Les indices s'accumulent. Le Sud, en dessous de 22 ans, un drôle de nom de lieu, une alchimie inexplicable ... des idées qui correspondent toutes à Houssem. Memphis se mord le pouce à ses réflexions alors qu'il attend justement ce dernier.
Quand le français sort de chez lui, il passe un moment à le contempler. Parce qu'il est beau. Comme toujours, c'est sûr mais ça lui saute aux yeux encore une fois ce soir. Il lui ouvre la portière.
— Merci d'être venu.
Il acquiesce sans rien dire de plus et ils roulent en silence. Ce n'est pas si inconfortable. Mais il sent le regard de son coéquipier s'arrêter sur lui à plusieurs reprises.
Quand ils arrivent, ils n'arrivent pas vraiment à rester ensemble. Il salue tous ses coéquipiers et surtout Maxwell avec qui il échange quelques blagues avant que Nabil ne vienne l'interpeller.
— Gars, tu n'as pas de vie ou quoi ? J'ai l'impression que tu me suis.
— Quoi ?! Et moi qui croyait qu'on était de bons amis, je suis blessé.
Quand le français fait mine de s'en aller, il éclate de rire avant de le suivre.
— Nabil, attends ! Attends, c'était une blague ! C'était ...
Quelque chose l'arrête un instant. Son regard est comme attiré sur l'un des canapés où figure Houssem, entouré sans vraiment trop l'être. Le regard perdu quelque part au-delà de la baie-vitrée, un verre à la main, dégageant de la mélancolie, une sorte de tristesse inexplicable.
— Tu n'évalues vraiment pas notre amitié haut si tu ne me coures après que deux secondes.
Le retour de son interlocuteur avec un ton pointé d'ironie et de légèreté le ferait presque rire de nouveau. Mais il ne peut pas. Sa gorge est nouée.
— Il paraît si fragile comme ça. Je me demande parfois si c'est récent. Je me demande pourquoi ça lui arrive à lui...
— Je ne pense pas. Au fond tu le sais, Memphis. Tout le monde le sait. Il y a toujours quelque chose de plus.
— Je me demande même s'il est vraiment heureux parfois ?
— Avec toi, il l'est.
Puis Nabil lui tape doucement l'épaule avant de se retirer. Il reste quelques instants à fixer le plus jeune, sans prendre de décisions avant de finalement s'approcher.
— Salut. Tu t'étais perdu ?
Presque instantanément, le français revient sur terre avec un regard surpris, même un peu gêné.
— Un peu.
— Tu devrais profiter du moment tu sais ? Les gars là-bas ne semblent attendre que toi, déclare-t-il, désignant Léo, Tanguy et Yassin qui les regardent.
— Tu as raison. Surtout qu'on ne sait jamais si ce genre de moments se reproduira, pas vrai ?
Houssem se lève, une étincelle dans le regard qu'il ne reconnaît pas. Mais qui le fait agir instinctivement et il lui attrape le poignet.
— Hous', tu ...
Les yeux de son coéquipier sont si pleins de surprise, d'innocence, qu'il déglutit.
— Non, rien. Désolé.
Avec un dernier sourire, il le libère puis le néerlandais se laisse retomber sur le canapé. Il soupire. Quel idiot.
À : "Tonkin"
Il n'y a rien que tu ne veuilles savoir sur moi ? Depuis le début j'ai l'impression d'être le seul à te chercher.
Memphis n'attend pas forcément de réponse immédiate. C'est juste un de ces moments un peu solitaires (a-t-il pris la place qu'occupait précédemment Houssem?) et il a juste envie de renouer le contact. Pourtant, son inconnu est rapide.
De : "Tonkin"
Ton Wikipédia est bien fourni.
Surpris. Parce que, si on le connaît personnellement, a-t-on besoin d'aller regarder son Wiki pour savoir des choses sur lui ? Ses sourcils se froncent. Un petit malaise s'installe en lui mais il ne veut pas que son interlocuteur le sente.
Depuis le début, l'autre sait qui il est, il l'a deviné. Peut-être que les informations qu'il a données lui même forment son portrait ? Il ne sait pas.
À : "Tonkin"
Le tien aussi je suppose. Tu ne veux pas m'en donner le lien ?
De : "Tonkin"
Je peux être crédule mais je me ferais toujours pas avoir par ça tu sais ?
À : "Tonkin"
Dommage. Je suppose que ce serait trop facile. Mais Wikipédia ne t'offrira jamais mes informations personnelles, tu sais ?
De : "Tonkin"
Vrai.
À : "Tonkin"
Tu n'es pas curieux ? Il n'y a rien que tu aies envie de savoir à propos de moi ?
Une petite accalmie dans leur conversation et il profite pour jeter un coup d'œil à Houssem qui, d'ici, semble plongé dans une discussion assez intéressante. Déception ? Soulagement ? Cela n'apaise pourtant pas ses doutes.
— Encore avec Tonkin ? Tu ne sais toujours pas qui il est vraiment ?
— Comment ça ?
Il relève le regard juste à temps pour voir Anthony s'asseoir à son tour sur le sofa, une bouteille de bière à la main.
— Je t'ai déjà vu lui écrire. Et je suppose que Tonkin n'est pas son vrai nom.
— J'ai des idées sur son identité.
— Mais pourquoi tu lui parles ?
Il inspire brusquement, essayant de calmer son esprit. Parce que son coéquipier n'a pas l'air de comprendre mais ce n'est pas vraiment de sa faute.
— Parce que, bordel, il veut mourir, Antho'. Il est plus jeune que nous, il a sûrement un avenir brillant devant lui et lui ne veut plus vivre. Il souffre. Il a l'impression d'être seul. Et je me suis dit que je voulais l'aider, même rien qu'un peu.
Le plus âgé lui pose la main sur son épaule, doux et réconfortant, et cela semble un peu calmer l'angoisse qui bouillonne en lui.
— Mais qu'est-ce qui fait que tu te sentes autant concerné ? Pourquoi ?
— Parce que ça pourrait être l'un de nos coéquipiers.
De : "Tonkin"
À propos de toi ? Si. Beaucoup de choses. Tu ne sais pas à quel point tu es un mystère pour moi, Mem.
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Mot de l'auteure :
Hum, hum. Donc on a des gros soupçons qui le font presque agir. Pensez-vous que Memphis aurait dû demander à Houssem si il était Tonkin ? Beaucoup d'interactions qui ne laissent pas en entrevoir tellement, une culpabilité plus que présente et Memphis qui se sent plus que jamais concerné par son inconnu. Que pensez-vous de ce fragment d'Houssem que Memphis a aperçu, une autre facette que celle habituelle ?
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Reach You [Depay/Aouar]
FanfictionQue faire quand on reçoit le message d'un numéro inconnu ? L'ignorer ? Peut-être. Mais quand cette personne projette ... de se suicider ? Memphis va se lancer à la recherche de son identité sans se douter qu'il est plus proche de lui qu'il ne le p...