Chapitre 9: Le jour où tout s'est arrêté...

64 6 26
                                    

Je suis dans la forêt. C'est l'automne, tout est plutôt morne et triste. Les arbres affichent leurs teintes marrons et orangées tout en perdant leur feuilles. Toutes ces feuilles mortes tombées raides par terre, tapissant le sol par centaines. Le ciel est gris, ce qui ne fait qu'accentuer la morosité déjà bien présente de cette journée. C'est comme si toute vie avait disparue. Même les animaux étaient en nombre réduit aujourd'hui, comme s'ils se cachaient ou se préparaient à hiberner, bien que l'hiver soit assez loin. À chaque fois que j'en croise sur mon chemin, ils courent du même côté...
Tous...
Comme pour fuir un danger.

Remarquant cela, je décide par simple curiosité d'emprunter la direction opposée au déplacement de toutes les petites créatures que j'avais croisées, afin de voir ce qu'elles semblaient fuir.

Au fur et à mesure de ma progression, j'ai comme l'impression de sentir une odeur. Cette odeur, au début à peine perceptible et difficilement identifiable devient reconnaissable à force d'avancer.
Ça sent le brûlé...
Mon cœur s'accélère. Qu'est ce qui pouvait bien brûler ? La forêt ? Mais comment cela serait il possible...
Dans tout les cas, il faut que je trouve le foyer du feu, pour ne serait-ce qu'espérer empêcher sa propagation. Je continue alors mon chemin même si l'air ambiant chargé en dioxyde de carbone commence à être insupportable pour mon organisme...

À un moment, j'entends un cri. Un cri à vous glacer le sang. Je me stoppe, le temps d'analyser la situation. Quelque chose doit d'être passé au village. Les cris que je perçois sont horribles, teintés de désespoir et de peur. De plus, ils s'entremêlent à des pleurs. Ces lamentations et cette odeur...
Plus j'y pense, plus mon cœur accélére. Quand je sors enfin de ma "transe", je me met à courir. Je ne pense plus à rien sauf à des hypothèses concernant ce que mes sens perçoivent.

J'arrive à la lisière de la forêt, épuisé. J'assiste alors à un pur cauchemar... Mon village... Est en flammes ! Mes yeux s'écarquillent et ma bouche s'entrouvre de surprise. Mon cœur bat toujours aussi vite. Ma vision se trouble à cause de mes yeux devenus humides. Mes jambes commencent à ne plus soutenir mon poids. Je m'adosse à un arbre pour ne pas tomber.

Mon village... Mon village natal meurt !

Tout défile dans ma tête tandis que je commence à éprouver des difficultés à respirer, sûrement à cause de la fumée mais aussi peut être à cause du choc.

Je songe à tous les moments joyeux passés dans cet endroit : quand étant petit, je faisais les quatres cents coups avec mes amis pour embêter les adultes. Je me souviens de chaques recoins que l'on avait découvert pour se cacher le temps que le courroux de ces derniers se calme et ainsi éviter les punitions. Je pense aussi à tous ces efforts que l'on avais tous fournis, soudés pour remettre le village d'aplomb.

Je pense au fait que tout... Tout est en train d'être détruit. Mes recoins cachés, les rues animées, les efforts fait, les sourires... Tout va disparaitre lentement. Mon innocence aussi se réduit en cendres à mesure que je réalise que j'ai tout perdu... Mes amis, ma famille...

Tout

Je songe à mon père, à mon frère, qu'auraient-ils fait dans pareille situation, et ma mère... Ma mère ! Elle est au village ! Je peux peut être encore la sauver !
Non... Je dois la sauver... Au moins elle... Je ne veux pas tout perdre à cause de ma faiblesse et être seul.

Après ces quelques instants d'absence où mes pensées défilaient à une vitesse incroyable, mon sang ne fait qu'un tour et avant même de le réaliser, je cours déjà vers le village.

Je suis épuisé et je peine à respirer mais peu m'importe, je ne peux pas rester les bras croisés. Je me faufile entres les flammèches pour rejoindre mon objectif... Et ce que j'y vois est un total carnage...

Il fait chaud et l'air est lourd, je me sens comme asphyxié... Tout est en train d'être réduit en cendres... Bâtiments, habitants, souvenirs heureux ou malheureux et même l'espoir. Cet espoir qui avait gardé ce lieu vivant même après la tempête disparaît maintenant au gré des flammes et agonise auprès de tous ces innocents, ne laissant la place qu'au plus profond désespoir...

Des corps jonchent le sol... Des corps que je reconnais... enfin, quand ils ne sont pas totalement défigurés par leurs blessures et brûlures... C'est un spectacle horrible et sans pitié... J'en ai des hauts le cœur... Mais je me retiens de ne pas régurgiter ce que contient mon estomac ...

-----------------------------------------------------------

Comme promis, dans ce chapitre les choses sérieuses commencent !

C'est une partie que j'ai aimé écrire (et non je ne suis pas sadique 😅), même si je n'aime pas trop ce qui est "gore" à la base.

N'hésitez pas à me donner votre avis ! 😸

Sur ce, je vous dis à la prochaine ! 😺

L'histoire du Serpent {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant