Chapitre 44

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Le matin arriva bien trop vite à mon goût, le soleil pointant à travers les rideaux, accompagné de l'angoisse qui m'avait habitée de façon croissante toute la semaine. J'étais déjà bien réveillée et ce après une bonne nuit de sommeil qui changeait des précédentes, médiocres. C'était compliqué de nier que cette récupération d'heures de sommeil réparatrices perdues n'était pas liée à Elyss. Ça l'avait surement toujours été, en fait.

Actuellement, nous étions toujours couchés, et la tête contre ses clavicules, j'étais plus ou moins entourée de son corps tout entier. Je sentais son visage au-dessus du mien et j'entendais son souffle, régulier, signe qu'il dormait encore. Il avait passé son bras au-dessus de moi, et il avait dû poser sa main dans mon dos avant de s'endormir.

Incapable de bouger sans avoir à le réveiller, je préférai rester ainsi, repliant un peu plus mes jambes contre moi. De toute façon, j'étais loin d'être pressée de me lever. Je n'étais que peu sensible, voir presque pas du tout, à la chaleur, mais je ne pouvais m'empêcher de croire que je ressentais celle qu'il dégageait.

Fermant à nouveau les yeux, j'essayai d'éviter de penser au soir qui arrivait, et je me contentais de me concentrer sur Elyss. Son odeur m'entourait, la sienne, celle du loup qu'il était, et celle plus tenue mais bien présente de son sang. D'ordinaire j'aurais eu tendance à l'ignorer, mais actuellement, elle ne faisait que m'apaiser, et elle m'était désormais familière.

Pour un peu, j'aurais même pu me rendormir, mais Elyss remua son bras, commençant à s'éveiller à son tour. Après avoir commencé à émerger, il se dégagea bras pour se poser sur le dos. J'en profitai pour moi aussi m'étirer les muscles, engourdis après cette nuit un peu recroquevillée. Après ça, je jetai un coup d'œil à Elyss, lequel avait posé son bras au-dessus de son visage, sur ses yeux. Je posai la première question qui me vint à l'esprit.

— Bien dormi ?

Sa réponse fut instantanée, il lâcha un rire qui contenait un peu de ce ton agaçant que j'appréciais toujours aussi peu. Sans bouger, il rétorqua :

— C'est une question piège ?

Je ne relevai pas vraiment, me contentant de répondre avec sérieux :

— Pas du tout.

Il releva son bras, et tourna la tête vers moi, sans pourtant bouger de position. Il souriait, se moquant visiblement de moi, tandis que ses yeux bleu nuit, encore un peu ensommeillés, appuyaient ce côté taquin.

— Plus sérieusement, je n'avais pas si bien dormi depuis un petit moment. Et toi ?

Je hochai la tête autant que c'était possible encore couchée, tout en disant :

— Moi aussi, je crois.

— Si j'avais su, je serais venu tous les soirs.

— Arrête de dire n'importe quoi.

Malgré que j'aie envie de rester neutre, je laissai échapper un sourire, peut-être était-ce la perspective d'une soirée mouvementée qui me donnait l'envie d'être un peu légère. Je me laissai aussi aller à penser que ça n'aurait pas été une si mauvaise idée que ça. Si toutes mes nuits avaient été comme celle-ci, j'aurais peut-être été moins stressée.

Le silence régna un moment, puis Elyss se redressa finalement, s'étirant légèrement. Je n'étais pas très décidée à faire de même, mais il fallut bien se lever à un moment où un autre. Sortis de la chambre, Elyss me demanda ce que je voulais manger, plus pour déjeuner que pour petit-déjeuner étant donné les onze heures qu'il était déjà. Seulement, je n'avais pas vraiment d'appétit, et c'était si évident que mon ami s'enquit :

Vampire Hunters (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant