Dimanche soir, j'ai reçu un message de la part d'Isheer. Il m'avait envoyé son adresse et vu que je ne lui avais pas donné mon numéro, je me doutais bien que Nanso n'était pas étranger à çà. Le traître ! Il était pourtant au courant que je ne portais pas le brun dans mon cœur. Enfin, personne n'avait pu louper ce constat lors de nos entraînements. je lui en toucherais deux mots la semaine prochaine.
J'étais donc en ce lundi matin devant l'immeuble d'Isheer. La face du bâtiment était un mélange de moderne et d'ancien assez fascinant. De grandes baies vitrées parsemaient la façade de brique rouge. Ce mélange étonnant ne me surprenait pas plus que cela comme lieu de vie, connaissant mon collègue.
De l'autre côté de la rue, je pouvais facilement discerner la fenêtre de notre cible, au sixième étage. Ce bâtiment-là était tout ce qu'il y a de plus basique, d'un gris sombre qui paraissait se fondre dans le ciel nuageux. Je me dépêchais de composer le code joint à mon message, avant que la pluie ne se déchaîne et de me retrouver complètement trempée.
Une odeur de citron et une légère touche de javel me sautèrent immédiatement au nez, tandis que la porte se refermait derrière moi dans un bruit sourd. Le hall était désert, mais chaleureux, avec des murs peints de blanc contrastant avec la moquette couleur chocolat et les différentes peintures exposées. L'attente pour l'ascenseur ne devrait pas être longue, toutefois je choisis les escaliers. Un petit peu d'effort me permettrait sans aucun doute de me relaxer un peu avant ce qui suivrait. Les escaliers étaient tout aussi jolis que le hall. Une rampe en fer forgé et des marches recouvertes d'un fin tapis bordeaux, ramenait quelques siècles auparavant. La montée ne devait pas être très longue, pourtant au fur et à mesure des étages, une sensation d'oppression me gagnait de plus en plus. Tandis que l'odeur d'Isheer me prenait à la gorge, gagnant de l'amplitude durant ma progression.
Arrivé sur le palier souhaité, j'avais l'impression de suffoquer. L'air autour de moi était saturé d'une puissance bestiale et c'est avec beaucoup de difficultés que je parvins à appuyer sur la sonnette de l'appartement 2 A. Ma gorge se comprimait et l'air commençait à me manquer. Mes jambes devenant flageolantes, je me retrouvais contrainte de m'appuyer contre l'embrasure de la porte. A ce moment, Isheer se décida à ouvrir cette dernière, ce qui me fit perdre l'équilibre et atterrir directement dans ses bras.
- Je suis désolée, mais j'aurais dû te prévenir. Cela arrive à tous les métamorphes. Ne t'inquiète pas. L'effet ne dure pas très longtemps, juste le temps que ton organisme s'y habitue, s'excusa doucement Isheer en me portant jusqu'à son salon.
Je suis aussitôt déposée sur un gros canapé en cuir noir. Le reste de la pièce est, de ce que je peux en voir de ma position, très épurée, avec un écran plat incrusté dans le mur, deux immenses bibliothèques de chaque côté, des manettes de jeux vidéos sur la table basse à côté du canapé et des rideaux noirs ouvert laissant un panorama sur les rues de Manhattan. Mon regard parcourut la pièce jusqu'à s'arrêter sur la cuisine ouverte, elle aussi, dominée par le blanc et le noir. Mais ce n'est pas ce qui retint mon attention, mais plutôt l'homme appuyé sur le plan de travail. Je détaillais ses grandes mains, qui serraient cette pauvre table, puis son tee-shirt noir marquant ses biceps remplis de tatouages, certains semblables à Isheer. Mon regard continuait à remonter vers son visage, avec ses cheveux aussi noirs que la nuit, en parfait accord avec ses yeux couleur charbon, où des reflets dorés étaient perceptibles. Il était imposant, bien plus qu'Isheer. Il devait avoisiner les deux mètres. Et son regard n'avait rien d'amical.
- Kaya, voici Osvald. On est ensemble, enfin pas ensemble-ensemble. On vit ensemble, dans cet appartement, on est colocataires, s'embrouilla Isheer. C'est lui qui dégage cette odeur et cette aura, finit-il.
Alors, c'était en raison de sa colocation avec ce métamorphe, qu'Isheer dégageait toujours cette odeur si particulière, dont une infime partie dominait son odeur naturelle de lion. Je me redressais pour m'asseoir quand ma tête commença à ne plus tourner. Je pouvais sentir le regard de cette montagne de muscles glisser sur mon corps et scruter le moindre de mes faits et gestes.
- Cela à l'air d'aller mieux. Tu veux un peu d'eau ? dit le brun, en se dépêchant de passer à côté de son colocataire, pour ouvrir un placard. Il alla ensuite le remplir au robinet et revint ensuite déposer le verre d'eau sur la table basse.
- Comment c'est possible que cette odeur soit aussi forte, arrivais-je à articuler.
- Osvald provient d'une lignée très puissante de métamorphes. L'aura leur sert à soumettre de possibles ennemis. D'ailleurs, tu ne vas pas me croire mais tu ne t'en es pas trop mal sortie. En général, les gens s'évanouissent. Tu dois être assez forte, toi aussi, raconta Isheer avec une pointe d'admiration dans la voix. Osvald, tu pourrais la saluer.
- Salut, dit-il d'une voix grave, avec un désintérêt évident.
- Bonjour, répondis-je doucement en me tenant la tête, essayant de faire partir les derniers bourdonnements.
- Je vais te faire visiter. On a une chambre d'ami et donc tu auras ton intimité. Par contre, la salle de bain que tu occuperas, Osvald l'utilise aussi. La mienne est accolée à ma chambre. On a fait ce choix, puisque qu'Osvald est souvent parti pour le travail. Mais tu vas voir, viens, suis-moi, déblatéra Isheer à une vitesse folle.
Je me relève calmement, m'avance jusqu'au couloir, et me retourne une dernière fois pour analyser l'homme au regard noir, qui continuait à m'étudier lui aussi, de ce que je devinais lorsque je le vis détourner les yeux et prendre le verre à côté de lui pour en boire une gorgée. Je m'attardais quelques secondes sur lui et suivit finalement Isheer.
Cette mission va être rude entre un adulte enfantin et un être taciturne , j'aurais de quoi m'occuper.
--------------------------------------------------------Une idée de quel métamorphe est Osvald ?Bonne lecture.
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La Traqueuse
ParanormalKaya, est une jeune femme possèdant un gêne lui permettant de prendre l'apparence d'un fauve féroce. Elle est recruté par une agence secrète et devient : la traqueuse . Elle a pour mission de poursuivre et rammener les cibles à l'agence. Mais pour...