2- Ce que tu penses être

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Je compte bien savoir ce que cache cette Sophie.

L'ambiance qui règne dans la pièce est pesante.
Remplie de mystère.
Un lourd silence pèse entre moi et Sophie et les lumières tamisées de la bibliothèque ne font qu'accentuer cette étrange atmosphère. Le regard de mon interlocutrice est fuyant, elle ne veut pas soutenir mes yeux emplis de questions. Elle cherche les réponses qu'elle doit m'apporter. Je peux facilement comprendre que je commence à l'agacer et elle est à deux doigts de reprendre ses livres et de me laisser planter là sans répondre à mes interrogations.

Alors que cela fait bien 2 minutes que nous nous sommes arrêter et que j'attends qu'elle parle, elle lève ses yeux vers moi et lance d'un ton énigmatique :

-"Qui es-tu Alice ?"

Qui je suis ?
Mais qu'elle question étrange.
Je suis Alice.
Alice Jones.
Pourquoi me demande t'elle qui je suis. Je ne comprends décidément pas le comportement de Sophie.

Elle soutiens mon regard. Le sien est froid avec une once de défi qu'elle tente de cacher. Je répète lentement les mots qu'elle vient de prononcer pour moi-même avec une pointe d'incompréhension dans la voix.

Le problème de cette question est que je ne sais pas qui je suis.
Je ne sais pas quoi répondre à cette inconnue.
Je ne suis personne.
Plus personne.

Elle a réussie à inverser les rôles.
Ce n'est plus elle qui doute, c'est moi. Puis je déclare plus fort comme pour combler le vide qui vient de s'installer en moi :

-"Je ne suis rien d'autre que ce que je viens de te dire, Sophie"

Elle m'observe. Je sens ses yeux inquisiteurs me transpercés. Elle m'a eu au jeu que je venais de lancer.
Je suis vraiment idiote.
Une simple question et me voilà  desarçonnée.

Comme pour alléger l'atmosphère qui s'est installer, elle se remet à avancer et arrive enfin à son sac dans un coin de la bibliothèque où il n'y a absolument personne. Elle ouvre son bagage et y dépose les livres qu'elle tenait dans ses mains et m'invite à faire de même. Une fois les ouvrages rangés, elle se tourne vers moi et déclare :

-"Je... Vais devoir y aller, il se fait... Tard et... Je ne veux pas que ma... Famille s'inquiète."

Je ne l'écoute plus vraiment. Je me maudis d'avoir perdu la partie. Elle me souris gentiment mais je n'ai plus le cœur à ça depuis le désagréable sentiment que m'a laissé sa question.
Enfin plutôt sa réponse.

Elle a eu raison de me la poser dans un sens.
Je la laisse enfin tranquille.
Comment a t'elle fait pour me cerner en si peu de temps alors que moi je ne sais toujours pas qui est cette Sophie ?

Alors qu'on se dirige toutes les deux vers la sortie, en tenant son énorme sac chacune par une anse, un objet tombe d'une poche intérieure du sweet de Sophie. Je lâche immédiatement la anse et me penche pour le ramasser.

Mes doigts rencontrent une surface froide et inégale. Je prends l'indéfinissable corps dans ma main et tourne la paume pour voir de quoi il s'agit. Ce que je vois n'est semblable à rien de ce que j'ai pu observer auparavant en terme d'objet étrange. Il a l'air d'être en cristal je ne saurais dire.

Soudain, Sophie me l'arrache des mains avec un regard horrifié sur le visage.
Qu'est-ce donc que cet objet ?
Elle est décidément plus qu'étrange cette fille.
Pourquoi avoir ça dans sa poche et pourquoi à t'elle l'air de paniquer ?
Je ne comprends pas.

-"Qu'est ce que c'est ?" je demande intriguée.

Elle me regarde complètement abattue.

-"Rien qui puisse t'intéresser."

Alice Jones Où les histoires vivent. Découvrez maintenant