23 Rose

9.4K 523 24
                                    

Corrigé


Avery vient de quitter la chambre. Je me retrouve seule. Ma sœur est morte, elle s'est suicidée. Elle m'a abandonné elle aussi.

La dernière fois que j'ai ressenti ça c'était pour nos parents. Un soir comme tout les soirs depuis des mois, nos parents nous emmenaient avec eux dans des soirées, ils nous laissaient dans la voiture, qu'il fassent froid ou qu'il fassent chaud, qu'il pleuve ou qu'il y ai une tempête. Je n'aimais pas ça car mes parents revenaient toujours bizarre. Les yeux comme des billes, comme les chats. Ils s'engueulais beaucoup, Stella me bouchait souvent les oreilles pour ne pas que j'écoute.

Mais un soir de tempête, ils ne sont jamais revenu. Nous sommes restées dans la voiture pendant des heures, j'étais allongée sur la banquette, ma tête posée sur les genoux de ma grande sœur, l'orage grondait dans le ciel, les éclairs traversaient celui-ci. Stella se mettait à chanter une petite chanson pour me détendre. " Une petite qui grimpe à la gouttière et tiens voilà la pluie et paf elle tombe par terre..." Généralement je m'endormais à peine la chanson terminé mais là, ce soir là non. Nous sommes restées dans la voiture pendant des heures, nous avons sursautés dans le noir en entendant frapper contre la vitre, puis nous avons été éclairées. La personne a cassé une des vitres et a ouvert la porte, il pleuvait beaucoup quand nous sommes sorti. Un homme en uniforme nous a demandé nos prénoms, nous a demandé ce que nous faisions là, Stella avait répondu é toute ces questions, moi je suis restéz coller contre elle. Elle lui a expliqué que nos parents étaient dans cette maison, l'homme en uniforme nous a répondu qu'il n'y avait plus personnes. Que les policiers avait été appelés pour le bruit.

Nous avons quitté la voiture, nous l'avons suivi jusqu'à la sienne et l'homme nous a conduit dans un autre endroit. Nous a donné des couvertures pour nous réchauffer. Ce soir là je n'imaginais pas que c'était la dernière fois que je les voyais...

J'essuie quelques larmes. Tout le monde m'a abandonné. Je pensais que ce qui m'était arrivée avec Jim était la pire des choses, mais ce que ma fait vivre ma propre sœur est horrible...

Je tourne mon visage vers la fenêtre, le ciel devient sombre, quelques éclaires traversent la nuit et la pluie vient s'abattre contre la fenêtre. Cette nuit je n'ai pas dormi, quand la porte de ma chambre s'ouvre de nouveau c'est une infirmière qui y rentre, toute souriante, elle est suivie par une autre femme. Toute souriante elle aussi.

- Bonjours Rose, je peux m'asseoir ?

- Oui, dis-je.

- Le petit déjeuner sera servit après.

- Je n'ai pas faim merci, dis-je à l'infirmière.

Elle me sourit sans me répondre et quitte la chambre, je me retrouve avec l'autre femme, celle-ci doit avoir la cinquantaine, grande mince, de long cheveux châtain, des yeux marrons, maquillée d'un rouge à lèvres rouge.

- Je suis Michelle Gorgeais, je suis psychologue ici à l'hôpital. On peut discuter ?

- Que me voulez vous ?

- J'aimerais qu'on parle de ce qui s'est passé ces dernier jours.

- Vous savez tout, pourquoi en parler ?

- Çà vous ferez du bien ?

- Je ne sais pas, lui dis-je.

- Comment vous sentez vous ?

- Je suis épuisée, je n'arrive pas à dormir, dis-je en me grattant le bras.

- Ressentez vous un manque ?

- J'ai été droguée, donc je pense que oui, je ne sais pas trop.

- Vous n'avez pas dormi depuis combien de temps ?

- Depuis qu'ils ont arrêté les calmants.

- D'accord. Vous savez que vous avez été droguée avec des produits assez puissants, et je pense que ça vous ferait du bien d'aller dans un autre endroit pour régler ce problème.

- En cure de dés-intox ?

- Oui.

- Vous avez peur que je replonge ? Alors qu'on m'a drogué à mon insu ?

- Vous avez peut être développé une attirance pour la drogue Rose. Vous ressentez un manque. Ce n'est que six semaines, si vous n'êtes pas accro cela devait bien se passer.

- Qu'est ce que vous en savez ? Vous n'avez sans doute jamais goûter à ça.

- Et sans cette histoire vous n'aurez jamais pris cette drogue. Je vais vous laisser réfléchir. On en reparlera plus tard.

- Quand est-ce que je vais sortir ? demandais-je.

- Je ne sais pas, ce n'est pas moi qui vais décider. J'aimerais qu'on parle d'autre chose.

- Le viol ? Lui demandais-je directement.

- Oui, comment vous sentez vous par rapport à ça ?

- Je ne me rappelle de rien, je n'étais pas moi même. Je n'ai aucun souvenirs.

- Vraiment ?

- Vous voulez que je vous dise quoi? Commençai-je à m'énervée.

- Vous êtes en colère ?

- Bien sûr que oui ! Je me fait passer pour une fille facile, il suffit d'un petit cachet pour que je ne sois plus moi même. Comment voulez vous que j'ai confiance en un homme. Ils sont tous pareil...

- Je suis désolée Rose.

- J'ai besoin d'être seule.

- Très bien, on se reverra vite, me dit-elle en souriant.

J'ai envie de lui foutre mon poing dans la gueule pour lui retirer son sourire. La vieille femme quitte la chambre. Je me lève du lit et me dirige vers la salle de bain, la vision que j'ai de moi dans la glace me donne envie de vomir. Ce que je fais dans la seconde qui suit, je n'ai rien à vomir... Je me relève et me rince la bouche, je suis pâle, des cernes violettes sous les yeux... Je ne ressemble plus à rien...

Cette fois-ci je suis détruite, comment pourrais-je aller mieux ?

J'entends de nouveau frapper.

- Je vous mets le petit déjeuner sur la table, dit une nouvelle voix féminine.

Je ne quitte pas la salle de bain. Manger ? Je n'en ai pas envie, de toute façon ça finirai au toilette...


MotorPsycho Club Où les histoires vivent. Découvrez maintenant