Chapitre 2 : Arrestation sous les néons

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Les faisceaux des spots passèrent plusieurs fois sur lui, accentuant son air féroce, avant qu'il ne cligne des yeux. Il savait que j'étais comme lui et analysais mon niveau de menace, pour ma part, je n'avais pas de doute, il pouvait représenter un danger, son animal devant être impressionnant malheureusement je ne reconnaissais toujours pas l'odeur m'indiquant que je n'en avais jamais croisé.

- Tu devrais bouger , ça devient bizarre.

L'intervention de Justin me fit sortir de mes pensées. Je me tourne pour le regarder ,coupant ainsi le contact visuel avec le métamorphe inconnu. Son visage était marqué par un grand amusement. Il est vrai que ce n'était pas dans mes habitudes de rester immobile à fixer un inconnu, plutôt normal .

- Quand est - il est arrivé à l'agence ? Demandais-je immédiatement.

- Il a trois jours, mais je ne sais rien de plus sur lui, par contre je sais qu'il va être l'heure d'en finir avec ta mission alors en piste mon petit chat.

- Il va vraiment falloir que tu arrêtes avec ce surnom stupide Justin. Soufflais-je en levant les yeux au ciel.

Je l'entendis derrière moi ricaner tandis que je me dirigeais vers les banquettes rouges où se trouvait Bazil, elles étaient un peu plus à l'abri des regards, positionné dans un renforcement, donnant aux clients un coin plus intimiste, où en vue des nombreuses filles à moitié nues, des cendriers remplis, des bouteilles vides qui parsèment les tables, n'était pas le lieu le plus fréquentable de la boîte.

Le plan était simple je devais réussir à l'approcher suffisamment pour mettre de la drogue dans son verre, après être maîtrisés, il suffirait de le sortir par un escalier de secours à l'étage que j'ai localisé durant ma semaine de surveillance. Une fois dans la rue il serait conduit à l'aéroport et direction les États-Unis .

Pour l'instant je devais réussir à l'aborder sans éveiller ses soupçons, ce qui n'était pas gagné, car ma combinaison noire, le seul vêtement qui permettait une totale fluidité dans mes gestes lors d'un combat , faisait tâche à côté de ses robes plus affriolantes les unes que les autres, rouge, argent, bleuté, bordeaux, or ...
Il y en avait pour tous les goûts, mais le mot d'ordre restait, plus ça en dévoilant mieux c'est. Bazil cigarette à la main, costume légèrement débraillé fixait le fond de son verre comme si son contenant était la solution à tous ces problèmes, c'était désespérant à voir , au moins avec un peu d'alcool dans le sang il sera sûrement plus facile de remplir son verre.

En approchant de façon nonchalante vers Bazil, je retirais de ma poche la petite éprouvette contenant le petit liquide transparent pour le placer discrètement dans ma manche. La cible releva ses yeux sur moi et eut un petit sourire lubrique. Je déteste ce genre de sourire, mais en n'y prêtant plus attention je m'installais à ses côtés.

- Alors, chicas, on s'ennuie, on cherche la compagnie d'un vrai homme.

Lui c'est sûr, il a une trop haute opinion de lui. Et en vue de son haleine il n'est clairement pas à son premier verre de whisky.

- Oui, je cherche une compagnie plaisante, suis-je bien tombé ? Répondis-je avec un sourire forcé en essayant de capter son regard.

Lorsqu'il me regarda dans les yeux, je continuais à converser avec lui, faisant en sorte que son corps soit ne soit plus face à la petite table, touchant son avant-bras avec ma main gauche pour le distraire, je dirigeais ma main droite au-dessus de son verre en débouchant délicatement le tube contenant  le stupéfiant, le liquide se mélangea avec son alcool, était indétectable. Quand il but une grande gorgée sans se douter de rien,  je m'enfonce dans mon siège, en l'écoutant commencer à traîner ses mots et ne plus réussir à formuler des phrases correctes. En attendant qu'ils deviennent à la limite de l'inconscience je cherchais les agents dans la boîte , j'aperçus Justin et Sébastian côte à côte près de la porte principale, un autre agent se trouvait près du couloir menant au couloir des employés, je l'avais déjà croisé à l'agence, Agent Mercar, je ne connaissais pas grand-chose sur lui, il est blond, coupe très courte, de taille moyenne, un air impassible. Le dernier agent, le fameux métamorphe placé à l'opposé de la salle, toujours dans la même position, à observer la piste.

Il fallut trois minutes pour que la drogue le rende somnolent , je fis donc un signe à Justin qui se dépêche de me rejoindre et de le placer sur son dos, Bazil marmonnait des choses incompréhensibles tandis que nous descendions les escaliers rouillés qui menait à la ruelle adjacente. Quand Sébastien ouvrit le coffre du SUV un homme débarqua un 9 mm en mains, nous sortons tous nos armes pour le tenir en joue en retour, mais il ne baissa pas la sienne.

-Relâchez-le. Hurla-t-il dans un anglais approximatif.

- Lâchez votre arme. Cria Sébastian.

Tout se passe rapidement, un premier coup de feu fut tirer par le complice de Bazil en direction de Justin je me mis sur la trajectoire de la balle, elle se logea dans mon bras droit, puis trois autres coups furent tirés respectivement par l'agent Mercar, le métamorphe et Sébastian. Une douleur me pris à la jambe droite, et elle ne venait pas du compagnon de  notre adversaire. Ce n'est pas vrai! Je me suis fait tirer dessus par un des notre et vu sa trajectoire c'est le nouveau qui m'a touchée.

- Je suis désolé, vraiment désolé, il a bougé tu t'es retrouvée dans le champ. Me dit-il avec son air contrit.

Sa voix est grave, ses excuses ont l'air sincères. Mais là tout de suite je suis bien remonté, même si ça mettra très peu de temps à guérir et il le sait , ce n'est jamais agréable de se prendre une balle.

- Tu veux que je t'aide à marcher. Reprend -il.

-Non je crois que tu en as assez fait, c'est bon. Mon ton est sec, mais je m'en fiche, il m'a quand même tiré dessus, bon sang.

Ma jambe et mon bras en sang, je me dirige du mieux que je peux dans le SUV pendant que Justin installe Bazil dans le coffre et que Sébastian s'occupe du corps étendu par terre du complice.

Le trajet jusqu'à l'aéroport se fait dans le plus grand des silences et quand enfin je me retrouve dans l'avion de l'agence sur ce siège en cuir, balles retirées, blessures désinfectées et recousues, emmitouflé dans une couverture, avec un gros coussin. Je sombrai dans les bras de Morphée en sentant une présence s'installer sur le siège à mes côtés.

La TraqueuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant