6- Amis, plus que tout le reste

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-"Alice tu n'es pas un humaine. Tu es une elfe."

Une elfe ?

Mais...

Est-elle sérieuse ?

Mes lèvres tremblent légèrement avant qu'un rire incroyable ne m'échappe.

Un rire qui veut dire ; qu'est ce que tu me joues là ?

Ou bien est ce un rire totalement du à ma nervosité.

Quand bien même cela ne change rien au fait que je ne crois pas un traître mot de ce qu'elle m'avance.

Elle me regarde une expression de surprise imprimée sur son visage. Puis je la vois pousser un long soupir d'exaspération. Ses doigts pinçant l'arrête de son nez, elle semble réfléchir au moyen de me convaincre.

Soudain elle s'approche un peu plus de moi et pose deux de ses doigts sur mes tempes.

-"Que fais...?"

-"Shut s'il te plaît Alice. Il faut que je me concentre."

J'ouvre la bouche pour protester mais le regard de réprimande que me lance Sophie me fait baisser les yeux, la mine boudeuse.

J'attends donc qu'elle me donne cette preuve irréfutable. Et je l'attends avec impatience.

Cependant je ne sens rien,

Ne ressens rien,

N'entends rien.

Cela fait bien un quart d'heure, 20 minutes qu'elle ne dit plus un seul mot et a les yeux fermés l'air concentré. Soudain, dans un mouvement brusque, Sophie s'éloigne de moi en reculant en arrière.

Son visage est troublé. Elle ne comprends pas ce qu'il se passe je le sens.

-"Je... Je n'y arrive pas. Je ne peux pas rentrer dans ta tête, ton esprit est impénétrable Alice."

Est-ce qu'elle croit que je comprends un traître mot de ce qu'elle raconte là ?

Rentrer dans ma tête ?

Et puis quoi encore ?

-"D'accords et ?"

Sophie s'est levé et commence à faire les cent pas dans la chambre. Elle arpente la pièce en ruminant.

-"Et c'est la première fois que ça m'arrive. La toute première fois."

Elle a l'air réellement complètement perdue.

Et bien maintenant on est deux.

Je l'observe parcourir la chambre de long en large au bord de la crise de nerfs.

-"Tu veux ré-essayer peut être ?" je demande pour l'apaiser un peu.

Elle me regarde étonnée de ce que je viens de dire comme si elle venait de remarquer ma présence dans la pièce.

Elle s'approche alors de moi très rapidement, pose ses doigts sur mes tempes et retente l'expérience.

De longues minutes s'écoulent puis elle me regarde encore plus abattue que toute à l'heure. Elle s'assoit sur le bord du lit la tête entre les mains et se lamente silencieusement.

Même si j'ai l'impression qu'elle se paye ma tête, je n'aime pas la voir ainsi. D'une main délicate, j'écarte ses cheveux de devant son visage dans un geste tendre puis je déclare, la voix peu convaincue :

-"Peut être que ça ne marche pas avec tout le monde ?"

Elle me regarde un sourire tellement sincère sur les lèvres.

Alice Jones Où les histoires vivent. Découvrez maintenant