Vampire Hunters (Tome 2)

Chapitre 42

La maison était vide quand j'y entrai, mais je m'y étais attendue dès que j'avais dû utiliser ma clé. Malgré qu'il soit encore tôt, mon père était déjà sûrement au travail. Ça me rassurait, de savoir que malgré les soucis, lui gardait au moins un train de vie normal.

Sur la route, j'avais quand même été tendue, je ne l'avais pas faite seule depuis un moment, et j'angoissais plus que je ne l'aurais pensé juste avant de partir. Pourtant j'étais arrivée sans soucis, et j'étais bien contente de rentrer chez moi. J'étais venue avec l'intention de me coucher sans attendre, mais j'hésitai quand même une fois arrivée au salon. Au final, ce fut mon estomac qui décida, j'avais faim et il me le fit comprendre.

J'entrepris donc d'aller me chercher quelque chose à manger, au moins un peu pour contenter mon corps. Après ça, je montai deux à deux les marches des escaliers menant à ma chambre. Celle-ci était plongée dans le noir, les volets fermés, et je sentis même le froid m'envelopper l'espace de deux secondes quand j'ouvris la porte. Comme d'habitude, je m'y habituai très rapidement, mais ce ne m'empêcha pas de ronchonner. Mais à vrai dire, n'importe quel prétexte était bon pour ronchonner.

J'allai donc ouvrir à demi les volets et je fermai la fenêtre. J'aimais l'obscurité, mais je ne sentais pas que c'était une bonne idée de rester dans le noir, quand bien même je voulais dormir. Et puis le soleil était déjà sorti, et c'était tout de même agréable de le voir inonder ma chambre. Cette dernière était telle que je l'avais laissée quand j'étais partie chez Elyss, elle avait à peine bougé malgré mes allers-retours. Tout comme mon lit, que je n'avais pas occupé pour dormir depuis tout ce temps.

Je m'assis sur ce dernier avant de me laisser échouer, la tête sur mon oreiller. J'y restai un moment sans bouger, serrant contre moi ce coussin qui n'était pas très important à mes yeux mais me rappelais simplement qu'ici, j'étais chez moi. Je regrettais tout à coup d'avoir laissé ma peluche à l'appartement, je n'avais même pas pensé à la prendre avec moi. Enfin, sûrement que j'aurais eu du mal à la récupérer sans réveiller Téah et Iléa. Ça avait déjà été complexe de prendre quelques affaires.

Je me demandais soudain comment elles allaient réagir en voyant que je n'étais plus là-bas. Aucun doute qu'elles m'appelleraient sans tarder dès qu'elles s'en apercevraient. Avant ça, je pouvais être sûre qu'elles allaient demander à Elyss, et je ne savais trop ce qu'il leur raconterait. La vérité ? Si c'était le cas, je plaignais un peu Iléa, il n'avait pas eu l'air enchanté quand il a su avait ce qu'elle m'avait dit.

Et puis après-tout c'était son problème, il aurait pu prendre les devants. J'irais même jusqu'à dire qu'il aurait dû prendre les devants. Quoiqu'à la réflexion, je n'aurais pas réagi pareil si j'avais été au courant avant. Comment je l'aurais pris, aucune idée. Mais ce qui était sûr, c'était que je n'aurais peut-être pas été aussi affectée que j'eus pu l'être la veille et même le matin même.

Je n'eus pas le temps de réfléchir beaucoup plus, ou alors je ne m'en souvins pas. Je me réveillai d'un demi-sommeil deux heures plus tard. Je n'avais pas vraiment dormi, mais je n'étais pas non plus restée éveillée. J'avais seulement été bloquée dans un mélange entre conscience et inconscience, mais ça avait eu quelque chose d'un peu reposant.

Je me relevai et m'asseyais sur le lit, dos au mur, encore pas vraiment réveillé. Je m'aperçus en regardant mon téléphone, que, sans surprise, j'avais reçu deux appels de Téah, mais aussi un d'Elyss, et celui-ci m'étonna. J'ignorai tous ces appels, j'avais envie de rester encore un peu seule. Et en même temps, de façon contradictoire, je ne le voulais pas, j'avais besoin de parler. Parler comme si tout allait bien, parler d'autre chose que ce qui me tournait autour ces dernières semaines. Je réalisai combien Anna me manquait, combien j'aurais aimé pouvoir lui en parler, lui demander son avis. J'aurais donné n'importe quoi pour l'avoir devant moi, pour l'enlacer et pour simplement me sentir à nouveau proche d'elle.