CHAPITRE 6 : Une révélation inattendue

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Non, décidement, ça n'allait pas. Ça n'allait pas du tout. Roy se tenait sur la banquette en face de lui, silencieux, tandis que lui-même ruminait ses sombres pensées. Pourquoi ne l'avait-il pas empêcher de monter à bord du train ? Pourquoi l'avait-il laissé l'accompagner ? Et tout simplement, pourquoi avait-il accepté son aide ? En trois années d'expérimentations toutes aussi infructueuses que médiocres, Edward ne pensait nullement que la présence de son ancien supérieur pourrait changer quelque chose.

- Tu peux arrêter de penser ?, demanda subitement Roy dont le visage était tourné vers le paysage qui filait à toute vitesse. Leurs morosités empêche ma tranquilité.

Edward fixa Roy, empreint à une grande irritation.

- Parasite, repondit-il après un temps. Laissez mon cerveau travailler en paix.

- Tu en as la taille.

- De quoi ?

- D'un parasite.

C'en était trop, Edward se leva brusquement, attrapa l'encolure de Roy et se retrouva nez à nez avec lui.

- Pour qui vous vous prenez à me parler comme ça ! Je vous permet de m'insulter, et puis...

Roy posa sa main gantée sur la bouche d'Edward.

- Chuut, tout le monde nous regarde, gamin. Assieds toi et tiens-toi tranquille.

Edward se figea, respirant l'odeur des mains de Roy qui avait empreigné ses gants et balaya leur vagon d'un regard. Effectivement, ils faisaient l'objet d'une grande attention. Edward aurait pu s'avouer vaincu mais avant de s'asseoir, il entrouvrit la bouche et mordit un doigt de son aîné en guise de postestation. L'expression de ce dernier se mua instinctivement en surprise mais il ne retira pas sa main, il attendit qu'Edward se dégage de lui-même. Il imaginait très bien le visage satisfait du jeune homme. Ce dernier avait quand même réussi à avoir le dernier mot, enfin, la dernière morsure - pour l'instant.

Le train cahota quelques secondes et décéléra. Ils étaient arrivés à destination.

Le chemin jusqu'à la maison des Elric se fit à pieds, sous un soleil au premier abord agréable mais qui fit vite haleter et transpirer nos deux voyageurs. Mais ni l'un ni l'autre ne demandèrent de pause, synonyme de faiblesse. Roy avait même délaissé sa canne, qu'il avait pliée et rangée et se laissait guider par le son des pas d'Edward. Aucunes plaintes ne fût prononcer mais le jeune adulte à la natte blonde, dont quelques mèches filait leurs vies au gré du vent, ne pu retenir un soupir de soulagement quand il aperçut afin l'objet de ses désirs. Mué par la pensée de la fraîcheur de la maison, des boissons, du bain et de l'ombre du jardin, il accélera ostensiblement le rythme. Il jeta un coup d'oeil en arrière ; peut-être Roy avait-il besoin d'aide ? Il se flagela de cette pensée, l'ex colonel pouvait très bien se débrouiller tout seul, et il eut presque envie de courir jusqu'à son foyer.

L'intérieur de la maison sentait bon, l'espace commun était rangé, la vaisselle nettoyée, chaque objets - très peu car il n'y avait que le strict minimum - trônaient à leurs places. Oui, tout était rutilant et ce malgré l'aspect rustique que donnait le bois. Pinako était passée par là ! Mais quelle idée de lui avoir laisser une clé. Derrière son caractère de sanglier enragé, la vieille Pinako se préoccupait trop des frères Elric. Et en arrivant chez lui, l'aîné de deux s'en voulait de l'avoir fait travailler. Il fit claquer sa langue d'agacement, ce que Roy ne manqua pas.

- Est-ce qu'il y a un problème ? Demanda-t-il.

- Non, aucun. Je vais prendre vos bagages et les monter à l'étage, dans votre chambre. Enfin, celle d'Alphonse.

Entre feu et fer [Roy x Ed] TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant