Chapitre 25

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Au fur et à mesure que les vacances approchaient, je pouvais ressentir davantage l'agitation chez tout le monde. Entre la chasse de la veille avec Ethan, les préparatifs qui avançaient du voyage et le petit entraînement des loups de l'après-midi, il restait peu de temps pour être au calme, et ce vendredi ne faisait pas exception.

Quand les loups eurent fini de s'amuser dans l'herbe derrière les bâtiments du Bureau, Elyss, qui pourtant passait beaucoup de temps avec Ephyr et Alky, me proposa de profiter de la fraîcheur du soir pour aller se promener. J'avais d'abord regardé en direction de sa sœur et des deux loups des montagnes, mais il m'avait tout de suite coupée avant même que je n'ai pu prononcer un mot, précisant que ce serait juste tous les deux. J'avais accepté, pas mécontente de profiter de plus de calme que nous n'en avions dans le petit appartement.

Les rues étaient relativement silencieuses à cette heure, surtout en sachant que nous en prenions des moins empruntées. Je connaissais certains de ces chemins pour les avoir déjà parcourus, tandis que j'en découvrais d'autres en suivant mon ami. Elyss choisit de me faire passer par un endroit que je n'avais jamais vu auparavant, mais qui m'intrigua fortement.

Il y avait un bout de temps, ces lieux où nous marchions devaient ressembler à toutes ces rues communes que l'on voyait partout. Pourtant celle que nous empruntions à présent était très calme, déserte. Autour de moi, des façades séparées par une route de taille moyenne, bordée de ce qui avaient dû être des commerces banals. Et pourtant, les murs noircis dont il manquait des bouts par endroit, les vitres brisées et le macadam de la route fissuré donnait à l'endroit un aspect désolé presque effrayant. Des débris de verre, des éclats de plâtre et même de béton jonchaient le sol tandis que les toits à demi effondrés laissaient goutter l'eau des récentes pluies dans les bâtiments. Les seuls bruits alentour, hormis ceux habituels des rues voisines, un peu plus loin, étaient ceux des oiseaux, et parfois même quelques sons résonnants de l'intérieur des ruines.

Je regardais tout autour ce paysage à la fois étonnant mais aussi tellement décalé de la réalité. Curieuse quant à l'aspect des façades de maison, je m'approchais lentement de l'une d'elle, dépourvue de mur extérieur sur presque toute la hauteur du premier étage, découvrant ce qui avait dû être une chambre d'enfant.

— Fais attention, ça peut être dangereux.

Je reculai un peu par précaution et me tournai vers Elyss en lui demandant :

— Pourquoi m'avoir amenée ici ?

Il haussa les épaules, couvrant du regard les alentours comme si ça lui paraissait normal de voir ça.

— Je ne sais pas vraiment. Dernièrement, je me suis dit que ça faisait longtemps que je n'y étais pas venu. J'ai peut-être pensé que ça te plairait, aussi.

Ce lieu détonnait tellement de ce que l'on voyait ailleurs en ville que ça attisait ma curiosité tout en m'incitant à rester sur mes gardes tant c'était différent. Marchant lentement sur le trottoir craquelé et troué par endroit, j'interrogeai Elyss sur la manière dont il avait découvert ce lieu. Il garda le silence un certain temps, peut-être perdu dans ses pensées, mais il finit par me répondre.

— Quand on était jeunes, c'est ici qu'Iléa et moi, on venait s'amuser avec les autres.

— Les autres ?

Il posa les yeux sur moi et mis un temps avant de dire :

— De ceux que tu connais, Keya, Aya, et puis Era, aussi, pendant un moment avant qu'il ne décide de devenir plus sérieux.

Je regrettai tout à coup d'avoir posé la question, mais je ne fis aucun commentaire. De toute façon, qu'est-ce que j'aurais pu dire, je ne pouvais pas lui reprocher d'avoir eu une vie pendant que moi-même je me torturais l'esprit. Elyss sembla prit dans un élan de nostalgie pendant qu'il continua :

Vampire Hunters (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant