Jimin

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Monsieur Kwon part enfin, et tout ce qu'ils sont capables de me dire, c'est "Continue comme ça", même pas un "Bravo" ou un "C'est bien".

Il reste du temps avant l'heure du coucher, je dois faire le ménage. C'est vrai que j'aurais pu les aider plus pour le faire avant, mais ils n'avaient qu'à me le demander et je l'aurais fait. Je m'occupe de laver le linge à la machine, je change mes draps de lit et je passe l'aspirateur dans ma chambre. Mes parents étants en vacances, ils ont traîné dans la maison toute la journée, presque exprès pour m'emmerder. Mais je crois pas qu'ils fassent exprès, c'est juste moi qui est parano... J'aimerais bien qu'ils aillent promener dehors, et me laisser seul quelques instants.

Eomma est quelques fois allée se reposer dans sa chambre mais Appa, j'ai l'impression qu'il ne me quitte pas des yeux. Il me regarde exécuter mes tâches d'un il critique. Et si tout n'est pas parfait, pas comme il veut, il me fait des remarques blessantes. Je préférais quand je n'existait pas pour lui, quand il s'en foutait de moi. C'était plus simple. Je fais le petit robot tout sage, mais ça me stresse qu'il me regarde faire.

Je crois qu'il faut que j'arrête de me blâmer. Depuis ce matin, j'ai travaillé comme un fou, j'ai essayé de prouver mes capacités à mon professeur et à mes parents. Je continue de me sentir vraiment oppressé, enfermé. J'espère que ces vacances passeront vite. Je veux retourner dans le passé, quand je me sentais libre. Quand je pouvais voir Namjoon. J'ai un poids dans la poitrine, je ne peux m'empêcher d'angoisser. Et si ça devenait pire ? J'ai toujours peur de ce qu'il risque d'arriver, de ce qu'il va se passer le lendemain. Lorsque je me sens perdu comme ça, j'essaie de penser à Namjoon, parce que c'est encore le meilleur point de repère que j'aie.

Pour le repas du soir, j'ai le droit de manger. J'ai fait du riz et des légumes sautés, parce que c'est rapide et bon, et Appa a commandé du bulgogi pour lui et Eomma. Elle l'a embrassé sur la bouche devant moi, et ça m'est resté en travers de la gorge. Pourquoi eux ils ont le droit de s'aimer mais pas moi et Namjoon ? Je mange, irrité, et quand ils me demande pourquoi je fais la gueule, je hausse les épaules et je lave mes couverts énergiquement. Je me ressaisis tout de même, je ne veux pas qu'ils me posent des questions ou qu'ils prennent mal mes sautes d'humeurs et me punissent encore plus. Surtout que j'aimerais bien qu'ils me rendent mon téléphone.

En rentrant dans ma salle de danse, Appa voit que j'ai remis les rideaux et il se fâche. J'ai presque envie de rire parce que c'est seulement maintenant qu'il le remarque, depuis le temps où je les ai remis. Mais je ne ris pas parce que déjà Eomma arrive, alertée par la voix de son mari qui me crie dessus. Elle me regarde avec son air déçu qui veut tout dire et je me sens mal. Alors que je n'ai aucune raison d'être mal, je ne suis pas fautif, j'ai remis ces rideaux parce que sinon je ne peux pas danser, je ne devrais pas me maudire d'avoir fait ça, et pourtant je ne peux pas m'en empêcher. J'ai les larmes aux yeux, comme à chaque fois qu'ils me prennent la tête. Je me vois obligé de les décrocher, mais ils ne me les confisquent pas, étrangement. Alors je vais les remettre dès qu'ils auront le dos tourné et qu'ils auront un peu oublié. Eomma est fatiguée et dit qu'elle va regarder un film avant d'aller se coucher. Appa m'ordonne de redonner un coup de propre à cette pièce et, au bout d'un moment, il me laisse seul.

Je nettoie les vitres, quand je crois apercevoir un visage familier près de la haie.

GlittermanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant