Cruauté du coeur

Chapitre 14

Notre relation amoureuse comme je l'appelais avait pris l'allure d'une relation sexuelle et rien de plus pour elle...
Les jours passaient, et elle s'éloignait de plus en plus de moi sans que je ne comprenne. J'en souffrais et elle le savait mais j'avais l'impression que ça ne comptais pas pour elle.
Un jour j'ai décidé d'étaler le sujet car j'en pouvais plus de la situation. Malgré le fait qu'elle me fuyait, j'ai tout de même réussi à m'isoler avec elle. Je lui ai demandé de m'expliquer le pourquoi de son changement mais elle m'a dit :

_ Sami, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, il n'y a aucun problème. Et là je suis pressée je n'ai pas de temps à perdre

"Je n'ai pas de temps à perdre" c'était exactement ce qu'elle m'avait dit, ces quelques mots résonnaient dans ma tête plusieurs fois en écho avant que je ne réalise qu'il ne sont sortis autre part que de sa bouche. J'étais sauvagement étonné mais je l'ai retenu juste avant qu'elle ne parte, j'ai tiré son sac et là, un paquet de cigarettes tomba par terre. Ça aussi j'ai mis du temps avant que l'information ne fasse le tour de mon cerveau. Elle ne fume pas à ma connaissance alors que fait-elle avec des cigarettes ? Elle n'a pas attendu que je lui pause une quelconque question, elle a tout simplement ramassé et est partie comme en fuite me laissant la bouche entre-ouverte d'étonnement.

Ça faisait bientôt une semaine qu'on ne s'était plus revu et cette situation me martyrisait. Une autre semaine et toujours pas de ses nouvelles, je ne la voyais plus en cours et nulle part ailleurs et j'étais inquiet pour elle.

Puis un jour j'ai appris qu'elle me trompait. J'en avais déjà le doute mais je fus horriblement frappé lorsque j'ai su que c'était Alfred. je n'arrivais toujours pas à y croire. Comment rester de marbre face à une telle trahison ? Alfred ? Je ne pouvais pas croire. Comment pouvait-il me regarder et me parler en riant tout en se tapant ma copine dans mon dos ? Et puis depuis combien de temps maintenant est-ce que ça dure ? Je comprends mieux pourquoi Nadia me fuyait. Elle m'a remplacé par lui, mon ami, mon frère. Alfred! Après ça, je me suis éloigné d'eux. Peut-être qu'ils avaient compris pourquoi mais je ne m'en préoccupais pas. La seule chose qui comptait et en quoi je consacrais mon temps c'était les études. Je n'avais pas oublié la promesse que j'avais fait à mon père et je comptais bien la tenir. J'avais donc réussi haut la main à obtenir mon master 1 qui m'a valu toutes les félicitations de mon père.

Les années passèrent et j'étais enfin prêt pour retourner au bercail, j'avais hâte. Autant dire que l'air chaud de mon pays m'avait manqué. À la fin de la cérémonie de remise de diplôme, j'étais surpris quand je vis Nadia m'approcher et me demander si elle pouvait m'inviter à boire un verre histoire de fêter l'événement. J'ai accepté sans broncher et on est aller dans un bar du coin. Au début je ne voulais pas boire, on était venu en voiture et il fallait que je reste lucide pour conduire, d'autant plus que c'était une voiture empruntée mais je m'étais laissé emporter. À la fin, j'étais bourré mais on a quand même pris la route et c'est moi qui conduisait, enfin je sais plus, j'ai encore les souvenirs flous de cette soirée. Tout ce que je sais c'est qu'on a écrasé un homme, ou une femme, là encore je ne m'en souviens pas. Je me souviens juste qu'il y'avait du sang et un corps par terre. Il n' y avait personne et Nadia dans la panique m'a suggéré qu'on le laisse là. Je voulais pourtant le toucher, l'amener à l'hôpital mais elle m'a interdit de le faire en me disant que ça ne valait pas la peine de gâcher tant d'années d'études et que quelqu'un pouvait passer et lui venir en aide.

Je suis retourné au pays avec tout le poids de cette nuit sur la conscience, est-il mort ? Ou toujours en vie ? J'en sais rien et c'était ce qui me torturais le plus et continue de me tourmenter en ce jour. Mais n'empêche, les choses se sont vite, mais très vite passées. Cinq mois après mon arrivé, j'ai rencontré Malika et on a décidé de nous marier. Nous étions dans l'intervalle du mariage quand un beau jour, non, que dis-je ? un jour maudit plutôt je vis Nadia entrer chez moi. Heureusement que j'étais seul il n'y avait personne dans le jardin. Je l'ai immédiatement tiré dans un coin discret et c'est là qu'elle m'a avoué être enceinte. J'ai tiré mon regard sur son ventre et je ne me suis pas empêché de rire tellement je me trouvais bête de ne pas l'avoir vu plutôt, il était rond et même les vêtements avec lesquels elle tentait de le cacher n'y arrivaient pas.