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"J'ai rencontré l'innocence, un être doux très gentil mais qui manque d'expérience" (Grand Corps Malade, Rencontre)

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Donghun observait le monde qui l'entourait scrupuleusement. A chacun de ses pas, ses yeux se posaient sur chaque élément, chaque personne du décor l'encadrant, il étudiait scrupuleusement, les visages, la posture, l'âme de chaque personne se tenant de part et d'autre de la longue allée marbrée du palais des congrès, droit.

Les mains enfoncées dans les poches de son pantalon noir à pince, les épaules larges et droites, le port de tête altier, Donghun éblouissait tout le monde dans ce grand hall où chaque personne debout derrière son comptoir se devait d'être irréprochable, propre pour attirer les clients fortunés, une nouvelle tête à ajouter à leurs carnets de client. Après tout, Donghun était là pour ça : il cherchait un nouvel assistant.

Les murs couverts de miroirs dans une vaine tentative de reproduire la Grande Galerie du Château de Versailles, lui renvoyait son image fière, vêtu d'un pantalon noir à pince mettant en valeur les courbes et la force de ses jambes. Ses bottines noires et parfaitement cirées résonnaient contre les carreaux de marbre qu'il foulait d'une démarche sûre et pourtant chaloupée.

Son image disparaissait momentanément quand il passait devant un nouveau comptoir derrière se trouvait un jeune homme en costume ou une jeune femme en tailleur, ils étaient tous sombres comme la nuit. Sa veste bleu électrique détonnait parmi ses jeunes gens qui regardaient passer le client le plus fortuné du jour, leur échapper alors qu'il continuait sa marche. Donghun aimait le pouvoir qui était sien.

De façon experte, précédé par une responsable de l'événement et alors que ses deux gardes du corps imposants suivaient ses pas, quelques pas en arrière, dissuadant quiconque de s'approcher trop près de ce riche héritier, Donghun étudiait le représentant choisi par chaque société. Bien évidemment il avait choisi leurs plus beaux représentants : d'anciens mannequins, des beautés refaites au bistouri. Mais Donghun pouvait lire en eux et ce n'était pas ce qu'il voulait, il voulait quelqu'un qui fasse parfaitement son travail, quelqu'un qu'il pourra dominer à sa guise. Physiquement et moralement.

Rien qu'à cette pensée, son bas-ventre se tendait.

Mais pour le moment aucun ne lui convenait, ils étaient trop fades, trop fragile pour son esprit dominant. Un coup d'œil en coin lui montrait qu'il arrivait bientôt au bout de l'allée, et il était inconcevables pour lui de repartir sans quelqu'un.

Alors qu'il étudiait une jeune femme à l'allure différente de tout ce qu'il avait pu observer jusqu'à présent, avec un regard de braise, son attention fut attirée vers son voisin direct, à sa gauche, quand celui-ci éternua, stoppant la progression de Donghun.

Tout comme lui-même, tout le monde tourna son attention vers ce jeune homme. Donghun se tourna doucement sur lui-même, les mains toujours dans ses poches. Et il détailla ce jeune homme dont il se rappelait avoir brossé sommairement le regard dessus en passant. Il l'étudia plus profondément alors que celui-ci, prenant conscience de l'attention que tout le monde lui portait soudainement, s'inclina dans un angle parfait sous le regard haineux de son patron. Il répétait encore et encore, dans une litanie désespérée des excuses. Donghun fit un pas dans sa direction, oubliant complètement la jeune femme au regard de braise.

Ses pas étaient lents mais calculés, ses yeux posés sur la nuque blanche qui s'était découverte alors qu'il était toujours incliné, les mains à plat sur le côté de ses jambes. Donghun ne parvenait pas à détourner ses yeux de cette peau si blanche, immaculée, l'imaginant rougir sous des attentions et paré d'accessoires divers et variés. De la corde, des chaines, du cuir.