II - La Véritable Amitié

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- Désolé... j'ai besoin d'être seul.

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En quittant la table comme je l'avais fait, en rangeant frénétiquement mon plateau, l'aveu était fait.

On mettait toujours bien 30 minutes à manger. Mais là ça faisait juste 20 minutes, regardant l'heure sur mon téléphone à peine sortit du réfectoire, je me sentis observer. La table où j'étais assis il y a moins de 2 minutes avait le regard brulant sur mon dos et sur ce que je m'apprêtais à faire.

Je voulais aller m'excuser, j'avais peur de les avoir froissés. Si je perdais mes amis là c'était l'enfer. Mais mon mal être prit le dessus et je me rendis à la bibliothèque.

Décidément cette journée ne se passait pas comme prévu. Je débordais, de quoi ? Pas moyen de savoir mais je débordais ; et j'allais surement devoir retourner se verre plein. Plein d'un fluide qui brûler. J'imaginais mon esprit comme un verre remplit d'acide qui pourrait tout dissoudre, tout.

Je marchais en direction de la bibliothèque. J'étais au bord du précipice jamais je ne me senti si près de ce gouffre dont je parle dans mon poème récent. Puis devant la porte de la bibliothèque je fis demi-tour pour me rendre dans les dortoirs j'avais besoin d'être seul. Je me mis même à courir... le verre débordait dangereusement. Il fallait le calmer.

J'ouvris la porte, la ferma à clef. Baissa les stores. Kiwi était là, mais il n'avait pas fait un bruit comme si lui, lui l'être que tout le monde prenait pour un idiot avait compris. Je posa ma couette sur le sol et la pliant en carré je m'installa dessus.

Et dans cette position de zen attitude, c'est-à-dire assis en tailleur, que j'aimais, je respirais profondément. Maintenant c'était trop, je voulais comprendre.

J'entrepris ce que je faisais tous les soirs avant de me coucher. Je respirais. J'expirais. Je respirais. J'expirais. Je me mis à distance et l'esprit farouche de ce matin, je le sentis quitter mon corps. Mon calme revint.

Je ne voulais pas comprendre en fait. Je voulais arrêter de souffrir, mais ne fallait-il pas souffrir pour comprendre ? Était-ce l'amour qui me dévorait ainsi ?

J'éloignais petit à petit ces questions. J'ouvris les yeux qui s'adaptèrent rapidement à l'obscurité que j'avais faite artificiellement. Mon chien assis sur mon lit me regardait sans un bruit. Je lui souris. Je contemplais la chambre sans bruit. Rien n'avait changer. Je pris mon téléphone qui était en mode « avion », je regardais l'heure il me restait un peu plus de 5 minutes pour tout ranger, prendre une bouffé d'air et enchainer les cours de cet après-midi.

Je m'exécutais machinalement. Ce rite, je le faisais tous les soirs, mais aujourd'hui était le premier jour où j'eus besoin de le faire avant le soir. Ce serait le premier jour où je devrais le faire deux fois.

Je caressais mon chien Kiwi après le rangement et voyant qu'il me restait 2 minutes, je pris mon sac, remis le mode vibreur à mon téléphone. Réflexe de Lyoko-Guerrier. Puis je descendit sans trop me presser. J'avais envie de parler à Ulrich pour une fois.

J'entrais le dernier dans la classe. J'allais pour m'assoir que le professeur d'histoire commença. Je rejoignis Ulrich au fond qui m'avait gardé une place. Pendant que je m'installais je lui jetais des coups d'œil. Une fois installé et assis, de longues minutes passèrent sans que l'un de nous ne prenne la parole. Ulrich était décidément mon meilleur ami. Moi je cogitais à quoi lui dire avec la voix du professeur en fond sonore. Pour pas qu'il ne s'inquiète trop. Lui ; les autres.

Puis-je fini par chuchoter et en bredouillant :

- Ulrich je... faut pas trop vous en faire pour moi...

La Véritable Fin de Code LyokoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant