Chapitre 17

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Je suis partie du lycée, je me suis échappé par la porte de secours. J'avais beaucoup trop honte de ce qu'il venait de se passer entre Camila et moi, alors j'ai préféré la fuir.

J'ai pris la direction vers l'hôpital, j'avais besoin de savoir comment ma meilleure amie allait. Mais comme nous sommes en pleine matinée, il n'y a personne dans sa chambre. Cela me permet de lui dire tout ce qu'il me vient à l'esprit, sans que l'on m'écoute.

《Dinah.. C'est tellement dur sans toi.》 Je souffle

Elle avait le teint pâle, et l'on pouvait deviner qu'elle n'était pas en bonne santé. Au plus profond de mon coeur, j'espérais qu'elle puisse aller mieux. Mais j'ai comme ce pressentiment que ça ne va pas être le cas.

《Tu me manques, ma meilleure amie me manque. Aujourd'hui, j'ai fait n'importe quoi. J'ai séché les cours pour pouvoir fumer dans les toilettes, sauf que Camila est arrivée et j'ai fait une crise. Heureusement elle a su me calmer, mais après ça j'ai fuis.》 Je lui raconte comme si elle pouvait m'entendre

《Si t'étais là, tu serais entrain de me dire que je suis qu'une idiote. Je le sais. Et je sais aussi que t'es devenue amie avec Camila et que tu voudrais que je sois plus sympa avec elle. Si tu m'entendais actuellement, tu m'aurais dit que je n'aurai pas dû fuir.》

Je pose ma main sur la sienne, elle est glaciale. Cela me donne des frissons.

《Ce que j'aime chez toi, c'est ta façon d'être la plus grosse gamine au monde et la seconde qui suit tu deviens la voie de la sagesse》 je souris doucement
《Je sais que tu avais sûrement raison, Camila n'est peut-être pas comme Amélie..》

Alors que je continuais mon dialogue, du moins mon monologue, la porte s'ouvrit doucement mais je n'y jeta pas un coup d'oeil. A cette heure ce doit être une infirmière.

《Lauren ?》 M'interpelle cette voix que je ne connais que trop.

Je me retournes avec appréhension, ce ne pouvait pas être elle. Elle doit être en cours entrain d'écouter sagement le professeur.

《Camila.》 Dis-je sèchement

Elle me regarde avec un air inquiet, seulement je n'étais pas en état de détresse comme tout à l'heure. Et je ne compte pas lui donner ce plaisir une seconde fois.

《Hum..》 elle tousse 《Je suis désolée de t'interrompre, je ne pensais pas que tu étais ici.》

《Depuis quand tu lui rends visite ?》 Je lui demande

《Depuis une semaine, le matin. D'habitude je viens plus tôt, mais j'ai dû me rendre en cours.》

Je ne comprenais pas pourquoi elle s'obstinait à rendre visite à Dinah. Elles sont peut-être amies, mais rien de plus. Cela m'énerver de savoir ça.

《D'accord, et tu as écouté ce que j'ai dit à Dinah, c'est ça ?》 Je lui demande en voyant son air gêné

《Non.. enfin je voulais pas. Je suis désolée Lauren》 elle baisse la tête

On dirait vraiment un gosse de six ans. C'est insupportable.

《Et qu'est ce que t'as entendu ?》 Mes poings commencent à se serrer.

Effectivement, j'ai horreur qu'on écoute aux portes. Je déteste les personnes curieuses.

《Écoute Lauren, je voulais juste m'assurer qu'il n'y avait pas d'infirmière avant que je ne rentre. Si j'ai écouté ta conversation ce n'était pas..》 elle commence

《Ferme-la.》 Je serre la mâchoire.

Ses explications n'ont aucunes valeurs pour moi. Je jette un oeil sur Dinah, elle ne mérite pas que l'on se dispute juste à côté d'elle.

《Tu peux partir maintenant.》 Dis-je simplement

Je m'assois auprès d'elle et me concentre sur son visage. Mais étrangement, je n'entends pas Camila s'en aller.

《Pars.》Dis-je une seconde fois

Je me retournes vers elle et lui fais face. Elle croise les bras, on dirait qu'elle me défit.

《C'est quoi ton problème ? Je t'ai dit de partir.》 Je fronce les sourcils

《Mon problème ? Il faudrait d'abord me parler du tien. Je fais constamment le premier pas vers toi depuis des semaines, et tout ce que tu fais c'est me rejeter à chaque fois. Un jour tu me parles, et l'autre jour tu m'ignores. Je ne suis pas ton jouet, Lauren. Alors dis moi c'est quoi ton problème.》

Non mais j'hallucine là. Pour qui elle se prend ?

《Mon problème avec toi, c'est tout simplement que tu fréquente des personnes qui s'en sont prit à moi et à Dinah. Tu n'as jamais, au grand jamais, ouvert ta bouche ne serait-ce qu'une fois pour faire taire les propos qui ne me ressemblaient pas. Tu t'es contenté de suivre le mouvement, ton seul but est d'être comme eux.》 Je lâche

《Et c'est ça que tu penses de moi ?》Me demande-t-elle

《Oui, tu es la copie d'Amélie.》

《Et bien, tu te trompes.》 Elle souffle

Elle s'assoit à côté de moi. Elle tripote ses mains, signe de nervosité je suppose. Camila ne parle plus, et je ne compte pas ré-enrichir ce dialogue qui n'a ni queue ni tête. Surtout que je suis en présence de ma meilleure amie, qui est inconsciente.

《Je connais Amélie depuis ma naissance. Nos parents sont très proches, et je suis contrainte de rester amie avec elle. Tout cela pour éviter des tensions. Mes parents ne veulent savoir mon avis sur Amélie, ils pensent que nous sommes les meilleures amies au monde. Alors que je suis à la limite de la détester.》 Annonce Camila

Je ne réponds pas, de toute manière je n'en vois pas l'intérêt.

《Je sais que tu penses que ça n'a aucun intérêt d'en parler et que pour toi je suis comme elle. Je sais que j'ai fait des erreurs en la laissant faire, mais je n'avais pas le choix.》 Elle continue

《On a tous le choix.》 Je soupire

《Je sais que vue de l'extérieur on pourrait croire que oui, nous l'avons, mais en vérité non. Amélie m'a fait du chantage, la première fois qu'elle t'a insulté je t'ai défendu Lauren. Seulement elle m'a menacé de dire une chose à mes parents.》

《Et donc, c'est quoi cette chose ?》 Je lève un sourcil

Elle me regarde dans le blanc des yeux, et elle rougit. Je ne comprenais pas cette réaction, c'était si important que ça pour elle ? Au point de me laisser prendre des insultes à longueur de journée.

《C'est vraiment privée, si tu ne m'en veux pas je ne préfère pas en parler, du moins pas maintenant.》

《Bon, d'accord.》 J'hausse les épaules

Je vais essayer de comprendre que ce soit trop privée, mais cela me bloque désormais. J'ai du mal à croire ce qu'elle me raconte.

《Je sais que tu ne me crois pas pour l'instant, mais je te prouverais que je ne suis pas comme elle.》

Je la regarde une nouvelle fois dans les yeux, un sentiment étrange s'empare de moi. Elle avait quelque chose en elle à ce moment qui était effrayant et attrayant. Cependant, ses yeux reflétaient de nouveau cette chose, vide et neutre. Comment peut-elle émettre cette chose, rien que dans son regard. Il y a une minute j'y ai vu de l'inquiétude, de la colère, et une petite nuance de vérité.

《J'attends de voir ça.》

My Opposite. {CAMREN}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant