III - Les Affres du Passé

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Je finis d'écrire les deux derniers paragraphes et je relisais l'ensemble sans unbruit dans la chambre :

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« Les Hauteurs, d'Odd Della-Robbia :

La nuit le cogite incessant, tortueux revient,

Mon âme, tumultueuse chavire et souffre,

Bien loin d'imaginer mon répit de rien,

Des couloirs sombres sans réponse je m'engouffre.


Là, j'attends. Je joints les mains et j'espère,

Je sais au combien c'est vain, c'est petit et faible.

Mais le macchabée tourne, cherche de l'air,

Revient chatouiller ma poitrine ce flottement svelte.


Ma sensibilité se décuple, alors je me vois courir,

Où ? Je l'ignore. Mais mon déplacement n'a qu'un objet,

Frénétique ma course est vaine et prête à rire,

Les contours s'assombrissent, et la réponse est aveuglée.


La lumière au bout, me fait chanceler, ce n'est pas la réponse.

En sueur, je me lève difficilement la main sur le front,

Ce n'était pas un songe, ni un rêve prémonitoire,

Ma pensée m'avait volontairement guidé là-bas. »

Assez satisfait je posais l'ensemble de mes mains dans le tiroir encore ouvert que je ne fermais pas. J'éteignis la lumière, Ulrich était encore éveillé le téléphone en main en train de tchater. Bras en croix sous la nuque à la Ulrich, je respirais. Pour la première fois je n'entendais pas se verre... D'habitude il était toujours plein à ras bord. J'avais l'impression que son niveau avait diminué de peu, mais diminué. La lumière artificielle bleutée de l'autre côté de la chambre s'éteignit et les mouvements de draps me confirmèrent qu'Ulrich commençait à s'endormir.

Je restais dans cette position la couette à peine sur moi. L'effleurement du vent léger de la fenêtre ouverte. En caleçon, parce qu'il fait trop chaud. Je sentais les agréables sensations de la nuit se faire sentir sur moi. Quelques longues minutes passèrent et les signes d'endormissements d'Ulrich se firent entendre.

Je voulais aller sentir le vent de plus près, j'avais besoin d'un peu d'air après toute cette lecture intéressante. Puis avec un regard sur Ulrich, endormit le téléphone en main, je me disais.

Ça se tente.

Je sentais l'extrême besoin de sortir dehors. J'avais envie de prendre l'air. Mais j'en avais envie. Sans un bruit je récupérais mes affaires, mon pantalon mes chaussures. Je m'habillais rapidement et sortais en prenant mon téléphone. Je le regardais il était 23h04. Je n'avais vraiment pas sommeil. Je descendis quatre à quatre les escaliers du dortoir d'un pas allégé. Ouvrant la porte qui menait dans la cours.

Le vent frais venait chatouiller mes cheveux dont le blond était noirci par l'obscurité. En passant la main dans ma chevelure je sentais le gel du soir, ce gel qui commence à partir et qu'il me fallait refaire le matin après la douche.

J'étais seul dans le noir et me baladais dans Kadic. Je sentais les petites palpitations du délit, j'imaginais Jim surveillant, comme un garde de musée et que je devrais esquiver. J'avais plaisir à me trouver là, seul, dans un lieu endormi qui semblait ne s'ouvrir qu'à moi. Je m'arrêtais sur les endroits que j'aimais de Kadic. Je m'asseyais sur un muret et faisais balancer mais jambe en observant.

La Véritable Fin de Code LyokoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant