Quand Memphis se réveille, la place à côté de lui est vide. Il fronce les sourcils, se saisit de son téléphone. Son doigt plane un instant au dessus de l'écran avant qu'il ne commence a taper un message.
À Mijn Liefde ❤️ :
Pourquoi ne te trouves-tu plus dans mes draps, dans mes bras ?
Il reste encore quelques instants dans le lit, en caleçon, un sourire béat sur le visage, à regarder le plafond. Il a toujours du mal à croire que tout cela s'est passé. Le matelas est vraiment confortable.
De Mijn Liefde ❤️ :
Ce ne sont pas tes draps, mon amour, mais les miens.
Son sourire ne peut que prendre de l'ampleur sur son visage. Bon dieu, ce surnom. Il soupire doucement.
À Mijn Liefde ❤️ :
Et la réponse à ma question ?
De Mijn Liefde ❤️ :
Pourquoi tu ne te lèverais pas pour la trouver ?
Il glousse et roule des yeux. Il a compris qu'il n'était pas assez matinal pour son compagnon, c'est bon. Il s'étire mais ne fait pas l'effort d'enfiler autre chose.
D'ailleurs, quand il pénètre dans le salon, il découvre que Houssem est à peine plus couvert que lui plus qu'il porte juste un jogging. D'ici, il peut voir son torse et son dos, tous deux couverts de marques. Cela le rend fier.
Il s'avance à pas de loup derrière son petit-ami, très lentement. Puis il passe ses bras autour de son ventre et vient déposer des baisers dans son cou.
— Mmh, un certain Tonkin m'a dit que je devais me lever.
— Évite ce genre de blagues ...
— Ton club débutant pas vrai ? Adorable.
Il peut voir d'ici son partenaire rougir légèrement. Il défait son emprise pour venir lui faire face et l'embrasser, pour de vrai cette fois. Le plus jeune y répond volontiers et il laisse ses mains se perdre dans les cheveux de celui qui lui fait face.
— Et du coup, pourquoi se lever aussi tôt ?
— Quelques trucs à faire. Et je t'ai fait le petit-déjeuner.
Il peut voir d'ici une tasse de café qui a été versée et du pain fraîchement acheté. Le français n'est pas resté ici, il est sorti. Il suppose que cela fait parti des choses qu'il avait à faire.
— Merci, Liefde. Je t'aime tellement !
— Ce n'est pas grand-chose.
Un certain silence retombe. Il y a beaucoup de non-dits à l'intérieur. Il ne comprend pas tout de suite mais plus les secondes s'écoulent plus il s'en rend compte. Toute cette scène, comme si Houssem attendait quelque chose, son approbation peut-être ou alors ...
Cela ressemble à des excuses d'une certaine façon. Il n'est pas bon pour décrypter ce qui se passe actuellement mais il croit le sentir. Et quand son coéquipier baisse la tête, une lueur morne au fond du regard, il sait qu'il a raison.
— Hous', qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que tu me caches ?
— Rien, je ... rien.
— Ce n'est pas vrai. Dis-le moi ?
Il laisse échapper cela sous une forme de question, il reste doux et prévenant à l'égard du lyonnais qui semble pouvoir se briser à tout moment entre ses mains.
— J'ai l'impression de t'avoir forcé à être là. Depuis le début, je n'ai pas été honnête et soudainement tu ... je me suis demandé si tu voulais vraiment de moi, je me suis demandé si j'en valais vraiment la peine.
Son interlocuteur se tord les mains nerveusement, ses yeux ont commencé à s'humidifier.
— Je me suis demandé ... bon sang ... depuis le début j'instaure cette sorte de dépendance entre et c'est si mauvais. Je ne sais pas comment faire parce que j'ai peur de trop t'aimer ? J'ai peur ...
Sa voix se brise. Memphis secoue la tête et pose une main sur sa joue avec tendresse, essuyant les larmes qui commencent à couler.
— Regarde-moi, regarde-moi, mijn hart ? S'il te plaît.
Et quand son compagnon relève son regard brun humide et le plante dans le sien, il ne peut s'empêcher de venir l'embrasser. Leur baiser a un goût salé. Sel qu'il récolte sur ses lèvres et sur sa langue.
— Je t'ai choisi aussi, Houssem. Je t'ai choisi. Je ne suis pas là par contrainte ou par obligation. On verra comment notre relation se développera, je veux juste te sortir de là d'accord ?
Un sanglot doux, à peine audible, s'échappe de son petit-ami et il presse encore plusieurs baisers sur sa bouche, légers, éphémères, à peine une pression qu'il répète et répète et répète.
— Comme je l'ai dit, je t'aime. Ce n'est pas grave si tu as peur de ne pas être à la hauteur ou quoique ce soit d'autre. Tu peux me le dire et je serais toujours là pour toi. D'accord ?
Une inspiration profonde.
— Je voudrais tout oublier. Je voudrais laisser tout ça derrière moi. Comme les traces de sang que j'ai nettoyées dans le salle de bain. Pouvoir passer un coup dessus et l'effacer, comme si ce n'était pas une blessure, une cicatrice qui n'avait jamais guéri, comme si ça ne faisait pas partie de moi, comme si je n'avais pas appris à vivre constamment avec.
— Je sais. On ne pourra probablement jamais l'effacer, tu n'oublieras pas. Mais ce n'est pas grave, au fond. Parce que je te ferais le supporter, d'une manière ou d'une autre. Je ne t'abandonnerais pas.
Cette fois c'est son lyonnais qui vient l'embrasser à pleine bouche. C'est incroyablement fort, à chaque baiser il a toujours l'impression de redécouvrir son partenaire.
— Pour être honnête, je me sens désarmé face à tout ça. Mais je veux tellement t'aider, je ne peux pas juste y prétendre mais si tu me laisses ... je ferais de mon mieux. Je te le promets.
— C'est plus que suffisant.
Et le plus jeune le marmonne, la tête enfouie dans son torse. Il est une nouvelle fois si adorable. Un véritable trésor qu'il aimerait protéger. Le peut-il seulement.
Il aimerait, il aimerait vraiment retrouver ce jeune de dix-sept ans, en passe de devenir footballeur professionnel à l'OL, originaire de l'AS Tonkin Villeurbanne, et lui dire que ce n'est pas grave d'aimer les garçons et lui dire que ce n'est pas grave même si sa famille est contre et lui dire qu'il y a plein de personne comme lui dans le monde entier et lui dire qu'il l'attend, dans le futur, pour l'aimer comme il se doit.
Il aimerait faire beaucoup plus qu'il ne le peut. Houssem se laisse aller contre son torse, soupirant doucement, apaisé. Ils restent comme ça, pendant quelques instants, juste à se tenir au milieu de leur salon.
— Mem' ? Tu viendras voir mes parents avec moi ?
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Mot de l'auteure :
voilà, voilà, écrit dans la soirée entre deux révisions de mes E3C. Les exams ça me motive toujours à faire autre chose, c'est fou. J'espère que ce chapitre vous a plu !!
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Reach You [Depay/Aouar]
FanfictionQue faire quand on reçoit le message d'un numéro inconnu ? L'ignorer ? Peut-être. Mais quand cette personne projette ... de se suicider ? Memphis va se lancer à la recherche de son identité sans se douter qu'il est plus proche de lui qu'il ne le p...