Chapitre 11: Informations importantes

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Les jours qui ont suivi n'ont pas été beaucoup plus productifs. Les recherches sur un prénommé Serge dans l'entourage de notre cible, ne nous ont menés à rien, il est venu avant-hier déposer un colis, qui d'après la vision infrarouge à été confirmer comme une arme blanche. 

Cela prouve la volonté du crime mais nous n'avions aucun indice sur les autres protagonistes. L'homme qui l'a appelé lundi soir à rappeler deux  fois et c'était pour s'assurer que le colis était bien arrivé chez lui et lui indiquer un lieu et une adresse. Le téléphone qu'il avait utilisé était un prépayer, ce qui nous a encore menés vers une impasse.

Cependant ce matin, aux alentours de trois heures du matin, la cible Enrio Gaple est finalement sortie de chez lui. Isheer et moi l'avons suivi dans les rues éclairées, seulement par les vieux réverbères, et où nous n'avons croisé qu'un petit groupe de six jeunes alcoolisés, qui apparemment revenait de soirée et trois chats errants.

 Au bout de quinze minutes de marche, nous l'avons vus rentrer dans une vieille boulangerie désinfecter, où le panneau accroché au-dessus de la porte pendait dans le vide seulement rattaché par le B et le O. La boutique qui devait être autrefois accueillante était à présent lugubre.

Discrètement nous marchions dans ses pas plusieurs mètres derrière lui,il  passa une porte à battants d'un bleu décrépit, qui semblait mener à l'ancienne cuisine,  une seule des petites fenêtres sur les portes était toujours en état, vitre intacte, Isheer restait derrière moi, sa respiration tapait sur le haut de mon crâne. Je le repoussais délicatement, sans pour autant dériver mon attention des mouvements de la salle face à nous.

- Tu as cinq minutes de retard! Et c'est sur toi que repose toute la mission! S'éleva la voix que nous avions déjà entendue durant les communications de la cible. 

- Je ne me souvenais plus de l'heure exacte. Répondis Enrio prudemment.

Isheer me passa par-dessus mon épaule le câble d'un micro, je le fis lentement passer par la fenêtre cassée du battant de porte. Et nous commencions l'enregistrement.

- Tu es vraiment un incapable! S'écria le plus vieux. Bon aujourd'hui c'est le dernier récapitulatif avant que tu passes à l'action dans une semaine pile. Tu es prêt, il ne faudra négliger aucun détails.

- Oui allez-y. Soupira le criminel.

Après plus d'une heure, caché derrière cette porte, collé contre le mur, leur entretien pris fin, nous nous dépêchions de sortir de l'établissement, nous envoyâmes ce que nous avions filmé à Mr Sirgel. Et suivions Enrio jusqu'à ce qu'il rentre dans son appartement. 

Durant cette heure, les deux hommes nous avaient involontairement livré de nombreuses informations cruciales. Ces informations nous permettront enfin de mettre un visage sur chacun de leurs collaborateurs, comme Serge, à qui on connaissait maintenant, le lieu de résidence. Il est l'homme qui confectionne les armes. Nous avions aussi pu établir que l'homme présent ce soir est le chef de cette conspiration, Mike, il est  l'homme qui a conçu ce plan de A à Z. Nous les connaissions à présent tous, les hommes, les complices. Même ceux qui avaient moins d'importance dans cette machination, comme ceux  qui devaient s'occuper des alarmes, ou encore ceux qui ont fourni les plans du bâtiment aux criminels, tous étaient à présent découverts, sans qu'il n'en ait conscience. Nous avions aussi le lieu et l'heure à laquelle ils voulaient exécuter le meurtre.

Les informations envoyées à l'agence, nous n'avions plus qu'à rentrer chez Isheer et attendre la réponse sur la suite de l'opération. Il était presque cinq heures du matin lorsque nous rentrons dans l'immeuble d'Isheer, le brun traînait des pieds en ronchonnant qu'il était fatigué. 

Elle était bien loin l'image de l'homme terrifiant que j'avais vu lors de la mission en Russie, malgré sa carrure, Isheer était définitivement un enfant. J'étais dans le même état, depuis lundi nous étions toujours en alerte, au cas où il y ai du mouvement dans l'appartement dans face. Et même si nous pouvions alterner pour la surveillance, Isheer ne voulait pas me laisser veiller seule trop longtemps.  Pour que je ne sois pas seule à continuer les recherches, j'avais beau lui avoir répété que j'étais habitué à travailler seule, il n'en a fait qu'à sa tête et ne dormait pas plus de trois heures. Je faisais donc de même lorsque venait son tour de garde. Après tout nous étions coéquipiers.

En arrivant devant la porte de l'appartement, l'odeur d'Osvald me prit au nez, cependant aucun mal de crâne, pas de sensation de vertige ou de compression. Juste une forte odeur où les différentes fragrances étaient plus perceptibles, je réussissais à capter une senteur boisée, de pin et d'herbe fraîche, et une petite pointe d'eau gelée.

- Tu te sens bien? Me demanda Isheer en me regardant attentivement .

- Oui très bien je suis juste fatiguée , pourquoi?

- Eh bien , tu t'en déjà habituée, c'est fou, je veux dire notre voisin du deuxième est lui-même un métamorphe et il a mis une semaine, en croisant Osvald tous les jours pour ne plus souffrir. Et toi en une fois tu n'as plus d'effets. Réplique-t-il avec des yeux d'un enfant surexcité. Attends-je vais le dire à Osvald, il va être heureux de savoir que quelqu'un le supporte si bien. Et sur ce, il ouvre la porte rapidement, traverse l'entrée au pas de course et se dirige vers le salon. 

Je le suis de loin, en refermant la porte je l'entends s'adresser au détenteur de l'odeur, ce dernier, lui ne semble pas impressionné par cette nouvelle. Toutefois, ce que venait de me dire Isheer ne m'avais pas plus interpellé que  cela,tous ce que je souhaitais c'était me coucher.  En passant près du salon pour rejoindre ma chambre j'aperçus Osvald, il avait un tenu simple, sa veste en cuir encore sur le dos ,un pull noir, un jean brut, et des chaussures noirs. Son visage était cerné malgré ça, il gardait ce charme dangereux. 

- Bonjour. Lui dis-je rapidement.

- Salut. Dit-il abruptement.

Son ton me fit ciller, il n'avait pas l'air de bonne humeur. Ou peut-être était-ce son allure de tous les jours, je ne sais pas. En tout cas ce n'est pas ce soir que je voulais le découvrir, je partis donc dans ma chambre prendre un short et tee-shirt comme pyjama. Je me débarrassais de ma combinaison noire et après avoir enfilé ma tenue de nuit, je me dirige vers la salle de bain pour me passer un coup d'eau sur le visage. Mais la vision que j'ai n'est pas la même que tous ces soirs depuis mon arrivée. La salle de bain au couleur chocolat, n'est pas vide, Osvald est là, torse nu, la main sur sa fermeture éclair, prêt à la dé-zipper, devant la cabine de douche couleur marbre. Ma main sur la poignée je reste statufié, je ne sais pas comment réagir. Mon regard glisse sur son torse musclé et basané. Il a de très bons gènes, c'est à ne pas douter.

- Sors. Gronda Osvald en me fusillant du regard.

Cela suffit à me sortir de mon état.

- Et plus poliment ça donne quoi ? Répondis-je narquoisement. 

- Sors , maintenant, s'il te plait.  Chuchota-t-il avec la voix toujours grondante, en se tournant.

Mon regard détailla son dos tandis que je fermais la porte.


La TraqueuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant