L'entremetteuse de la Justice [Fanfiction Star Trek TOME 1] (Terminé)

EPILOGUE

Les moteurs de la Dame de Fer vrombissaient dans l'immensité de l'espace en continuant son chemin. La mission de cinq ans avait repris depuis un ans déjà et deux s'était écoulé depuis la disparition de Maggy. Lentement, l'Enterprise voguait à travers les étoiles dans un calme glaciale. Les couloirs étaient vides, seul quelques personnes travaillaient encore à la lueur des veilleuses. Pour autant, le calme fut encore de bien courte durée. Dans la chambre du Capitaine, un corps en sueur était secoué de spasmes, de sanglots et de peur. Seul dans son lit, Jim se retournait à rythme régulier en marmonnant des paroles inaudibles. La sueur perlait sur son corps à demi-nu longeant ses tempes et son cou puis se perdant dans le creux de ses reins. Un souvenir le hantait et le hanterait probablement à jamais.

La chaleur fuyait progressivement le corps de la jeune fille. Depuis plus d'une heure, Jim ne l'avait pas lâchée. Il était allongé dans son dos, l'emprisonnant de ses bras, son nez perdu dans ses cheveux. Les larmes coulaient sans retenu sur le lit, humidifiant le linge et quelques mèches de cheveux. Son odeur restait là et semblait vouloir y rester pour toujours. A deux reprises, des médecins étaient venus pour le séparer d'elle. A deux reprises, Jim leur avait hurlé dessus. Les lèvres de Maggy bleuissaient lentement et sa peau devint quasiment translucide. La porte s'ouvrit à nouveau.

- « DEHORS ! hurla Jim avec fureur. »

La personne ne quitta pas la pièce. Jim chercha Spock à travers son lien mais la fureur et la haine du monde entier rugissaient en lui et dévastaient toutes tentatives de connections. Dévasté. Voilà ce qu'il était. Il venait d'ôter la vie à sa sœur de cœur, lui qui n'avait jamais tué personne. Lui qui aimait le monde, maintenant elle le dégoutait. Qu'avait-elle fait pour mériter de mourir ? Rien. Mais l'humanité avait commis une erreur : envahir l'espace. Si l'humanité n'avait pas évolué technologiquement, les Vulcains ne les auraient pas contactés. De ce fait, l'être humain n'aurait en aucun cas eu envie de découvrir les autres mondes. La fédération des planètes unies n'aurait jamais été créé. Le vaisseau n'aurait jamais atterri sur cette immonde planète et aucun monstre n'aurait dévasté l'équipage. Maggy serait toujours là ... Mais personne ne se serait jamais rencontré. Spock et lui ... Léonard et Khan ... Uhura et Scotty ... l'Amiral Pike ... et tous les autres !

Jim sentit une main sur son épaule. Tout doucement, il se retourna et découvrit son Thy'la. Il se jeta dans ses bras et pleura. Spock le serra de toutes ses forces (humainement possible), passant ses doigts dans les cheveux blonds et caressant sa nuque. Psalmodiant des mots doux et réconfortants. Jim s'excusa mentalement auprès de Spock car il savait que tout ce qu'il avait ressenti, lui aussi l'avait ressenti. Mais quelque chose clochait ... La pression qu'exerçait Spock s'accentua de façon phénoménale.

- « Spock ... tu me fais mal ... hugh ... glapit Jim à bout de souffle. »

Mais la pression s'accentua encore. Jim souffrait et se mit à hurler en tentant de se dégager. Il y parvint un peu, ce qui lui permit de voir le visage de Spock. Mais ce n'était plus Spock. Un visage sans trait ni personnalité le regardait et la voix qui en sorti lui fit l'effet d'une douche froide. Un rire en sortit. La voix de Maggy combiné à celle du monstre.

- « Alors Jim ? Qu'est-ce que ça fait de souffrir ? »

Comme pour correspondre aux paroles, les os de Jim commencèrent à se briser sous l'emprise. Jim hurla davantage à chaque os brisé.

- « Qu'est-ce que ça fait de souffrir comme moi j'ai souffert ! ».

Jim se réveilla en hurlant et en jetant les couvertures qui le recouvraient. Les larmes tombèrent sans retenus alors que Jim se ruait dans la salle de douche. Il se jeta dans la cabine et actionna l'eau froide. La sensation glaciale qui lui brula la peau en sueur le réveilla complètement. Sa vie était meurtrie et elle le serait at vita aeternam. Il resta là un bon moment à pleurer silencieusement en tapotant sa tête contre le mur dans son dos.