Les odeurs des terroristes s'arrêtaient deux rues après l'armurerie, au niveau d'un parking. C'était donc assez énervé d'avoir perdu leur trace et de ne pas avoir de piste concrète que je retournais vers la boutique. Devant cette dernière se trouvait Isheer avec le pleurnichard qui gérait ce laboratoire clandestin. Il me faisait un peu pitié à espérer la clémence d'Isheer. Il balbutiait des phrases incompréhensibles, les mains jointes, ses larmes se mélangeaient avec ses fluides buccaux et nasaux donnant au tableau un aspect repoussant .
- Alors Os, tu as trouvé une piste qui va nous aider. Demanda Isheer en s'essuyant un peu de morve qui lui avait coulé sur la manche.
- Non, ils sont partis en voiture un peu plus loin. Répondis-je, en cherchant sans pouvoir m'en empêcher la présence de Kaya que je ne sentais étrangement pas.
- Merde, mais ne t'inquiètes pas on va les retrouver, Kaya est partie vérifier les caméras de l'hôtel. Elle nous rejoint chez le président. J'ai aussi appelé Géralt, je dépose celui-là dans une demi-heure à Selfoss où il sera envoyé par les forces de l'ordre à la prison de Litla- Hraun.
J'ai cessé de l'écouter à partir du moment où Isheer à parler de Kaya et de son absence. Je sentais une inconfortable sensation m'envahir de toute part, de l'inquiétude, j'étais en train de m'inquiéter merde !
- Putain ! Mais Isheer dit moi que tu plaisantes ! Dis-moi que tu ne l'as pas laissé y retourner seule ! Grognais-je en sentant ma patience s'effriter en quelques secondes.
- Calme-toi! Osvald calme-toi s'il te plaît, tu es en train d'asphyxier toute la rue de tes phéromones. Elle n'est pas en danger. Oh! Tes crocs sortent là ! J'entendais de façon anormale les sons que produisait Isheer, chacun de ses mots semblait déformé. Sa panique flottait dans l'air, je la sentais s'amplifier.
Ma colère m'aveuglait. Mes mâchoires étaient tellement crispées que je pourrais perdre une dent, mes canines étaient en effets sortis. Chacun de mes muscles étaient contractés, mes poings étaient serrés au point de m'en faire mal et je bouillonnais. Mon énervement était tel que je devais faire redescendre la pression rapidement avant que le peu de personnes présentes dans la rue s'évanouissent.
Je me concentrais sur l'image à laquelle je me raccrochais depuis mon plus jeune âge à chaque fois que la colère prenait le dessus. Ma mère, l'un des seuls souvenir que j'avais d'elle. Son visage souriant, ses bras m'offrant un câlin réconfortant après une chute que j'avais faite dans les escaliers. A ce moment-là, elle me murmurait que tout allait bien, que la douleur allait passer et que j'étais fort. A cette image se superposa le visage de Kaya la nuit où je l'avais surpris dans notre salle de bain, essoufflé, en sueur qui me fixait à travers le miroir. Je sentais doucement la colère refoulée.
- Elle te met vraiment dans des états ! Rigola mon vis-à-vis, me ramenant à la réalité.
- Mmph !Grognais-je. Elle est blessée. Je vais la chercher, occupe-toi de ton gars là !
Ce dernier essayait de fuir discrètement en s'éloignant petit à petit d'Isheer.
- Hop, hop, hop, Os, non. Elle va se débrouiller, elle est forte, vraiment forte. Je sais que tu crois qu'elle a besoin de ta protection, mais fait lui confiance. En plus, sa plaie est cicatrisée, elle me l'a assurée. Dit-il en récupérant par le col le fuyard.
- Je ne me contrôle pas, je n'arrive pas à comprendre ce qui m'arrive. Dès que ça la concerne ma patience disparait en quelques secondes.
- Tu es accro ,c'est tout! Et vu la façon dont elle te regarde tu peux être sûr que ton attirance est réciproque. Le sourire malicieux qui s'étendait sur son visage me donnait envie de lui mettre mon poing.
- Ferme-la ! Le rabrouais-je. Bon, on y va?
Je continuais d'entendre Isheer rire pendant que je partis dans la direction opposée.
- La voiture est là, Roméo, ramène-toi. Cri-t-il avec son boulet qu'il trainait à bout de bras.
Assis confortablement sur un des canapés dans le bureau du président depuis trente minutes. J'écoutais Isheer expliquer l'avancement des recherches au président et à Sirgel qui est sur haut-parleur. Pour le moment, les données que nous avions récoltés n'étaient pas suffisantes, nous attendions que Kaya revienne avec de nouvelles informations. Si elle arrive à avoir les visages des terroristes sur les caméras, les recherches seront grandement facilitées. Mon regard glissa jusqu'à la porte pour la centième fois depuis le début de cette entrevu. Cette constatation me faisait chier, mais la seule chose que j'attendais c'est que Kaya se ramène.
Ne pas savoir ce qu'elle fait et si elle va bien me préoccupait davantage que la catastrophe qui nous attend avec cette bombe. Pour le moment, tout le monde est d'accord sur le fait que cette nouvelle bombe qui a été créée sera certainement utilisée sur ce territoire. Néanmoins, les différents aéroports et ports seront contrôlés jusqu'à ce que cette bombe soit découverte. En parallèle, Isheer et Kaya, et donc moi puisque je veille à leur sécurité, devons identifier les différentes zones de ce pays qui pourrait être visé.
La porte du bureau s'ouvrit à la volée et un homme d'une cinquantaine d'années rentrait essoufflé en rattrapant la poignée avant que la porte ne claque contre le mur.
- Pardonnez mon interruption ! Sa voix tremblait d'anxiété, et je sus avant même qu'il ne réouvre la bouche que ce qu'il allait dire n'allait pas me plaire.
- Que se passe-t-il ? Demanda le président en se redressant sur son siège .
- La voiture que vous avez envoyée à l'hôtel pour récupérer la jeune Américaine a malheureusement été attaquée, le chauffeur a été blessé, et il n'y a aucune trace de l'Américaine.
Je fus debout en un rien de temps de même qu'Isheer.
- Quoi ? Criais-je
- Qu'est-ce qui se passe , bon sang ? Hurla Sirgel, sa voix grésilla à travers le téléphone.
- Ce sont eux ! Ils ont du la suivre à l'hôtel, allons sur les lieux, tu pourras peut-être la trouver grâce à son odeur Osvald. S'exclama Isheer.
Nos trois voix résonnent en concert dans la salle, créant un brouhaha sans nom.
- La priorité en ce moment est que l'on trouve quelle zone est visée en vitesse ? Dit le président en se levant à son tour. Isheer et moi nous retournons en même temps dans sa direction, le regard noir que je lui adressais le fit reculer d'un pas.
- Il faut qu'on trouve Kaya, ça c'est la priorité. Rugis-je en sortant du bureau sans écouter la réponse. Et cette fois-ci la porte claqua quand je la passais.
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La Traqueuse
ParanormalKaya, est une jeune femme possèdant un gêne lui permettant de prendre l'apparence d'un fauve féroce. Elle est recruté par une agence secrète et devient : la traqueuse . Elle a pour mission de poursuivre et rammener les cibles à l'agence. Mais pour...