Ils n'ont pas attendu si longtemps avant qu'une ambulance n'arrive. Les ambulanciers prennent immédiatement en charge Houssem et Memphis les suit sans parvenir à lui lâcher la main.
Ça le rassure presque. Mais il finit par le faire quand son ami commence à être pris en charge.
Il est en arrêt. On s'occupe de lui tout autour, essayant de le réanimer avec un défibrillateur.
Lui est juste assis dans un coin, il ne peut que les regarder et prier silencieusement pour que le plus jeune s'en sorte.
Ils arrivent enfin à l'hôpital et il est mis en attente dans le couloir alors qu'ils emmènent le français. Il s'effondre sur une chaise et est surpris quand un mouchoir entre dans son champ de vision.
— Excusez-moi mais vous ... vous pleurez.
C'est un infirmier qui se tient devant lui, lèvres pincés, l'air attristé. Il a continué à pleurer ? Il ne s'en est même pas rendu compte. Il se saisit du tissu.
— Merci.
— Ce n'est rien.
Et juste comme ça, l'homme s'en va aussi rapidement qu'il est arrivé.
Il contemple quelques instants le mouchoir avant de commencer à s'essuyer les yeux. Il doit être fort. Il doit prendre les choses en main.
De : Nabil
Donc c'est à ton tour de ne pas être là ? Qu'est-ce qu'il y a ? Est-ce que ça a un rapport avec Houssem ? Réponds s'il te plaît, je suis inquiet.
Il a du mal à se dire que ... il doit parler des problèmes de son coéquipier à sa place alors qu'il est entre la vie et la mort. Alors il appelle plutôt.
— Memphis ? T'es où ? Le coach a dit-
— Ouais justement. T'es à côté du coach là ?
— Il est dans les environs.
— Tu peux me le passer ?
Petit silence durant lequel seulement des bruits de pas sont entendus. Un fond de conversation avant qu'une nouvelle voix se fasse entendre à l'autre bout du fil.
— Pardon pour mon absence. Les problèmes familiaux de Houssem ont empiré.
— À quel point ?
— Hôpital.
— D'accord. Je vais raccourcir un peu l'entraînement et t'envoyer Nabil.
Il acquiesce rapidement. Ses yeux fixent avec nervosité la porte derrière laquelle Houssem a disparu plus tôt.
— Coach, vous saviez ?
— Je m'en doutais. J'ai essayé de lui parler même s'il n'est pas très bavard. Mais on va avoir du mal à garder son secret longtemps. Il faut surtout éviter que la presse le sache maintenant. Je vais appeler nos responsables.
— Très bien.
— Est-ce qu'il va bien ?
— Je ne sais pas. Je l'espère.
— On l'espère tous.
Aussitôt dit, aussitôt fait puisque le capitaine de leur équipe ne tarde pas à arriver à l'hôpital duquel il a soigneusement donné l'adresse.
— Tu tiens le coup ?
— Je crois que ... j'irais seulement mieux si je le vois.
Son équipier hoche la tête et pose une main dans son dos pleine de réconfort. Mais ses yeux sont remplis d'inquiétude.
— Tu peux me dire comment tu l'as trouvé ?
— Il était dans la salle de bain, j'ai dû défoncer la porte m-mais il y avait beaucoup de sang. Je ... il répondait déjà plus. Il était inconscient alors j'ai appelé.
Ses idées sont totalement confuses, brouillées. Son esprit est en bordel. Il prend son visage dans ses mains. Il doit se calmer.
— Okay. Quelle épaule ?
— Gauche.
— Tu me laisses regarder ?
Memphis hausse les épaules et tend son bras sans trop de soucier. Nabil soulève le tissu et grimace.
— Elle est un peu gonflée. Tu vas avoir un sacré bleu. Je me demande même si ...
Le français passe sa main dessus et il siffle de douleur. C'est foudroyant. Soudainement, bouger l'épaule lui semble presque impossible. Il serre les dents.
— Ça fait mal ? C'est normal. Je crois qu'elle est luxée.
Plus que mal. Se jeter contre la porte n'a pas été la meilleure des idées mais il n'a pas eu d'autres choix sur le coup. Son ami hèle un infirmier et il reconnaît celui qui lui a tendu le mouchoir plus tôt.
— Oui ?
— J'ai un ami qui a un souci d'épaule.
L'homme acquiesce et jette un coup d'œil rapide en manipulant avec précaution son bras avant de reculer, une mine grave sur le visage.
— Bon, je vais la remettre en place mais ça va faire mal. Après, je vais te la bander et tu vas devoir minimiser les mouvements. Trois semaines minimum d'arrêt. Suis-moi.
Il lance un regard à Nabil mais ce dernier lui fait un signe de tête. Il suit l'infirmier jusqu'à une salle où il s'assoit sur le lit.
— Je suis Jeremy au fait.
— Encore merci pour tout à l'heure.
— Ce n'est pas grand-chose. Il a dû t'arriver un sacré truc pour que tu sois dans cet état.
Jeremy constate les choses tout en sortant une seringue qui ne le rassure pas vraiment mais il se contente de continuer la conversation.
— J'ai un ami qui a été admis ici entre la vie et la mort. Je ne sais pas s'il va bien. J'ai tellement peur qu'il lui arrive quelque chose.
— Tu n'as pas senti la douleur ?
— Non, je ... Je savais que quelque chose était en train de lui arriver alors j'ai juste foncé la tête la première, je n'y ai pas pensée.
— C'est normal, ce doit être l'adrénaline. Mais tu dois quand même beaucoup tenir à ton ami. Je vais t'injecter un sédatif pour diminuer la douleur.
Memphis acquiesce et grimace en sentant l'aiguille froide s'enfoncer dans son bras. C'est toujours désagréable, il n'a jamais été un grand fan des vaccins. C'est presque un soulagement quand elle est retirée.
— Au fait, ton ami va bien.
L'infirmier lui sourit doucement mais il n'a pas le temps d'assimiler l'information que son épaule est remise en place.
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Mot de l'auteure :
Houssem a été pris en charge mais va-t-il s'en sortir ? L'arrivée de Nabil et l'intervention du coach. Memphis tellement pris par ses émotions qu'il se blesse ... un chapitre plein de pots cassés ?
J'en profite pour vous dire que je suis en week-end donc mon rythme risque de se ralentir vu que le réseau est pas tip top.
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Reach You [Depay/Aouar]
FanfictionQue faire quand on reçoit le message d'un numéro inconnu ? L'ignorer ? Peut-être. Mais quand cette personne projette ... de se suicider ? Memphis va se lancer à la recherche de son identité sans se douter qu'il est plus proche de lui qu'il ne le p...