Sur la Route du Destin [JiKook]

Eleven

  Ils ne savaient pas ce qu'ils foutaient dans cette maison et encore moins pourquoi ils buvaient l'alcool infâme.
L'un était sur le canapé du salon, essayant d'écouter les autres parler.
L'autre était seul dans une chambre, essayant de faire revenir ses idées claires. Jungkook se sentait seul dans cet amas de personne. Jimin se sentait étouffé dans cet air trop libre.
Ils ne savaient pas qu'ils étaient dans la même maison, quelques mètres les séparant.
Le brun tourna sa tête et cru rêver en lisant cette phrase. Le roux espérait silencieusement qu'il vienne et qu'il tombe sur cette phrase.

Le dessinateur se leva brutalement et regarda toutes les têtes présentes dans la même pièce que lui. Il tourna en rond plusieurs fois et parti dans d'autres pièces.
Rien au rez-de-chaussée. Il décida de monter à l'étage, là où plusieurs couples d'un soir se réfugiaient. Le couloir s'étalait devant lui avec quelques obstacles en chemin. Il ouvrit quelques portes, mais avec rien de palpitant à l'intérieur si ce n'est que des jeunes en quête d'affection rien que pour quelques minutes.

Il arriva très vite à la dernière porte. Sa main poussa le battant et ses yeux découvrirent ceux du poète.
Tout était beau. Les formes dans une lumière. Et cette fois-ci, ce n'était pas ailleurs ou dans sa tête. C'était ici. C'était une œuvre d'art. Et il voulait la dessiner. Mais il avait peur de se rater. Et que ça ne leur plaise pas. À tous les deux.

« Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda Jungkook

-Toi aussi tu es là. Lui répondit Jimin

-Je fuis les autres. Et le bruit.

-Moi aussi.

-Elle est belle cette chambre.

-Je savais qu'elle te plairait.

-Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?

-J'en sais rien. Tu as ton carnet sur toi ?

-Bien sûr.

-Alors dessine-moi.

-Non. »

Les sourcils du roux se froncèrent fasse au désaccord prononcé simplement et doucement par le brun.

« Je ne veux pas te dessiner sur un petit carnet qui ne rime à rien. Je veux quelque chose de plus grand. De plus beau.

-Et tu as une toile ? À moins que tu veuilles le faire sur le mur. »

Le dessinateur observa la pièce. Il regarda un poster qui était accroché au mur.
Il ne connaissait pas ce chanteur, mais peu importe il était moche. Il se fit retirer du mur et retourner face contre terre. Jungkook se releva, et piqua un crayon à papier au bureau, puis se redirigea vers le papier de mauvaise qualité pour ce genre de chose.
Il releva les yeux vers l'autre, assis sur le matelas, l'attendant et l'observant.

« Je dois me mettre dans une position particulière ? Demanda Jimin, soudainement un peu gêné d'être sous les feux des projecteurs

-Fais comme tu en as envie.

-Ça peut te paraître totalement cliché, mais, du coup tu n'y vois aucun inconvénient si j'ouvre ma chemise ?

-Non aucun. Tu peux même la retirer.

-Quand même pas. Je suis très pudique et je n'aime pas me montrer.

-Tu veux juste assouvir un vieux fantasme qui t'est apparu en regardant Titanic ?

-Si on veut. Je veux surtout, que tu me dessines, comme tu me vois. Pas d'artifice, pas de surréalisme, juste du réalisme et mes imperfections avec.

-Je vois. »

Alors après ça, le roux se leva et détacha un par un les boutons de sa chemise claire. Le brun regarda ce spectacle si parfait devant ses yeux. Et il se demanda pourquoi l'autre n'aimait pas exhiber son corps à la Terre entière.
Même si son torse était caché, il aperçut sa peau porcelaine, et ses traits fins sur son torse. Il n'avait pas l'air le plus musclé, mais cela suffisait au brun.

Jimin se repositionna sur le lit. Au début hésitant, ne savant pas comment se mettre, il finit juste par s'allonger sur le matelas.
Et vu que la mousse était très grande en superficie, et que Jungkook n'était pas alaise sur le sol, il prit sa feuille et son crayon et s'installa sur le lit à ses côtés. Il s'agenouilla, et regarda de haut le roux. Celui-ci le regarda précisément, pour bien voir chaque détail de son visage ou de son épiderme.
Parce qu'il était beau. Tout ce qu'ils avaient sous les yeux était beau.

Jungkook fit trainer le crayon sur la feuille blanche. Le torse de Jimin se soulevait aussi vite que ses battements de cœur. Il faisait froid dehors. Mais à l'intérieur c'était bouillant. Ça voulait exploser. Mais ils se reconcentrèrent. Les coups de crayon se firent plus vite. La patience se fit plus longue.

Et peut-être au bout d'une heure et demie, le bâton de bois tomba.
Jungkook regardait ce qu'il avait fait.
Jimin se redressa et se posta à côté de lui pour voir ce qu'il avait fait.
Et c'était beau.
C'était plus beau que ce que s'était imaginés Jungkook ou Jimin.
Mais un bout de papier n'était rien d'autre qu'un bout de papier.

Ils se regardèrent dans les yeux et le dessin n'était rien d'autre qu'un dessin. Ce dessin était beau, mais ce qu'ils avaient sous les yeux l'était encore plus. Mais ils en avaient marre. Marre d'attendre. Marre de se regarder sans rien faire.
Alors le destin les poussa.

Leurs lèvres se rencontrèrent et c'était tellement bon qu'ils n'arrêtaient pas. Même quand les cris en dessous d'eux firent le compte à rebours et souhaitèrent bonne année à tout le monde.
Les mains, les joues, les lèvres, les langues mélangés, formaient leur amour. Cet amour ressent mais si puissant. Il était si réel au bout des lèvres.

Ils ne savaient plus ce qu'ils faisaient dans cette maison, avec ces gens, mais ils étaient contents d'être là.
Ils abandonnaient le lit, les gens, la chaleur pour se balader dans les rues. Ils devraient être avec leur famille ou au moins leur envoyer un message pour cette nouvelle année, mais ils ne le firent pas. Tout ce qu'ils avaient se trouvait entre leurs doigts et sous les étoiles.

Appelle-moi quand la fête est finie.

Sur une autre planète, ils fuient le monde.