Humaine

La douleur

Dès que la cloche sonne, je ramasse vite fait mes affaires, les fourre dans mon sac en vrac et sors de la salle. J'ai autant envie de fuir au plus vite les autres que de me passer de l'eau sur ma piqûre.

C'est moi qui vous parlais d'être plus sociable? J'ai du avalé quelque chose de douteux ce matin. En tout cas, c'est très mal parti. 

J'ouvre la porte des toilettes à la volée et me précipite au lavabo. Je suis en sueur, ça me brûle, c'est horrible!

Mais dès que j'arrête de passer de l'eau, le douleur semble s'intensifier, et bientôt, des larmes coulent sur mes joues. Je sors mon téléphone et compose le numéro des ma mère avant de le porter à mon oreille. Comme je m'en doutais, elle ne décroche pas. Ils doivent dormir à cette heure. 

Je réessaie deux fois avant de laisser tomber. Fébrile, je continue de me passer de l'eau en étouffant un sanglot. La sonnerie retentit, je suis officiellement en retard au prochain cours. Je décide d'aller à l'infirmerie. 

A peine ai-je passé la porte des toilettes que je tombe sur Séréna. Elle voit mon visage baignant de larmes et écarquille les yeux.

- Camille! Qu'est-ce qu'il y a?!

Je veux lui répondre mais à ce moment, la douleur explose, en plus de la brûlure qui chauffe tellement que j'ai l'impression que c'est le Soleil en personne qui est venu me tenir compagnie, c'est comme si on me dessinait quelque chose avec la lame effilée d'un poignard. 

Ma vision se brouille, tout se mélange, je ne reconnais plus ni les murs, ni le plafond, ni le sol. Les jolis traits de Séréna se déforment. 

J'ai à peine le temps d'entendre un cri lointain de la blonde en face de moi que je m'effondre sur le carrelage.

- Camille? Camille, ouvre les yeux.

La voix masculine qui m'appelle m'invite à soulever mes paupières. Mais je ne vois strictement rien mise à part un ciel bleu en face de moi. Je me rends compte que je suis allongée sur de l'herbe et des fleurs. 

Il n'y a rien d'autre autour de moi. Je m'assieds et regarde les environs, pour tenter d'apercevoir l'homme qui m'a demandé de me réveiller. Mais je ne vois toujours personne. 

- Camille. Lève-toi.

Non mais je rêve. C'est peut-être Dieu qui me parle en fai...

Attendez. Mais ça veut dire que je suis morte?!

- Non mon enfant. Tu n'es pas morte. Tu es juste inconsciente.

- Qui êtes-vous?

- Tu le sauras bien assez tôt. Je n'ai pas beaucoup de temps avant que tu ne te réveilles.

Est-ce que je fais ma chieuse en lui répondant que c'est lui qui m'a réveillée?

- Fais confiance aux inconnus, non à ceux que tu connais.

- Pardon?

- C'est très important. Il arrive. Il va bientôt revenir. Ne le laisse pas t'approcher. Ne le laisse pas te trouver.

Je ne comprends rien. Il ne veut pas être un peu plus clair? Je commence à avoir vraiment peur, je sens mon cœur qui bat à tout rompre.

- Qui êtes-vous? je répète, comme si c'était la seule chose qui comptait.

- Trouve l'Éclat. C'est ta seule chance, Camille. Fais confiance aux inconnus, promets-le moi!

- Mais...