La peste

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La professeur d'attaque est incroyablement belle, c'est dingue! D'ailleurs, en regardant plus attentivement le visage de mes camarades, j'ai l'impression que toutes les filles sont jolies! Est-ce que la sorcellerie permet de devenir belle? Non parce que j'en aurais bien besoin, moi.

Je n'ai pas leur beauté à tous, et j'imagine que les fées sont encore plus belles que les sorcières ou peut-être même les vampires. J'aimerais bien en voir une.

On apprend à former des plantes grimpantes, qui jailliraient du sol, peu importe le type. Les triplets se débrouillent super bien, elles les maîtrisent en deux minutes. Les autres prennent plus de temps, mais pas plus de dix minutes pour les faire pousser, les détruire, et recommencer, encore et encore. La professeure nous a expliqué en début de cours qu'il faut que tous les sorts de ce niveau, défense comme attaque, sont à maîtriser au point de ne plus y penser. Ça doit devenir un automatisme, un réflexe. La magie doit devenir une seconde façon de respirer.

Ouais. Ben facile à dire. Je n'arrive même pas à faire jaillir des étincelles de mes doigts.

La prof est à côté de moi, elle me regarde faire et me conseille sur ma posture.

- Il faut que tu fasses apparaître ton aura, que tu la déploies. Regarde Cho par exemple.

Je me retiens de lui dire que ce n'est pas forcément la bonne personne pour me faire progresser. Il y a une aura verte sombre autour d'elle, un vert émeraude profond, magnifique. Et ça me tue de le penser, mais la Chinoise se débrouille très bien. Si elle est l'une des meilleures élèves de la classe, je pense avoir trouvé la raison pour laquelle elle est si snobinarde.

Enfin. Ça ne l'excuse pas.

- Tu tends ta main, tu concentres ton énergie magique, tu déploies ton aura, et tu cries ce que tu veux faire.

- Mais c'est facile à dire! je m'énerve. Je ne la sens même pas, ma magie!

À vrai dire, je ne sais même pas ce que je devrais ressentir. Quand j'ai explosé les vitres, je n'ai absolument rien ressenti. Si bien que si tout le monde ne me disait pas en continu que c'est moi qui ai fait ça, je ne l'aurais jamais cru.

- Allez. Je vais t'aider.

Elle se poste face à moi, son aura verte tout aussi profonde que Cho irradie autour d'elle. Impressionnée, je ne me concentre même pas sur ce qu'elle fait ou m'explique. Je suis fascinée par son aura si belle, si puissante.

Si bien que je sens une feuille me fouetter la joue avec force.

- Aïe !

- Si tu n'écoutes pas, comment veux-tu t'améliorer? fait sévèrement notre professeure.

- Désolée...

Je tâche de me concentrer cette fois, sous le petit sourire de la prof. Au passage, je croise le regard moqueur de l'Asiatique, un sourire mesquin sur le visage. Le rouge me monte rapidement aux joues, la honte brûlant mon visage.

Ma première journée n'est pas encore finie et j'ai déjà envie de l'étrangler.

On a une pause de quinze minutes après deux heures. Je repense à ce que la directrice m'a dit et en informe mes camarades. Il n'y a rien à propos du poème ou de ce mystérieux "il" dont me parlait Aude. Qui, je suis sûre, a un lien avec l'homme de ma vision.

- Ouah, conclut Ambre. Maintenant que j'y pense, elle avait dit la même chose pour Séréna.

- Oui c'est vrai. Elle me l'a dit aussi. Par contre, pourquoi elle n'a pas la même impression avec nos deux mains?

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