Entre feu et fer [Roy x Ed] TOME 2

PROLOGUE : Nouvelles vies

Trois ans ont passés.

Edward Elric n'est plus capable de faire de l'alchimie.

Roy Mustang n'est plus capable de voir.

S'agit-il là de l'échange équivalent ?

L'échange équivalent, notion sur laquelle repose l'alchimie. Il concerne peut-être aussi l'existence toute entière. Roy Mustang et Edward Elric ont le privilège d'être en vie mais séparés l'un de l'autre et privés d'un de leurs sens. Comment définir plus précisément l'alchimie qu'en la désignant comme un sens inné à certains êtres et à développer en grandissant ? L'alchimie fait partie de l'être humain, ce n'est pas de la magie, c'est un sixième sens capable de transformer toute chose en son équivalent.

Alors comment se remettre de la perte d'un sens ?

Roy s'était isolé pendant de longs mois afin de réapprendre à vivre. Il passa les premiers instant de sa nouvelle vie aux abords d'une bourgade dans la périphérie de la grande ville dans laquelle se trouvait Centrale. Quelques matins, il lui arrivait d'ouvrir les paupières et de s'attendre à voir le décor de sa chambre qu'il connaissait par cœur et dont son imagination avait tracé un schéma clair et monochrome dans son esprit. Il avait beau forcer, plisser les yeux, les frotter, rien n'y faisait. Il était aveugle. Il se levait alors et enfilait la chemise et le pantalon déposés, comme tous les jours, sur le dossier de la chaise proche de son lit. Nouvellement privé de sa vue, il avait besoin de se créer des habitudes afin d'avoir des repères. Avant de descendre - car sa chambre se trouvait à l'étage -, il se renseignait sur l'heure. Une pendule était suspendue à la hauteur de son torse, cette dernière n'avait plus de vitre de protection, ainsi Roy pouvait aisément toucher les aiguilles et en déduire l'heure. Tous les jours, aux environs de 8 heures du matin, il descendait avec précaution - mais toujours seul, fierté oblige - les escaliers de la maison. Riza l'attendait dans la cuisine.

Edward avait quitté Centrale et son titre d'alchimiste de fer. Qu'est donc un alchimiste d'état incapable de pratiquer son alchimie ? Un soldat sans arme, un oiseau sans aile ou bien pire encore : un être incomplet, comme il l'a pensé tant de fois. Il s'était retranché dans son village natal en compagnie de la grand-mère Pinako et de la sulfureuse Winry. Alphonse, dans toute sa splendeur humaine, l'avait accompagné et tous deux avaient entrepris de construire un habitat là où jadis se trouvait la maison dans laquelle ils avaient grandis avec leur mère. Les gravats de la maison carbonisée avaient quasiment tous disparus. La connaissance qu'Edward avait acquit avec Roy en reconstruisant le vieux bâtiment abandonné et l'alchimie - discrète mais présente - d'Alphonse leur avait permis de construire une maison solide et prête à les accueillir. Ainsi, en une année, ils réussirent à bâtir une très belle demeure spartiate. Edward passa l'année suivante à étudier, à chercher une façon de recouvrir son alchimie. Il dépensait le plus clair de son temps dans la pièce adjacente à la maison : la bibliothèque. Les saisons passaient et les livres s'empilaient sur les étagères qu'il fallait construire au fur et à mesure et qui habillaient à présent deux pans de mur. Alphonse, quant à lui, s'exerçait à l'alchimie. Depuis qu'il avait retrouvé son corps humain, son expérience de l'alchimie n'était plus la même. En réapprenant à sentir son corps, il réapprit aussi à sentir son sixième sens influer en lui.

Edward n'était pas jaloux de son frère. Comment pourrait-il l'être ? Ce dernier avait passé tant d'années sans son corps d'origine, à ne pouvoir ni dormir ni manger et à protéger son propre sommeil. Edward ne souhaitait rien changer à son sacrifice. Pouvoir sentir le cœur de son frère battre contre lui les quelques fois où il le prenait dans ses bras le rendait infiniment heureux.

Cependant, Roy lui manquait. C'était indéniable. Mais ce manque était englouti par celui qu'il éprouvait envers l'alchimie. Il noyait ses sentiments dans l'étude et le travail physique. En effet, Edward n'avait rien perdu de sa superbe et il lui arrivait souvent, alors que son frère se trouvait dans le jardin à transformer le bois en jolie statuette d'animaux de forêt ou de prairie, qu'il l'attaque par surprise et qu'ils se battent joyeusement jusqu'à épuisement.

Voici leurs journées. Simples, banales pour eux et si différentes de ce qu'ils avaient connus.

Dans la pénombre du soir, il arrivait à Edward de s'isoler, de tracer un cercle de transmutation et de tenter. De tenter quoi ? Juste quelque chose, espérant qu'un oiseau de bois sorte de la table, qu'une lame apparaisse à la place de la plume de son stylo... N'importe quoi. Il souhaitait simplement une preuve, une infime preuve que l'alchimie n'avait pas déserté son corps à tout jamais.

☆

Note de l'auteure :

Chers tous, chères toutes👋🏻
A ce jour, la fiction n'est pas encore terminée et apparemment, elle est loin de l'être haha ! Je voulais simplement rappeler que votre avis est précieux et que vos votes le sont tout autant pour moi. Ça aide en temps de crise : panne d'inspiration, de motivation, doutes sur l'histoire ou la qualité d'écriture... Que ce soit pour cette histoire ou pour d'autres, n'oubliez de manifester votre présence pour que l'histoire continue encore et toujours ! :D 

Merci de m'avoir lu. 💜