Des vibrations contre sa jambe, dans sa poche. Puis rien.- Vous êtes silencieux.
- Je le suis toujours. Il répond, précipitamment.
- Votre silence n'est pas...
Elle s'embrouillait, les mots manquant de justesse, frustration terrible.
- Votre silence n'est pas si hésitant d'habitude.
- Garde tes observations pour toi.
Il raccrocha, agacé.
Le personnage semblait plus lisible ces derniers temps, comme épris d'une angoisse neuve, nervosité soudaine.
Elle ne comprit pas à quoi rimer cet appel, fixant avec stupeur l'appareil qui bipait au creux de sa main.
Le regard dirigé au présent de son oncle, à l'épaisseur monstrueuse du travail de lecture qui s'annonçait.
Soupir contenu.***
Elle passa une nuit à déchiffrer le dossier de son oncle, classant les feuillets par pertinence, étalés du parquet de sa chambre au bois de son lit. Post-it partout, l'organisation précaire.
En fond de pochette, une note plus propre. Un papier moins raturé et noirci, qui jaillit de ses doigts, virevolta à l'autre bout de la pièce.
Règles du jeu :
Elle tomba sur sa chaise, exposant le papier à la lumière. Heureuse maladresse, sa curiosité piquée.
1) Un enfant par semaine en forêt.
2) Confidentialité absolue.
Le propos incohérent, ça n'allait pas, ne concordait en rien avec sa propre expérience.
Qu'attendait l'homme du téléphone pour lui dicter ces instructions ? Ou les instructions données à son oncle différaient des siennes ? Pourquoi ?
Et ce même nom, répétitif, à chaque coin de page. Le nom de celui au téléphone.
- Ben. C'est vous qui m'avez menti.
Sonnerie électro, stridente, attisant d'avantage son énervement.
- Décrochez par vous-même.
Un cliquetis en conséquence, la voix du susnommé grinçante.
- Ne me manque pas de respect.
- je ne vous manque pas de respect.
Une respiration difficile, la colère bloquée dans la gorge :
- Je vous évite de perdre du temps.
Tempérance ne s'énervait jamais, ne connaissait aucun débordement, sans effusion émotive et grands éclats.
Mais elle se sentait changer, ses paroles moins modérées, urgentes.Un rire froid, cassant.
- Tu te penses en position de me donner des ordres ? Mes menaces tiennent toujours.
L'effroi tremblant l'échine, les images de ses parents morts dansant derrière ses yeux.
- Vous avez besoin de moi. J'ignore pourquoi, mais vous ne lui aviez pas demandé de vous faire sortir, à lui.
Lui, son oncle décédé.
- Qu'est-ce que tu en sais ?
Une impasse, un piège.
Dévoiler qu'elle détenait des documents significatifs ou non ?
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L'ombre d'un message [Creepypasta]
TerrorParce que lassé de sa cartouche de jeu, Ben décide de hanter un téléphone.