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Ils oublient presque tout ce à quoi ils font fait face. Ils essayent de vivre plus normalement, de se reposer. Mais les dégâts sont là, ils sont faits. Memphis les constate alors qu'ils reviennent chez Houssem après une semaine passée chez lui et qu'il retourne dans la salle de bain.

Voir le sang qui parsème encore le sol est en rappel douloureux. La pièce est restée pareille. Il y a la trace du corps, la trace de ses pas et de ses genoux, le couteau dans l'évier ... 

Il jette le couteau avant de commencer à nettoyer le sol. Tout nettoyer. Chaque trace laissée. Frénétiquement, avec ardeur. Il a besoin que tout ce rouge disparaisse de sa vision, il ne peut pas le supporter.

— Mem' ? Qu'est-ce que tu fais ?

Il ne se retourne pas pour voir son petit-ami figé dans l'encadrement, non. Il s'attelle à sa tâche. Concentré, pas vraiment là. Ce n'est que quand le français pose sa main sur la sienne qu'il revient à la réalité.

— Ça va ?

Le plus jeune a un air très inquiet. Il s'en veut de le faire paraître ainsi.

— Oui, je ... oui.

— Non. On va sortir de cette salle d'abord, d'accord ?

Sa mains aux jointures presque blanches est détachée de l'éponge et son compagnon l'entraîne hors de la pièce.

— Mais ... et le sang ? Il faut le nettoyer. Il faut-

— Plus tard.

Il est ramené au salon où Houssem le pousse sur le canapé pour monter sur ses genoux, appuyant une main sur son torse.

— C'est quelque chose que tu ne sembles pas comprendre, Memphis. Vraiment pas. Je suis vivant, je suis là avec toi. S'il te plaît.

Leurs yeux se connectent. Et, petit à petit, le regard de son copain le calme au plus profond de lui. Il y a quelque chose qui lui assure que tout va bien. Qu'ils vont bien maintenant. Alors il respire profondément, bien que leur position devienne inconfortable.

— Je sais, c'est juste ... cette vision de toi ... elle ne veut pas me quitter. Tu ne peux pas savoir à quel point l'idée de te perdre me remplit de désespoir.

— Memphis ...

— Mais tu as raison. On va bien, pas vrai ?

Le plus jeune baisse la tête tristement.

— Pardonne-moi, c'est ma faute.

— Liefde ! Arrête de te blâmer, je t'en prie. On va devoir sérieusement arrêter d'en parler, ça ne fait que nous donner des idées noires.

Et le néerlandais commence à avoir sacrément chaud pour le coup. Le poids de son coéquipier sur ses genoux, son torse et sur son bassin ... il sent son corps qui commence à y réagir.

— Houss', est-ce que tu pourrais descendre s'il te plaît ? 

— Est-ce que tu-

Houssem se fige au-dessus de lui et ses joues commencent à rougir. Memphis détourne le regard, embarrassé. 

— Oh. Je vois. 

Cependant son petit-ami ne bouge pas pour autant et c'est une situation très, très, très gênante pour lui. Il se mord la lèvre pour se contrôler un tant soit peu.

— Tu veux que je m'en occupe ? Je veux dire ... est-ce que tu veux qu'on ... que tu me prennes ?

Une blague pourrait franchir ses lèvres mais il la retient car à ce moment précis son compagnon semble si timide, si hésitant, en se proposant que c'est adorable.

— Oui. Je veux dire, non. Enfin, oui mais pas si tu ne le veux pas et- ... Attends.

Il respire un moment, prenant le temps de mettre ses pensées au clair.

— Déjà, je ne te prendrais pas. On fera l'amour. Ça et uniquement ça. Ce n'est pas une question de ce que j'ai envie ou besoin, moi. C'est une question de ce que toi tu veux, c'est tout.

— Cool.

Cool ? Il n'a pas le temps d'y réfléchir qu'un Houssem très désireux et enflammé pose ses lèvres sur les siennes et l'embrasse avec une ardeur folle. 

L'empressement les saisit. Il soulève son camarade qui, à ce moment précis, lui paraît si léger, trop léger. Ce dernier enroule ses jambes autour de sa taille. Il l'emmène avec lui à tâtons, dans sa chambre.

Se cogne légèrement. Dur de s'orienter quand il embrasse à pleine bouche le plus jeune et peine à se détacher de ses lèvres. L'étend sur le lit et, sous lui, les joues rosées, le souffle court, le sweat soulevé à moitié, le français est l'incarnation même de la tentation.

— Attends, je ...

Il se fige un instant, inquiet. Son coéquipier a passé un bras sur son visage, l'air incroyablement gêné, voulant se cacher.

— Je ne veux pas que tu les voies.

Le murmure parvient à ses oreilles doucement. Il met un instant à comprendre. Il secoue la tête et enlève rapidement son haut avant de faire la même chose pour son compagnon qui gémit.

— J'ai dit que-

— Tais-toi, Liefde. 

Surpris, un peu choqué, Houssem ouvre grand les yeux mais reste silencieux. Ils sont tous les deux en boxer et Memphis se saisit des bras, des avants-bras de celui qu'il aime pour aller embrasser les marques, les plaies qui ne sont pas encore tout à fait cicatrisées.

— Je t'aime, Houss'. Je t'aime vraiment. Et ça signifie tout aimer de toi, même les preuves de ta faiblesse. Je prends tout, je m'en fous. N'aie pas honte devant moi. Jamais.

L'autre lyonnais lui lance un regard plein de fougue et de désir. Il parcoure son torse, embrasse et mordille la peau tendre. Sans s'arrêter. Il est déjà dur dans son jean et, contre sa cuisse, son partenaire l'est aussi.

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse, Houssem ? Qu'est-ce que tu veux que je te fasse ?

— ...je te veux ... en moi ... ahhhh ....

Il s'exécute. Il donnerait tout pour garder plus longtemps ce moment éphémère dans sa mémoire. 

Avec du lubrifiant, il creuse à l'intérieur de son désormais amant, va chercher plus loin. Et tire des gémissements plus que lubriques du footballeur quand il tape contre un point précis.

— Je ... t'aime Memphis ... je t'aime.

Il l'embrasse plus profondément encore alors qu'il s'enfonce en lui. Les mains de son camarade s'enfonce dans ses épaules, laisseront des marques il le sait. Leur cadence, leur rythme est effréné. 

Il s'est passé tellement de choses entre eux, tellement d'événements, les montagnes russes de bonheur, la tristesse, la peur, la tendresse. Ce moment semble inattendu et il sonne également comme une douce récompense, le final.

Arriver dans des râles, son amour le précède de quelques secondes. Et juste comme ça, l'un à côté de l'autre, l'un avec l'autre, dans les bras de celui qu'il aime, il se dit que c'est peut-être tout ce qu'il a toujours voulu.

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Mot de l'auteure :

Désolée d'une longue absence. Manque d'inspiration et arriver à cette scène m'a bloquée pour une raison que j'ignore. Le drama n'est pas totalement fini, tout comme cette histoire ne l'est pas. 

Reach You [Depay/Aouar]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant