prudent qu'ils montrent que des loups d'ailleurs trainaient dans le coin.

J'étais réellement étonnée par l'attitude d'Ephyr qui était bien différente de celle que je lui avais vue chez lui. Là-bas, il s'était montré autoritaire et assuré, malgré son jeune âge, mais aussi d'une nature un peu hautaine et bornée. Si Elyss s'en était défendu, Ephyr, lui, n'avais pas hésité à l'attaquer la première fois que nous nous étions croisés. La principale justification ayant été qu'il était en réalité le neveu de l'Alpha, mais aussi son successeur. Pourtant, pour le moment, il restait assez calme, plutôt à l'écoute, mais pourtant il ne se départait pas de son air revêche. À côté de lui, Alky n'avait pas vraiment changé, lui. Il avait toujours cet air nonchalant que je lui avais déjà remarqué. Pourtant il me paraissait aussi plutôt à l'écoute, ne prenant la parole que de temps à autre, laissant à son ami le loisir de converser. Même si je le savais capable d'être plus sérieux pour l'y avoir vu, il me semblait surtout enclin à prendre les choses à la légère.

Ne cherchant pas à savoir plus en profondeur pourquoi, ils laissèrent Elyss et Iléa leur dire les quelques précautions à prendre quand nous sortions, même si elles s'avéraient moins nombreuses que quelques jours plus tôt. Je savais que même s'il ne le montrait pas ouvertement, Elyss continuait à faire attention chaque fois qu'on se déplaçait. Au moins, le savoir constamment aux aguets me permettait d'essayer de ne pas moi-même toujours être attentive à tout. Ça allait de mieux en mieux même si je gardais toujours une appréhension, et si parfois un bruit inhabituel ou soudain me surprenait. Ça arrivait même une fois de temps à autre qu'Elyss commence à s'en inquiéter pour rien, et c'était à la fois rassurant mais aussi pénible à force.