Chapitre 23: Osvald

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Une odeur âcre me chatouilla les narines à peine sortis-je de mon sommeil. Merde, l'odeur de la chambre était infecte, la pièce était baignée dans une fragrance de bile, de l'alcool et de poisson. Je n'avais pas la motivation d'ouvrir les yeux pour constater le désastre qu'Isheer avait fait pendant la nuit. J'essayais de respirer le moins possible, yeux fermés pour me rendormir, peine perdue.

En plus de cette stimulation sensorielle,  une autre sensation attira mon attention, des cheveux caressaient doucement mon bras tandis qu'un corps se collait délicieusement sur mon flanc gauche.

J'ouvris finalement les yeux pour pouvoir admirer le doux visage de Kaya reposant sur mon torse. Les longs cheveux bruns de la tigresse s'étalaient en cascade dans son dos, je me sentis obliger d'y mettre mon nez pour inspirer son odeur de lilas qui me fit oublier l'odeur infecte qui nous entourait. Son bras, qui s'enroulait autour de mon corps, se resserrait quand mes poumons se remplissent, me rapprochant encore plus d'elle, si cela était possible . Son corps se moulait contre le mien. Sa poitrine, compressée contre mon flan, était mise en valeur par l'échancrure de son tee-shirt et je mis plusieurs minutes à en détourner les yeux. 

Elle sera énervée lorsqu'elle se réveilla et qu'elle comprendra qu'elle s'est rapprocher de moi, à mon avis elle me fera passer pour un pervers l'ayant approché pendant son sommeil, mais vu que mon corps est à la limite de tomber dans le vide, il ne sera pas difficile de lui prouver le contraire.

Ses yeux papillonnèrent puis ses iris se plantèrent dans les miennes, contrairement à ce que je pouvais le penser, elle n'eut aucun reflex d'éloignement. Elle se contenta de froncer des sourcils et de me fixer.

- Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne pouvais pas t'empêcher de me coller. Dit-elle dans un murmure.

Aucune surprise. Pourtant, je ne pus rien dire. Un gémissement se fit entendre en nous retournant vers la source du bruit, je pus voir une vue dégager sur la quantité faramineuse de vomi qu'avait expulsé Isheer de son corps. Il y en avait partout, sur mon côté du lit et la bassine était pleine. Putain ! Il n'en loupe pas une. Quelle idée de vouloir goûter aux boissons traditionnelles du pays, il sait pourtant que quand il commence à boire il finit souvent par finir par se bourrer à la vodka.

Arrivé à l'entrée de l'hôtel, ce lieu contient tellement de bois qu'une simple allumette pourrait réduire en cendres cet endroit, Kaya profita du temps d'attente pour contacter sa sœur.

- Vous avez dormi ensemble ? Me chuchota Isheer en me donnant un coup de coude.

- Je n'avais pas envie que tu me vomisses dessus.

- Ouais, tu crois que je vais avaler ça, je vois comment tu la regardes, elle te plaît vraiment. Les éclats de tes  yeux brillent quand tu la regardes.

- Un conseil vieux, arrêtes de te croire dans des films. 

- Je te connais par coeur Osvald. Tu ne pourras te mentir à toi-même encore longtemps.

- Je ne me mens pas. 

Et c'était vrai, je n'avais aucun problème à m'avouer qu'elle me plaisait, mais aux autres si.

Le petit gars islandais qui nous sert de chauffeur, me jette un regard courroucé, depuis notre arrivée, il me surveille constamment, je lui fais peur, je le sens. Je ne fais lui fait pas confiance comme à quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la population. La berline noire est grande, mais entre l'odeur enivrante de Kaya et les phéromones de peur du bonhomme qui conduit  réveil en moi son côté animal.

- Bah Putain ! On se croirait dans un film sur la fin du monde. Ria Isheer tandis que nous observions ce qui était autrefois la centrale.

Les bâtiments ont tous été rasés par le souffle de la bombe. Les bois qui entouraient le site sont brûlés. L'ancienne centrale n'était plus qu'un amas de cendres ou une odeur de mort et de cendre flottait dans l'air.  

Après avoir chacun examiner différentes parties du terrain, une brise  légère m'amena des phéromones de loup. Elles étaient légères, mais présentent, pourtant j'eus beau scanner le périmètre, je ne vu personne dans les alentours.

- Par ici, il y a un accès vers les sous-sols. Cria Kaya.

Je la rejoignis travers les décombres, jetant un dernier coup d'oeil vers la lisière du bois. 

Les souterrains de la centrale étaient tout comme le reste remplit de suie de divers bouts de béton, et de liquides évacués, néanmoins l'avantage est que les objets présents ont été préservés par les murs renforcés.

Nous déambulions,  à la recherche du moindre indice. Mais pour l'instant à par quelques rats et des liquides de la centrales qui coulaient sur le sol, rien ne pouvais nous donner une piste.

- Vous sentez ? Kaya  c'était stopper et  flairait l'air.

- Quoi l'odeur des égouts ? Répondis Isheer, en faisant une de ses grimaces qu'il fait depuis qu'il est enfant.

- Non, la poudre. La tigresse s'élança vers le fond des souterrains.

- Kaya attend ! Criais-je. C'est pas possible. Râlais-je en la voyant continuant de courir.

Les murs étaient noirs, l'odeur de brûler régnait toujours, et plus j'avançais plus les couches de béton étaient fissurées et s'amenuisaient. Dans une intersection de sous-sol, je retrouvais Kaya agenouillée à observer un éclat de bombe.  

- Il y a assez pour que la scientifique identifie les composants, ils pourront peut-être même nous dire si elle est artisanale ou de série.

- Parfait, on peut sortir c'est vraiment glauque.

- Oui on peut rentrer, on a fait le tour.





- J'ai envoyé les données de la bombe au labo de l'Agence, on devrait recevoir avoir les résultats demain matin. 

Isheer se débarrassa de son ordinateur en soupirant et s'affalant sur le lit.

- On peut déjà voir les différentes boutiques d'armes et de commerce illégal dans la région. Répondis Kaya en déposant l'ordinateur d'Isheer sur son estomac.

- Tu penses que ça été acheté dans la région. 

- Si c'est eux qu'ils l'ont fabriqué, oui, il faut le plus souvent pour les bombes artisanales que le temps entre la création et la mise en usage soit rapproché. Sinon nous pouvons examiner les différentes listes pour les arrivées en avion et en bateau dans le pays. Expliqua la petite brunette.

- On en a pour des heures. Geint Isheer.

- Tu n'as vraiment pas de courage.  Dis-je à  mon frère.

- Tu ne vas pas nous aider ? S'étonna Isheer.

- Non, je suis là pour la sécurité, pas pour faire une enquête.

- Et c'est moi qui manque de courage. 



Allongé dans le lit au côté d'Isheer, je ne trouvais pas le sommeil l'odeur de Kaya dans la pièce, mais si loin de moi, m'empêchais de dormir. Putain ! J'y devenais accro, j'espérais vraiment que ça allait me passer, je ne peux pas être accro à elle en seulement une nuit.

Une demi-heure après avoir réussi à dormir, mon corps se relève de lui-même pour se mettre en position d'attaque. Un grognement sort de ma gorge sans que je ne puisse l'arrêter, tous mes sens sont en alerte, l'odeur de loup, celle de cette après-midi, elle est présente au rez-de-chaussée.

La TraqueuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant